Liam Finn - The Nihilist

Difficile de comprendre pourquoi l’engouement dont faisait l’objet Liam Finn à l’époque dI’ll Be Lightning est aujourd’hui retombé comme un soufflé. Il faut se rendre à l’évidence, personne, ou presque, n’a cure de The Nihilist, le troisième opus du Néo-Zélandais. A tort, évidemment.

1. Ocean Emmanuelle
2. The Nihilist
3. Snug as Fuck Voir la vidéo Liam Finn - Snug As Fuck
4. Helena Bonham Carter
5. Burn Up the Road
6. Drearydroop
7. Miracle Glance
8. 4 Track Stomper
9. Arrow
10. I
11. Wild Animal
12. Wrestle With Dad

date de sortie : 08-04-2014 Label : Yep Roc Records

En 2007, le fils de Neil Finn, songwriter ayant officié au sein de Split Enz et Crowded House, offrait I’ll Be Lightning, un premier album à l’esthétique DIY dont les pop songs oscillaient entre folk et rock psychédélique épuré. Au regard de sa qualité, le vif intérêt suscité par ce disque, porté par des titres tels que Gather To The Chapel ou Second Chance, était absolument logique.

Depuis, l’artiste né à Melbourne n’a pas chômé, offrant en 2009 un EP aux côtés d’Eliza Jane et FOMO, un deuxième opus, en 2011. Moins immédiat, plus synthétique et, avouons-le, moins inspiré, ce dernier constituait un relatif échec que ce soit sur les plans critique ou commercial.

Dès lors, le néant. On se fiche de Liam Finn. Et ce dernier n’en a que faire, tirant la couverture à lui en proposant The Nihilist. Les codes sont les mêmes, le Néo-Zélandais n’a pas fait sa révolution. Mais pourquoi l’aurait-il fait ? Parfois comparé à Elliott Smith - à condition d’imaginer un versant quasi-hédoniste de celui-ci - l’artiste confirme un véritable potentiel en terme de songwriting.



Ocean Emmanuelle constitue une introduction lumineuse bercée par des beats bienveillants et le chant imparable de Liam Finn. Il faut d’ailleurs reconnaître que ce dernier, se mêlant parfaitement aux chœurs de la fidèle Eliza Jane est pour beaucoup dans le caractère addictif des différents morceaux de cet opus accessible mais qui, de manière paradoxale, ne s’apprécie à sa juste valeur après une paire d’écoute. Les compositions du Néo-Zélandais sont comme les copains et un vécu commun sera primordial avant que le lien de confiance ne se mette en place.

Sur The Nihilist, Liam Finn élargit le périmètre de son champ d’expérimentation. On le voit ainsi flirter avec une dimension plus psychédélique sur un Miracle Glance finalement pas très éloigné de l’univers des Flaming Lips. Arrow, pour sa part, fait appel à des sonorités tribales tandis que Wrestle With Dad vient conclure l’album dans un melting-pot foutraque de sonorités diverses.

On découvrira également avec plaisir quelques titres éthérés et contemplatifs, comme Dreary Droop ou I, qui s’inscrivent dans la lignée des opus précédents du Néo-Zélandais. On l’a dit, ce dernier n’effectue pas sa révolution sur cet album, tout juste repousse-t-il les limites de son terrain de jeu. Il renoue ainsi avec des rythmiques galopantes quelque peu délaissées par FOMO, sur Burn Up The Road, l’un des titres essentiels du disque. Sur Helena Bonham Carter, il s’essaye à une forme efficace de nonchalance un brin suffisante mais totalement assumée. Enfin, Snug As Fuck, dont la structure est sans doute la plus "pop" du disque, s’impose comme un single évident pour ce disque avec son refrain et la voix de l’artiste plus que jamais addictifs.

En somme, sur The Nihilist, Liam Finn parvient à conserver la fraîcheur et l’immédiateté de ses compositions tout en diversifiant les horizons de celles-ci. Le songwriting et les variations vocales du natif de Melbourne semblant encore avoir franchi un cap, l’indifférence générale que suscite ce disque est un mystère. Que des artistes de talent soient boudés du fait d’une méconnaissance du public, cela peut s’entendre. Mais ce ne peut être le cas de Liam Finn, qui avait bénéficié par le passé d’une vague de sympathie qui vient aujourd’hui s’estomper injustement. Qu’importe, ce disque n’en est que plus attachant.

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