Ce split entre Be My Weapon et Wendell Davis a tout du délire schizophrénique. A la baguette de ces deux formations se cache en effet le même individu, le génial David Freel.

S’il est totalement seul aux commandes du projet Wendell Davis, avec lequel il a produit un album éponyme en 2010, son compère Ron Burns vient apporter son savoir-faire à la batterie du côté de Be My Weapon dont nous ne soulignerons jamais suffisamment la qualité de l’excellent ¡¡Greasy !! paru en début d’année.

Certains y verront donc l’occasion, pour l’ancien chanteur de Swell, d’utiliser ce split afin qu’un projet moins confidentiel (Be My Weapon) mette l’autre en lumière. Peut-être, et après tout, qu’importe. La démarche se justifie en tout cas sur le plan musical puisque Dave Freel a pris soin, depuis quelques années, d’attribuer une identité sonore bien distincte à chacun de ses projets. A la lo-fi de Be My Weapon répond donc ici la folk de Wendell Davis.

Si ¡¡Greasy !! se voulait plus radical encore dans l’exploration de sonorités sombres que For All The Beautiful People, pourtant l’album de Swell le plus orienté vers cette direction, le premier titre de ce split constitue en quelque sorte un retour aux bases de cette formation originelle. On décèle ainsi sur Never Gonna Leak quelques gimmicks rappelant ici et là le Make Up Your Mind paru justement sur For All The Beautiful People, mais 41 n’est jamais très loin non plus.

Le deuxième titre constitue également une belle réussite puisque, derrière l’apparente simplicité folk de I Don’t Even Know Why se cachent des névroses et un mal-être de plus en plus perceptibles au fur et à mesure que l’on avance dans ce morceau.

En à peine plus de six minutes de ce split, David Freel nous confirme qu’il reste, vingt ans après 41, un songwriter et un arrangeur de génie.