Après un premier mini-LP sous forme d’OVNI punk-pop-whatever il y a quelque temps, le combo espagnol revient avec un vrai premier album tourné vers la diversité et le mélange des genres.

Découverts via une poignée de singles iconoclastes, de clips bien barrés et d’un mini-album placé sous le signe de la fusion contre nature entre le punk-rock DIY et minimaliste européen et la j-pop sucrée chez Elefant Records, le trio formé par Olaya Pedrayes, graphiste de son état et responsable des visuels très kawai et japonisants du groupe, son frère jumeau Juan, et leur ami d’enfance Stephen a décidé de se diversifier en s’adjoignant les services d’un batteur et en piochant absolument partout, du glitch le plus déstructuré (Doble Check) à la dream-pop (Intro/Astor) en passant par la pop la plus mièvre mais la plus entraînante (Vaga) sans oublier leurs racines hispanisantes (Trececatorce, très tropicalia-meets-Nintendo, ou même Heavens Gate, le temps d’une intro laissant place à un morceau pop louchant très fort vers la j-pop dans les arrangements), le tout emmené en espagnol par la voix juvénile d’Olaya dans une bonne humeur communicative et sur un format court qui ne laisse pas le temps de s’ennuyer. Salu2 est donc un incroyable disque fourre-tout, qui part dans tous les sens, assez caractéristique de ce que la pop d’aujourd’hui peut fournir de plus original en matière de brassage d’influences, tout en se payant le luxe de se terminer par un morceau d’une minute et quelques (Debora Tartas) qui mélange allégrement punk-rock et pop sucrée avec une avalanche de gros mots, pour bien marquer le coup de la transgression.