Daniel Bachman, c’est le talentueux guitariste qui se cachait l’an dernier derrière Sacred Harp et son Apparitions At The Kenmore Plantation à l’acoustique aride et habitée.

Exit désormais ce pseudonyme partagé avec le free-rock d’un certain quatuor norvégien, c’est sans artifice et quasiment armé de sa seule guitare sèche que le jeune musicien originaire de Virginie officie désormais chez Debacle Records pour ces variations semi-improvisées autour des tonalités les plus maussades et déglinguées de la folk music.

On pense à Bill Orcutt mais en moins sauvage et plus mélodique pour ces textures en friche résolument revêches et saturées, à la fameuse école de feu Jack Rose et John Fahey (et leurs héritiers James Blackshaw ou Six Organs of Admittance), pionniers de l’utilisation de drones psychédéliques dans une americana tentée par un certain mysticisme ascétique, mais également à Jim O’Rourke ou Loren Connors pour ce compromis naturel entre instinct et complexité, pics d’intensité aux arpèges fébriles et accalmies plus méditatives qui déferlent sans discontinuer de ces doigts magiques qu’on croirait habités d’une sagesse ancestrale.