Formation dijonnaise depuis sa naissance en 2015, Don Aman conclut cette fin d’année étrange avec la sortie de son troisième album Monsterlock. Le trio prolonge ses introspections folk et rock évasives, libérant un monstre sonore curieux et poétique.

Telle une balade en eau faussement paisible, Don Aman maitrise sa colère pour mieux souligner son lyrisme (Nothing). Le groupe démontre une réelle délicatesse à travers ses compositions électriques à la chaleur apaisante. Ses guitares claires mais épaisses, relayées en arrière fond par des distorsions soyeuses (Monsterlock), soulignent des chœurs aussi mélodiques que captivants (Glory). L’ensemble, porté par une batterie présente mais jamais envahissante, dégage des vibrations parfois étranges mais toujours positives. Sous ses airs de formation folk traditionnelle, Don Aman explore avec Monsterlock de multiples registres. Son éloquence prend notamment forme en fin d’album à travers des créations post-rock et progressives (Coral) et une composition krautrock étrange teintée de psychédélisme (Schwindler). De là à ressentir quelques émanations blues, il n’y a qu’un pas à franchir : celui de réécouter entièrement l’album.

Aussi plaisant que mystérieux, Don Aman séduit par son univers aux contours flous. Monsterlock s’avère tout simplement une créature réussie.