Chini.png - El d​í​a libre de Polux

1. Nanai
2. Venenos
3. No midas las palabras !
4. Cinta blanca
5. Laurel Voir la vidéo Chini.png - Laurel
6. Yo misma
7. Loop
8. Árboles y pasarelas Voir la vidéo Chini.png - Árboles y pasarelas
9. Sofía
10. Tonto
11. Punto de vista (feat. Bronko Yotte)
12. Arranque

2023 - Sello Fisura/Uva Robot

Sortie le : 31 mars 2023

Chini.png, fraîcheur indie sans perte de données

Le nom n’augure pas forcément du bon (et pourquoi pas Jpegmafia pendant qu’on... ah oups, déjà pris), sans parler du fait que la Chilienne a davantage de présence sur Instagram et TikTok que sur des réseaux disons... hum... "adultes". Mais quand il est question de musique rien à faire, Chini Ayarza (Chini and The Technicians) a de la personnalité et ce nouvel opus, premier long format en tant que Chini.png après l’EP Ctrl+Z en 2020, souffle un joli vent de fraîcheur indie non dénué de quelques discrets atomes crochus avec sa voisine argentine Juana Molina. Entourée de membres de différents groupes de la scène indé chilienne (Niños del Cerro, Columpios al Suelo, Chicarica...), son univers est forcément plus rock mais on entend d’emblée, sur Nanai, quelques belles pulsations profondes, des reverbs oniriques et autres arrangements électroniques qui dessinent, associés au chant en espagnol moins extraverti ou démultiplié mais tout aussi immersif, un semblant de filiation (lointaine certes) avec l’électro-pop aventureuse et plus ou moins éthérée de l’auteure de Wed 21 et Un Día.

À la production (et en renfort instrumental en plus d’une grosse demi-douzaine de musiciens), un certain Martín Peréz Roa notamment croisé aux manettes de plusieurs albums du folkeux chilien Diego Lorenzini dont un avec Erlend Øye de Kings of Convenience et The Whitest Boy Alive, et force est de constater que les morceaux ouvertement shoegaze (Venenos, Árboles y pasarelas) ou plus acidulés dans une veine électrique et baroque évoquant les belles heures d’April March (Cinta blanca, Laurel ou surtout Loop) sonnent aussi bien que les incursions folk-rock (Yo misma), noise (Sofía) ou psyché (Tonto) très 90s, ou encore cette ballade acoustique finale au chant à la fois doux et piquant mixé juste à la bonne distance (Arranque). Seul bémol finalement, un Punto de vista un peu racoleur, la faute au featuring d’un goût douteux de Bronko Yotte ("rappeur" nettement plus connu qu’elle dans son pays) et à des choix de production un peu plus discutables. L’ensemble, toutefois, reste plutôt séduisant et on souhaite à la dame un joli succès international qui nous changerait, il faut bien l’avouer, de la pénible Rosalía en guise de quota pop hispanophone du moment...


( RabbitInYourHeadlights )






Disques - 13.04.2023 par RabbitInYourHeadlights