Julien Ledru - Along The Road I Had Traveled

1. The Torsion of the Engined Firmament
2. The Late Lateness of the Night
3. A Faint Windy Noise of Speed
4. Beneath the Ghosts of Millenial Rain
5. The Middle and Pure Height and Whole of Summer
6. The Deep Sea Stood in Upon Me
7. In the Terrible Space and Enlargement of Silence
8. The Sun Has Lowered a Very Little
9. Numb with Sleep as Ruins
10. On a Road Between the Flying Shadows of Loose Woods 05:13

2018 - Autoproduction

Sortie le : 1er octobre 2018

Spleen western et fingerpicking fervent pour un Parisien adepte des guitares en bois

Ouvertement influencé par les fameux primitivistes du fingerpicking ricain - John Fahey, Jack Rose ou le plus rarement cité Glenn Jones, guitariste du combo post-rock Cul de Sac -, Julien Ledru met de côté les fûts des remarqués The Ready-Mades pour livrer en solo une collection d’instrumentaux boisés bien éloignés de la soul rétro élevée aux yéyés du groupe sus-mentionné, puisqu’il y est armé de sa seule guitare acoustique dans une veine americana à la ferveur bluesy.

Alors bien sûr, d’autres sont passés par là entre-temps avec le talent que l’on sait, de Daniel Bachman à James Blackshaw ou tout récemment encore Marisa Anderson, sans même parler des plus dronesques Seabuckthorn ou High Aura’d, mais le Parisien a une approche mélodique bien à lui, au point que The Late Lateness of the Night pourrait très bien, affublé d’arrangements et d’un chant falsetto, faire penser à du Syd Matters voire même pourquoi pas du Sufjan Stevens.

Il y a bien quelques maladresses, comme ces effets sur les field recordings liturgiques du méditatif Beneath the Ghosts of Millenial Rain mais la plupart des morceaux de ce premier opus aux noms inspirés par l’œuvre du romancier James Agee ont la bonne idée de rester fidèles à l’épure des figures tutélaires que l’on citait plus haut. Arpèges entêtants et accords rythmiques (The Torsion of the Engined Firmament, The Sun Has Lowered a Very Little) évoquant les conteurs des premières heures de la folk (The Middle and Pure Height and Whole of Summer) autant que les soundtracks de l’Amérique profonde (A Faint Windy Noise of Speed) le disputent ainsi à la dramaturgie western teintée de guitare slide (les spleenétiques The Deep Sea Stood in Upon Me et Numb with Sleep as Ruins) et autres sérénades au picking abrupt (In the Terrible Space and Enlargement of Silence).

Une réussite prometteuse en somme, qui culmine sur la tension feutrée et pleine d’espoir de son final nomade On a Road Between the Flying Shadows of Loose Woods.


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 02.10.2018 par RabbitInYourHeadlights