Le streaming du jour #1624 : IRM presents - ’IRMxTP part III - Through the Darkness of Future Past (Lonely Souls)’

Part I, Part II puis VI, et maintenant Part III, on fait les choses dans le désordre chez Indie Rock Mag (les délais de mastering ne nous aidant pas), mais a priori, la suite de nos aventures lynchiennes devrait être plus logique et après ce 3e volet, les choses devraient rentrer dans l’ordre. Ce troisième opus de notre compilation hommage en 16 parties, mastérisé par le Roumain BLN aka Victor Popescu (un grand merci à lui !), va vous faire voyager à travers l’obscurité d’un passé futur (vous nous suivez ?) et plante pour ainsi dire le décor de la jolie petite bourgade de Twin Peaks. Ses sombres secrets, ses ambiances tordues entre rêve et cauchemar et sa fantasmagorie si singulière tour à tour angoissante, étrange ou décalée sont au programme des 14 titres de ce volet qui fait la part belle au hip-hop instrumental au sens large (voire même très, très large).

D’emblée, les 14 beatmakers (ou 15, car nous avons un duo) qui nous ont offert une piste chacun nous ont surpris, non pas que nous doutions de leur talent ou de leur inventivité, mais pour certains nous ne les attendions pas là où ils ont réussi à nous amener ! Beaucoup de beats complexes et de collages entre IDM et électro (on peut d’ailleurs saluer le travail d’ingénieur du son de Victor Popescu tout en contrastes et en clarté), beaucoup d’OVNIs musicaux narratifs, de circonvolutions instrumentales (ou limite orchestrales), de titres à tiroirs avec une réelle scénarisation des séquences des morceaux et finalement peu (voire pas du tout) de boom-bap canal historique. Des titres avec beaucoup d’ampleur, beaucoup d’onirisme, beaucoup de cauchemar aussi, cette dualité lynchienne entre rêve et tourment collant d’ailleurs parfaitement à ce troisième volet sombre, envoûtant, mais aussi mutin et mélancolique. Et ça n’est donc pas un hasard si nous avons choisi le travail figuratif et psychédélique de Brandt Dykstra qui nous a fait cadeau de ce superbe artwork lui aussi à mi-chemin entre rêve et cauchemar.

Un peu comme le pilote d’une série, l’ouverture signée Dolàn Xakò donne parfaitement le ton, le Français pose ici un titre hanté, mystérieux et mélancolique, son cut anxiogène résumant impeccablement la dualité psychanalytique dont nous parlions plus haut. Suivent 3 autres beatmakers que nous adorons et donc 3 autres aventures claires-obscures : le Berlinois Noblonski pour des ambiances introspectives plus suaves et espiègles, le Parisien Phalo Pantoja et un titre plus oniriquement éthéré genre Angelo Badalamenti version boom-bap 2017 ou l’Américain Kenny Segal pour des sensations plus malicieusement cauchemardesques et surtout un beat assassin ! Crookram quant à lui crée une respiration Avalanchesque après ce gros morceau avec son But Sometimes My Arms Bend Back, les bouts de conversations inversées tranchent avec le lyrisme électronique du Hollandais et apportent à la bizarrerie un côté chaotique qui colle parfaitement avec le titre suivant. Car oui, place au Germano-Ricain OptimisGFN et sa violente claque technoïde et électro-chip en forme de long crescendo plein de cristal psychotrope et de tension !

A suivre, un autre titre bien dense fait de mélodies emboîtées les unes dans les autres et de riffs lourds signé par le Français Holy-Mack. Puis le Franco-Suisse monsieur.connard se la joue Vangelis pour son Hôtel du Grand-Nord texturé et fait d’ambiances cristallines et tendues servies par des cuts aux mélodies synthétiques et troublantes presque paranormales. Les Américains Jumbled et Eben Dennis assurent quant à eux un entracte déglingué avec leur petit synthétiseur pianoté et boiteux. Un peu de douceur avec Miyamigo et son joyau éthéré et mélancolique dans la pure veine de ce que sait faire le beatmaker de l’Ohio. Retour à la dualité rêve/cauchemar avec le Français Chrono Triggers et ses beats robotiques teintés de steel drum presque aquatique et irréel. L’Italien Painburn réussit ensuite un morceau épique et névrotique à l’instar de Francis Esteves, le Ruthénois, patron de Dora Dorovitch, posant quant à lui une piste cinématique avec une délicieuse couleur de Sufjan Stevens fantasmé. La touche finale sera donnée par SonoTWS, une touche brésilienne, apaisante et chillesque faisant monter la rêverie à son paroxysme.

Mais assez de blabla, on vous laisse découvrir tout ça, en libre téléchargement comme il se doit, avant la sortie du Volume 4 dans les semaines à venir (si tout va bien) :



English Version



Part I, Part II then VI, and now Part III, we do things in random order at Indie Rock Mag (the mastering delays not being much helpful), but apparently, the continuation of our Lynchian adventures should turn out to be more logical and after this 3rd volume, things should fall into place. This third installment of our tribute compilation in 16 parts, mastered by BLN aka Victor Popescu from Romania (a huge thank you to him !), will make you travel through the darkness of a future past (are you following us ?) and so to speak, set the scene for the pretty little town of Twin Peaks. Its dark secrets, its twisted atmospheres between dreams and nightmares and its unique phantasmagoria sometimes distressing, eerie or offbeat are on the agenda with those 14 tracks emphasizing on instrumental hip-hop in the broadest sense.

Right from the start, the 14 beatmakers (or even 15, since we have a duet) who offered us a track all surprised us, not that we ever doubted their talent or creativity, but for some we didn’t expect them to bring us into such territories ! Many complex beats and cut-ups between IDM and electronica (in that regard let’s compliment the work of our sound engineer Victor Popescu and its impressive sense of contrast and clarity), many narrative musical UFOs, instrumental circumvolutions (or even almost orchestral), multi-layered tracks with a proper scripting of the sequences and finally little good old boom-bap - if any at all. Tracks with a lot of scope, a lot of onirism, a lot of nightmares too, this Lynchian duality between dreams and turmoil fitting perfectly this dark and bewitching third part, at times playful and melancholic as well. And so it’s no coincidence if we chose the figurative and psychedelic painting of Brandt Dykstra who offered this superb artwork, halfway between dream and nightmare itself.

Much like the pilot of a TV series, the opening from Dolàn Xakò perfectly sets the tone ; the French beatmaker presents here a haunted, mysterious and melancholic track, his worrisome cut summarizing ideally the psychoanalytic duality of which we talked above. Three other beatmakers we love, and three other chiaroscuro journeys : the Berliner Noblonski with a more suave and playful introspective mood ; the Parisian Phalo Pantoja and his more dreamlike and ethereal track evoking a 2017 boom-bap twin of Angelo Badalamenti ; and the American Kenny Segal for some more mischievously nightmarish sensations and especially a killer beat ! Then Crookram creates an Avalanches-like breathing after this big chunk with his track But Sometimes My Arms Bend Back, the reverse sampling contrasting with the electronic lyricism of the Dutchman and bringing to the atmospheric weirdness a chaotic side that goes perfectly with the following track. And indeed, time to meet up with the German-American OptimisGFN and its big technoid electro-chip slap in the face, shaped like a long crescendo full of psychotropic crystal and tension !

To follow, another very dense track made of heavy riffs and melodies flowing into each other by French beatmaker Holy-Mack. Then the Swiss-French monsieur.connard plays the part of Vangelis for his track Hotel du Grand-North highly textured and made of crystalline and tense atmospheres, served by almost paranormal cuts with troubling synthetic melodies. The Americans Jumbled and Eben Dennis then perform a ramshackle intermission with their small shaky synth arpeggios. A little bit of sweetness comes next with Miyamigo and his ethereal and melancholic gem faithful to what the beatmaker from Ohio can do. Back to the dream/nightmare duality with Frenchman Chrono Triggers and his robotic beats tinted with an unreal and almost aquatic steel drum. Painburn from Italy then achieves an epic and neurotic piece, very much like Francis Esteves, label boss of Dora Dorovitch, who drops a cinematic track with a delicious shade of fantasized Sufjan Stevens. The final touch is left to SonoTWS : a Brazilian touch, chill and soothing, which makes the reverie rise to its peak.

But enough talking, and time for you to dive deep into all this stuff, available to download for free as it should be, before the release of our 4th volume in the coming weeks (if all goes well).

(translation : Rabbit)