Tir groupé : ils sont passés sur nos platines (30/9 - 13/10/2019)

Chaque dimanche, une sélection d’albums récents écoutés dans la semaine par un ou plusieurs membres de l’équipe, avec du son et quelques impressions à chaud. Car si l’on a jamais assez de temps ou de motivation pour chroniquer à proprement parler toutes les sorties qu’on ingurgite quotidiennement, nombre d’entre elles n’en méritent pas moins un avis succinct ou une petite mise en avant.




Particularité cette fois-ci, on va pas mal vous parler des disques des copains et d’autoproductions. Ou vous laisse deviner qui fait quoi et où (indice : certains membres de l’équipe IRM sont passés de l’autre côté).



- Saajevo - Hidden Ambitions (27/09/2019 - autoproduction)

Rabbit : Comment ne pas adhérer d’emblée aux influences de Saajevo ? Cuivres darkjazz, nappes électroniques évanescentes, synthés fantomatiques à la Thom Yorke, et beats subtilement déstructurés y côtoient dès l’ouverture You Live In My Dreams des mélopées de rêve éveillé volontiers atonales, et tout semble d’ailleurs se passer aux confins du sommeil sur Radio dont la voix glitchée, celle d’Alex de la Pampa, semble à la merci de ses propres errements subconscients dans un processus d’auto-hypnose des plus étranges. Aux productions, Valgidrà, dont on avait omis de parler du (pourtant très bon) remix inclassable sélectionné parmi les gagnants du concours Kaosis il y a quelques semaines, explore et synthétise en une poignée de titres tout ce que la musique électronique et l’ambient peuvent avoir de plus fantomatique et lo-fi, déstructurations rythmiques et piano étouffé sur Temptation, synthés gothiques et beats ultra-minimalistes sur Time ou Hidden Ambitions, distorsions régressives, claviers dissonants et cordes synthétiques sur Plastic Monkeys ou dark ambient post-industriel sur Too Late - Mirror Of Death. On pense à Tim Exile et à ses hymnes electronica décadents (Crowd Pleaser), aux atmosphères de Burial, à l’hypnotisme funeste de Joy Division (Into The Void) ou pourquoi pas à Coil, de bien beaux rapprochements en somme pour un projet dont on a du mal à croire qu’il n’en est qu’à ses balbutiements.

Riton : Si le nom du projet et l’artwork m’évoque des paysages balkaniques meurtris mais en mutation, on n’en est finalement pas loin avec cet album d’electro protéiforme, où la candeur des vocaux d’Alex de la Pampa, en permanence sur le fil de la justesse, se laisse littéralement porter par une instrumentation synthétique lo-fi, bancale, mais résolument envoûtante et délicieuse. Happé du début à la fin !

Spydermonkey : You Live In My Dreams pose d’emblée le décor de ce premier album du duo Saajevo, avec quelques notes de claviers parsemés de cuivres jazzy rejoints par la montée en puissance d’une rythmique qui n’est pas sans rappeler celle, épileptique, du The Third Eye Foundation d’il y a quelques années. Le chant désincarné, répétant inlassablement les paroles telle une incantation, prend le contrôle de notre cerveau, nous laissant donc absolument concentrés sur la musique. Si, à première écoute, les compositions peuvent sembler discordantes, il apparaît que c’est probablement cela qui donne tant de puissance à Hidden Ambitions.
La suite est un chemin d’expérimentations hétéroclites bien qu’au final complémentaires, sur lequel les synthés lumineux, se rapprochant parfois d’un 8-bits (Radio), ne font que renforcer une obscurité ambiante (Time). Pourtant, à mi-parcours, Plastic Monkeys apporte une touche de folie douce à cette électro kaléidoscopique aux influences diverses et subtiles où chaque note, chaque silence, semblent parfaitement dosés. Ainsi, si l’ambiance se veut majoritairement oppressante, le duo a réservé quelques bouffées d’air à l’auditeur pour lui permettre de mieux replonger dans les méandres passionnants de cet album. Comme dit plus haut, il est difficile de croire qu’il s’agit là d’un premier opus pour le duo tant tout est parfaitement construit. La richesse dHidden Ambitions va nous permettre de tenir quelque temps, mais on a quand même bien envie d’en découvrir davantage !


- Håla Duett - Rana EP (3/10/2019 - Coax)

Rabbit : Introduit à la faveur d’une interview dans nos pages de Sheik Anorak il y a deux ans déjà, Håla Duett réunit ce dernier (Frank Garcia à la ville) à la guitare et le batteur Yann Joussein (Coax Orchestra, SNAP), membre fondateur du collectif Coax qui s’était également prêté au jeu des questions sur IRM il y a quelques années. Deux habitués donc, et pourtant rien d’habituel dans leur musique qui mêle transe africaine, noise incandescente et hypnotisme kraut sur 4 titres tendus et répétitifs sans l’être, entre psychédélisme brut de décoffrage, incantations tribales et groove acéré, qui nous réservent même quelques passages plus météoritiques à l’image du chaotique et punk aux entournures Mutuwar Mutuwa.

Le Crapaud : À mi-chemin entre la musique savante, sur-écrite, difficile d’accès, des musiciens sortis d’école de jazz et la musique âpre, improvisée, extrême, tout aussi difficile d’accès et souvent produite par les mêmes musiciens (Coax, c’est de toi qu’il s’agit !), Yann Joussein et Sheik Anorak, connus pour être capables de se balader dans ces deux genres, ont trouvé ici un espace d’expression inédit qui leur permet de s’aventurer vers des sonorités exotiques, encore inexplorées. Tribalisme, radicalité, simplicité, onomatopées, tous ces substantifs permettent de décrire cette musique intuitive, efficace, qui s’ouvre vers d’autres lointains que ceux des salles subventionnées d’Île-de-France, et c’est tant mieux si c’est Coax, ce label dont on attendait un peu de renouveau, qui publie cet album. Un EP franc et vif, qui donne envie de bouger son boule autour d’un feu, en méditant sur des syllabes prononcées au hasard…


- Dreäl - The Wall In Between EP (5/10/2019 - autoproduction)

Elnorton : The Wall In Between. Le décor est posé. Un mur s’érige, mais jamais entre l’auditeur et la composition musicale. Non, ce mur semble surtout s’installer entre Dreäl et des espoirs qui apparaissent déchus. Aussi, cet EP parvient habilement à mêler force et détresse suggérées. Les irruptions de piano se noient dans des nappes éthérées autour de quelques souffles quasi-apocalyptiques, et l’on en redemande. La douleur est omniprésente mais pas contagieuse. Les sommets The Box et One Last Dance l’illustrent mais il est de toute manière difficile de jeter quoi que ce soit sur cet EP cohérent et défricheur à la fois. Sans se cacher, le fait d’avoir découvert les morceaux au fur et à mesure de leur composition a renforcé le lien avec ceux-ci mais même sans cette intimité, leur percussion et l’absence de concession touche immédiatement au cœur. Vivement la suite...

nono  : Dreäl fait ses armes avec un premier EP déjà parfaitement maîtrisé qui enchaîne des morceaux aux ambiances mélancoliques. The Wall In Between fourmille d’idées, c’est sombre sans être désespéré et ça lorgne méchamment vers le dark ambient.
Un EP faussement minimaliste, froid et lumineux comme l’Islande qui l’a vu naître.

Rabbit : A l’écoute de cet EP, on ressent en effet le climat islandais et les sentiments contradictoires que semble avoir provoqué chez Dreäl cet exil insulaire, entre spleen entêtant (Lullaby), tension nocturne (595) et brumeuses rêveries (Those Words I Should Never Tell, ou One Last Dance avec ses nappes au romantisme Twin Peaksien). Parmi ces cinq instrumentaux en clair-obscur, souvent cristallins et dystopiques à la fois (The Box et ses synthés à la Carpenter par exemple), ma préférence va à One Last Dance et Lullaby pour leurs textures désagrégées qui m’évoquent la perte et s’avèrent pourtant dans le même temps doux et presque réconfortants... comme l’espoir d’un retour ?

Baron Nichts : Dreäl explore avec The Wall In Between les multiples chemins qui s’offrent à elle dans ses nouvelles activités de musicienne en home-studio. De ses essais plus qu’aboutis émanent cinq compositions courtes oscillant vers un dark ambient minimaliste (The Box) inspiré du field recording dans ses sonorités naturelles (595). The Wall In Between regorge ainsi de mélodies captivantes, froides mais lumineuses à travers des synthétiseurs judicieusement choisis (One Last Dance). Voilà un premier essai, venu des terres islandaises mais terminé en France, plus que réussi.

Riton : Le long séjour de l’amie Drëal aura effectivement eu raison de la couleur sonore de ses compositions, tant ce qu’elle présente sur ce premier EP fleure bon les errances glaciales et l’introspection à travers un ambient-electro-post-rock de chambre à la fois sombre et mélancolique, fait de superpositions synthétiques, de field recordings et de rythmiques discrètes. Tout a été dit… c’est superbe !


- EUS - Devenir (7/10/2019 - autoproduction)

Rabbit : Notre droneux centre-américain favori revient après un break de trois ans (une première !). Aux synthés cinématographiques un brin trop lyriques et envahissants de Luminar (pas son meilleur) répond aujourd’hui un album ascensionnel aux sonorités plus sobres et aux compositions irradiées d’une spiritualité mystique (Vera) voire liturgique (Catorce), qui ne stagne pas pour autant dans le drone, égrainant beats minimalistes (Devenir), arpeggiators stellaires (Unidad) et autres échos kraut et opératiques (Muerte) dissolus dans des textures parfois déliquescentes (Nio, Vestigio). Un peu le chaînon manquant entre Giulio Aldinucci (avec lequel le Costa-Ricain partage un attrait pour les effets de choeurs synthétiques venus d’ailleurs), Ben Chatwin et LPF12, et si le name-dropping ne vous aide pas à vous faire une idée, cliquez plus haut et laissez-vous porter, on n’a toujours pas trouvé mieux comme argument avec l’ambient.


- Baron Nichts - Aequalis Utopia (27/09/2019 - autoproduction)

nono : Déjà 3ème galette pour ce grand échalas de Baron Nichts. Certainement influencé par ses amitiés au sein de la crème de la scène locale champenoise (Gueulenoire, Dirty Raven, Not A Number) il délaisse (un peu) ses errements « punk » pour un travail plus maîtrisé.
Un album qui oscille toujours entre post-rock, shoegaze et bandes-son des films d’entreprise de la COGIP, le tout parsemé d’une touche d’humour absurde.
La musique de Baron Nichts prend toute son ampleur avec les vidéos qui l’accompagnent ou en concert, mais le tout s’écoute indépendamment avec beaucoup de plaisir.
Aequalis Utopia est un album qui a le charme du personnage : baroque, noble et joliment biscornu.

Rabbit : Je découvre pour ma part la facette musicale de l’ami Baron via ce disque et entre ballades cold à synthés (Princesse Koda), motorik abrasive (Dessins d’enfants) et post-rock pelé aux arpèges badigeonnés d’électricité (La corde), c’est une belle économie de moyens qui me frappe d’emblée jusque dans la diction des monologues empruntés notamment à Thomas Moore ou Gérard de Nerval, un minimalisme qui n’exclut par le lyrisme de crescendos évocateurs, comme les chapitres d"un film imaginaire dans lequel nous embarque joliment le rock instrumental rétro-futuriste de L’aérotrain et qui s’aventure volontiers vers la fable d’anticipation, le roman d’exploration à la Jules Verne et une science-fiction aux charmes passés (L’utopie).

Elnorton : Je découvre également les travaux de Baron Nichts avec cet album qui, comme souligné précédemment, lorgne parfois sur le shoegaze mais plus assurément sur le post-rock voire un rock narratif à la Michel Cloup. Curieusement, et peut-être parce que ce Tir Groupé rend hommage aux musiciens de l’équipe, j’ai pensé à une vieille connaissance de nos colonnes, en l’occurrence Fred Debief, dont le projet Brou De Noix est en stand-by mais finalement assez proche dans l’esprit de cette sortie du Baron, à ceci près que ce dernier déclame son spoken word avec plus de détachement que de rage (L’Aérotrain), assurant ainsi un paradoxe étrange et délicieux avec des instrumentations plus rêches mais tout aussi étirées. Le Baron prend son temps, et ne nous fait pas perdre le nôtre...

Riton : J’avoue ne m’être pas encore beaucoup intéressé (et à tort) à l’univers du Baron Nichts. Je ne regrette pas d’avoir sauté le pas. Si en Allemand il n’évoque Rien, en musique il évoque beaucoup… et surtout de la douceur, de la beauté, délayées dans un rock narratif, littéraire, pas dénué d’humour et de second degré, en somme pas pompeux pour deux sous, bien au contraire !

Spydermonkey : Si la musique de Baron Nichts devait s’inscrire dans un courant de la musique dite « classique », cet Aequalis Utopia serait sans aucun doute un poème symphonique, à ceci près qu’il n’est pas composé d’un seul mouvement, comme il était de coutume, mais de sept. Sept titres post-rock, où les superpositions de guitares fiévreuses et enivrantes sont accompagnées d’envolées synthétiques toujours bien senties (notamment sur Le Groupuscule Informatique) pour finalement nous sortir des clichés « post-quelque chose ».
Aequalis Utopia est parfaitement maitrisé, tant dans ses compositions que dans sa production. Il n’en fallait pas plus pour se jeter sur le reste de la discographie du Baron.


- CollAGE D - CollAGE D(une) (30/09/2019 - Atypeek Music)

Rabbit : Toujours aussi intrigant et texturé sous l’impulsion des nappes fantasmatiques de Philippe Neau qui grouillent et irradient sous la surface, ce nouvel opus de CollAGE D, bien que toujours libertaire en diable (cf. la batterie free de Et l’aimant terre notamment, ou le marécage ambient-noise de Le faux-cil et la mare d’eau) se recentre néanmoins quelque peu sur la mélodie, la guitare du Crapaud, moins déstructurée et plus en avant que sur CollAGE D(eux), flirtant volontiers avec un blues lynchien plus ou moins méditatif (Pied de poussière), écorché (Pou de rosyeux) ou lancinant (Mademoiselle brise-glace, tout en trémolos et échos lointains), que phagocytent joyeusement les fourmillements morbides et autres field recordings forestiers du compère mayennais (Sur la grève échouer, Par le bûcher ardent). Captivant.

Elnorton : Philippe Neau est toujours aussi habile pour créer des atmosphères à la fois étouffantes et libertaires. S’appuyant sur la guitare d’un Crapaud qui délaisse momentanément sa Morue, il propose un disque envoûtant sur lequel il réinvente le concept de noirceur, celle-ci semblant aussi opaque que traversée par quelques rais de lumière blanche. Tout aussi paradoxal que jouissif, du moins pour quiconque acceptera de s’imprégner des différents éléments en leur laissant le temps de se répéter pour s’imposer comme une évidence dans un tourbillon décharné, aussi bien empreint de malaise que portant un regard décalé sur lui-même. Hypnotique.


- Jennitza - Cimarronaje EP (3/10/2019 - autoproduction)

Rabbit : On découvre à l’occasion de cet EP la clarinettiste et compositrice électro-acoustique argentine, dont les songes cristallins délicatement hantés se passent de mots pour évoquer, à en juger par les intitulés de ces 4 courts instrus épurés, l’héritage des anciennes civilisations méso-américaines, de ses vestiges monumentaux à l’asservissement des colons. Avec son vibraphone à la Tortoise et ses douces touches de xylophone, l’onirique Cimarrón puise ainsi dans le folklore musical sud-américain pour mieux le réinventer à l’ère digitale, tandis que le tourmenté Palenque tirant son nom d’une cité Maya du Chiapas synthétise et symbolise toutes les violences et les oppressions du passé, contrastant avec la liberté retrouvée de l’aérien Libertad.


- The C In Zac - The Z In Zac Album (13/09/2019 - Zacords)

Rabbit : Sorti de nulle part, le one-man band londonien sent bon la jangle pop émaillée de gimmicks rétro (Fortune & Glory) et l’indie emo des 90s ricaines, de Teenage Fanclub à Belly en passant par Nada Surf (Gone, Gone, Gone), mais avec un goût nettement plus marqué pour l’acoustique et les synthés aux charmes datés (Love Island). Mélodique à souhait, lumineux et tristounet à la fois (Be Alright), aussi évident que discrètement alambiqué à la façon des excellents Face of Man (Another Day), luxurieusement arrangé jusqu’à emprunter au psychédélisme et à la pop cosmique (Long Song), l’album est surtout généreux en petits classique instantanés (Mulholland Drive) qui souffrent encore d’un traitement sonore approximatif et d’une voix un brin timide mais touchent justement par leur spontanéité en dépit du manque de respiration dans le mix. A suivre !


- Hermanos Gutiérrez - Hoy como ayer (27/09/2019 - autoproduction)

Guismo : Déjà une 3e galette pour Alejandro et Stephan. Ce duo de frères d’origine équatorienne (mère) et suisse (père) met en avant son héritage latin via une musique qui fleure bon le soleil, la douceur de vivre et les grands espaces d’Amérique du Sud. On n’est jamais très loin de Rodrigo Amarante (on ne peut s’empêcher de penser à son merveilleux titre Tuyo composé pour la série sur les narcotrafiquants en Colombie Narcos) voire du côté cinématique de Calexico, en version dépouillée, à deux guitares et sans voix. On se laisse bercer par cette musique qu’on enfile comme si on découvrait les Andes en roadtrip. Grâce à eux, on a sans doute trouvé le remède à l’hiver qui nous enveloppe doucement...

Rabbit : Pas du tout familier de l’univers des deux frangins, j’ai bien apprécié cette formule à deux guitares latines mélancoliques et percussives, qui pourrait sembler limitée de prime abord de par son instrumentation et son jeu très particulier mais s’avère finalement des plus évocatrices, entre blues de carnet de voyage sud-américain (El Desierto) et sérénades du barrio au romantisme désespéré (merveilleux Pacifico).


- Painburn & Crepuscular Entity - Painburn / Crepuscular Entity EP (12/10/2019 - Basement Corner Emissions)

Rabbit : On connaissait l’Italien Painburn pour ses instrus électro-indus lorgnant sur le hip-hop, de Chaosbeat Number Nine au morceau composé pour notre compil IRMxTP Part III. S’il ne s’agit que d’un EP, ce split avec le noiseux portlandien Crepuscular Entity annonce une réinvention des plus bruyantes, puisque c’est à 8 minutes de tempête harsh noise abrasive que nous convie Post Ritual, pas loin de Crowhurst avant sa mue en hydre metal caverneux. "À ne pas mettre entre toutes les oreilles" préviendra-t-on comme à l’accoutumée, d’autant que le morceau du sus-nommé Crepuscular Entity, bien que plus cinématographique, s’avère tout aussi incomfortable et barbelé, crépitant comme la bande originale fantasmée d’une monde en proie aux flammes de la rédemption.


- Hilde Wollenstein, Ida Schuften Juhl & Guðmundur Arnalds - Agalma I (9/10/2019 - Agalma)

Spydermonkey : Agalma I est la première sortie du tout nouveau label islandais Agalma, orienté vers les musiques expérimentales et improvisées. Ce premier volet, constitué de quatre parties formant une ambient écorchée mais pourtant lumineuse, est mené par Hilde Wollenstein, Ida Schuften Juhl et Guðmundur Arnalds lors d’une session enregistrée en juillet dernier à Mengi. Sur fond de field recordings et d’electro noisy, clarinette torturée et piano elliptique s’entrechoquent pour former un ensemble mélancolique et immersif. Cette série est amenée à en appeler d’autres et autant dire que les amateurs du genre vont se réjouir.