;background-color:#">Hprizm - City Of ON EP

1. City Of ON [19’47]

2012 - Svakt

Sortie le : 1er septembre 2012

Panique sur la ville

On avait loué l’an dernier l’audace dont Beans avait fait preuve en confrontant son flow aux productions métissées d’une sélection d’artistes aux influences parfois bien éloignées du hip-hop stricto sensu, une expérience qui s’inscrivait toutefois dans la continuité des chemins de traverse arpentés au fil des ans par Anti-Pop Consortium dans l’underground indie rap puis l’électro déstructurée du label Warp.

Mais dans le cas d’High Priest, et même au regard du passif qu’on lui connaît au sein du crew new-yorkais ou encore d’Airborn Audio, duo s’anticipation au minimalisme déliquescent formé chez Ninja Tune avec son compère M. Sayyid, c’est bien de pure témérité qu’il s’agit lorsqu’on en arrive à Hprizm. Déjà étrenné sur deux ou trois obscures mixtapes, cet alias bénéficie aujourd’hui d’une première sortie officielle via un tout jeune label suisse porté sur l’exploration musicale au format vinyle, Svakt, dont la prochaine référence sera signée Aoki Takamasa qu’on avait déjà pu croiser chez Raster-Noton, Stroboscopic Artefacts ou Progressive Form pour vous donner une idée des ambitions à l’oeuvre ici.

Car sur City Of ON, mastérisé par Earl Blaize le quatrième larron d’Anti-Pop Consortium, pas de flow mais un unique instrumental de 20 minutes qui s’aventure au gré de ses mouvements successifs dans les méandres chaotiques d’une techno tribale et décadente aux collages fébriles réminiscents des délires acides de Luke Vibert ou Kid606, d’une power-noise anxiogène aux synthés bourdonnants à cheval entre les allégories apocalyptiques de John Capenter et le groove hardcore du Bomb Squad, d’un abstract hip-hop martelé sans ménagement dont la légère arythmie induit peu à peu le malaise dans un crescendo insidieux sur fond de blips distordus typiques d’Anti-Pop Consortium, ou encore d’un drone industriel télescopant gimicks machiniques et pulsations cardiaques en parfaite adéquation avec ce moteur flottant au premier plan d’une étendue désertique sur la pochette dessinée par le cartooniste Anders Nilsen, pour finalement s’abandonner aux limbes cosmiques de ce que l’on pourrait qualifier d’élégie urbaine pour un futur mort-né.

"Ayant grandi au milieu des années 80, les images du street art, l’écho des beats de drum machine sur le béton et le futur que j’imaginais enfant pèsent à un degré égal sur mes productions", explique le New-Yorkais, autant d’expériences purement sensitives qui trouvent ici leur résonance la plus primale, loin de toute intellectualisation en terme de structure ou de composition.

Extrême mais fascinant.


( RabbitInYourHeadlights )

- 17.09.2012 par RabbitInYourHeadlights
 


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