Plusieurs artistes de la région lilloise décident de reprendre le mythique Doolittle des Pixies. L’exercice est périlleux, tout d’abord devant l’importance de l’œuvre, mais également parce que les morceaux ont été tirés au hasard pour chacun des groupes. Mais les participants s’en sortent avec les honneurs.

Les groupes, plutôt que de rendre une copie conforme et trop scolaire, ont chacun su intégrer les compostions des Lutins de Boston à leur propre dispositif.

On pense notamment à Shiko Shiko, poulains de l’excellent label Laybell, avec une copie baroque et déstructurée de Wave Of Mutilation, à mi-chemin en Battles et Dan Deacon. Marvin Hood transforme Dead en joyeux bordel où se mêle synthétiseur et guitare punk. Roken Is Dodelijik font de Crackity Jones une composition pop au bord de la schizophrénie, à base de chœurs efficaces et de touches électro bienvenues. Dans le genre méconnaissable, Ed Wood Jr rend une copie math rock de La La Love You à la frénésie contagieuse. Quant aux excellents Cercueil, ils étirent de plus du double Hey, pour une longue litanie dark pop, avec beats syncopés et synthétiseurs psychédéliques, une grande réussite. A noter également le post-hardcore débridé de Bison Bisou sur Number 13 Baby, la pop délicate de Bobik ou Sacha avec Silver ou encore le dancefloor Tame par Green Vaughan.
En plus des reprises, les Lillois nous offrent trois remixes, qui j’avoue m’ont moins accroché, à part la version entre dream-pop et électro de Monkey Gone To Heaven par Marklion.

On ne peut que saluer cette excellente initiative, avec des artistes qui ont eut l’audace de s’éloigner des originaux pour proposer des versions personnelles. Une compilation de très haute tenue, qui dresse également un panorama de l’excellente scène lilloise. C’est gratuit, n’attendez plus !