On ne va pas en faire des tonnes sur ce premier album de Fausten, la pesanteur glauque et pervertie des Français Monster-X et Stormfield parlant très bien pour elle sans compter que d’autres ont déjà très bien décrit par le menu cet implacable rouleau-compresseur aux fumerolles suffocantes mêlant techno indus, dusbtep et dark ambient.

Sans atteindre les insondables abîmes de noirceur malaisante creusés à coups de beats infectieux et de nappes viciées par Scorn en son temps ou plus récemment Imaginary Forces et JK Flesh, cet éponyme a en effet tout ce qu’il faut pour nous faire oublier les exercices de style pseudo-hardcore un peu pompiers voire théâtraux que l’écurie allemande Ad Noiseam nous assène depuis quelque temps, du néo-trip-hop bouffi d’Underhill au gros son dubstep racoleur de Niveau Zero en passant par les matraquages binaires et surcompressés de The Outside Agency ou les insupportables tambouilles cartoonesques de Whourkr ou Igorrr.

Ne vous fiez pas à l’imagerie grand-guignolesque du clip de Punishment, ici pas d’esbroufe, ça tabasse froidement jusqu’à tuméfaction, ça grouille de vers gourmands dans les chair putréfiées, et quelques compères viennent même en rajouter une couche à commencer par Oyaarss qui évite heureusement d’en faire trop dans le lyrisme goth et grandiloquent qu’on lui connait. Quant aux excellents Dadub, ils enfoncent le dernier clou rouillé dans la plaie avec 8 minutes de dark techno tribale et belliqueuse digne de leurs sorties chez Stroboscopic Artefacts.