Oubliez le ratage boursoufflé du dernier Electric Soft Parade, en fait les frères White s’étaient déguisés en Motorpsycho... yeah !

Blague à part, exit les grosses guitares électriques riffeuses, les crescendos prog à la fois massifs et élégants, la bande à Bent Sæther vire presque sunshine pop sur ce disque court (pour eux), efficace et tintinnabulant dominé par une acoustique fervente et un songwriting lumineux. On ne se refait pas, le psychédélisme est toujours présent mais le maximalisme à la fois luxuriant et désarmant d’évidence de ces miniatures aux basses rondes et aux mélodies lyriques évoque clairement les sus-nommés Britanniques, passé une première triplette de titres pas encore assez enlevés pour emporter le morceau (ceci dit, si Sentinels ronronne un chouia et Patterns dégouline un brin, le morceau d’intro Cold & Bored est tout de même bien joli).

Pour être précis, après l’ensoleillé Dank State lorgnant sur le Big Star de la grande époque, c’est la petite merveille W.C.A. qui fait tout basculer, un morceau stratosphérique à tous les niveaux, de son écriture à sa production en passant par une dynamique irrésistible qui le voit jouer dans la cour des regrettés Working for a Nuclear Free City. Après ça, de ballade épurée (Real Again) en envolée psyché ambitieuse (Hotel Daedalus), de sérénade rêveuse (Loch Meaninglessness & the Mull of Dull) en hymne orchestral aux élans 70s (The Rapture), le groupe ne redescendra plus. De la très belle ouvrage !