Olivier Alary - Apparitions (Vol. 1)
1. Ellipses (for 3 violas)
2. Cendres (for 4 vibraphones and marimba)
3. Spectres (for 3 bassoons)
Sortie le : 7 avril 2023
Après avoir fondamentalement transformé Ensemble, son projet initial chez Fat Cat passé d’une electronica teintée d’acoustique en 2006 à une pop en Français luxuriante et finement arrangée mâtinée d’ambient-jazz 5 ans plus tard avec le merveilleux Excerpts, qui faisait le grand écart entre Dominique A et un label tel que Rune Grammofon, Olivier Alary déroute encore, mais cette fois sous son véritable patronyme et toujours pour le meilleur.
Après son très beau Fiction / Non Fiction de 2017, compilation de travaux pour l’écran alternant piano spleenétique, cordes élégiaques et nappes bucoliques, on s’attendait encore à quelque chose de capiteux et mélodique de la part du Français basé à Montréal et habitué des bandes originales de films et de documentaires. La parution chez Line, label plutôt porté sur l’expérimentation minimaliste, de ce premier volume d’Apparitions nous avait néanmoins mis la puce à l’oreille : c’est à l’exploration d’un univers beaucoup plus austère et ardu que nous convie ici le musicien, trois pièces hantées par le souvenir et construites autour de motifs entêtants voire carrément malaisants.
Ainsi en est-il du long crescendo pour trio de violes d’Ellipses, d’abord ouvertement dissonant avant qu’un certain élan fiévreux ne prenne le dessus, allant terminer sa course dans les limbes d’un classical ambient fantomatique et tourmenté. Plus accessible du fait des sonorités cristallines des vibraphones et marimbas qui occupent de leurs réverbérations naturelles tout l’espace de ces 13 minutes de féérie angoissée, Cendres se construit peu à peu sur un flottement qui gagne en consistance pour finalement toucher à une douce emphase, celle d’une mémoire sujette à la mélancolie dont la persistance ne serait pas assez malsaine pour être chassée mais pas assez sereine non plus pour être chérie.
Enfin, avec Spectres, morceau le plus court de l’album composé pour trois bassons, le minimalisme se fait plus impressionniste et atonal, un lit de vents faussement cléments et vraiment mauvais pour enfoncer le clou d’une oeuvre hantologique à l’atmosphère nettement plus délétère qu’il n’y paraît. Vivement la suite !
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