Le streaming du jour #1651 : Last Days - ’Seafaring’
Décidément, quelle année 2017 est en train de nous proposer le label n5MD. Après OKADA, Loess, Dreissk ou Miwon, et en attendant l’excellent (ghost) dont A Vast And Decaying Appearance nous enthousiasmait il y a trois ans, voici que la firme californienne nous propose une nouvelle surprise.
Certes, il ne s’agit pas d’un inconnu et cela fait plus de dix ans que Last Days est fidèle à n5MD qui s’est chargé de la diffusion de ses cinq disques. Depuis 2006 et l’album-concept Sea centré sur le voyage d’un homme, le Britannique n’a pas cessé d’approfondir les textures minimalistes dont il se fait l’orfèvre.
Comme souvent au sein du label, il s’agit essentiellement d’ambient, mais Graham Richardson voit plus loin et refuse en permanence de choisir entre instrumentations classiques et apparitions synthétiques aussi bien qu’entre constructions agencées et improvisations encadrées.
Libertaire et désertique, Seafaring fait écho au premier disque de l’artiste qui fait à nouveau de l’élément aquatique le cœur de son propos. Ainsi, le sommet d’épure Ocean’s Arms mêle piano et field recordings dans un tourbillon d’émotions invitant au survol du littoral quand, plus terre à terre, Fading Shore s’appuie sur les mêmes éléments auxquels se greffe le violoncelle pour inviter à la méditation auprès d’une cascade d’eau.
Douceur et tranquillité, tels semblent être les sentiments qui animent Graham Richardson qui ne rompt l’équilibre qu’à quelques occasions bien précises, au prix d’une préparation savamment anticipée. C’est ainsi que, après deux minutes d’une ambient qui monte en puissance l’air de rien, une rythmique au débit accéléré fait irruption à l’occasion d’un Surfacing animé.
Difficile d’affirmer que cette apparition n’était pas prévisible. Last Days refuse l’inconfort. A l’inverse, il propose un cadre cotonneux et contenant qui peut même prendre une dimension cinématographique, à l’instar d’Edurance et ses arrangements de cordes à la Valgeir Sigurðsson dont la progression fait l’effet d’une montée d’adrénaline que l’auditeur ressent, investi qu’il est par un sentiment d’extrême puissance. En faisant l’économie d’une débauche d’éléments, Last Days propose ce que l’on préfère, finalement, en matière d’ambient : un onirisme malin qui pousse autant l’auditeur à contempler l’environnement dans lequel il évolue qu’à explorer ses failles internes.
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