Herzfeld Orchestra - Herzfeld Orchestra
A l’heure où de plus en plus de projets solo naissent de succès collectifs, le label Herzfeld emboîte le pas dans l’autre sens en réunissant la quasi-totalité de ses artistes et crée le stupéfiant Herzfeld Orchestra.
1. Close To The Bone
2. At The Schmolzy
3. Tramp
4. Days Of Dew
5. Supermarket Song
6. Flashlights
7. Here You Are
8. Herzfeld Anthem
9. The Axe
10. Silver Lining
11. Weightless Conditions
12. Queen
Plus qu’un « super-groupe » au sens où on l’entend habituellement, et avec tous les aprioris négatifs suscités par cette appellation, c’est plus d’un collectif aux allures familiales dont il est ici question. Tous membres de la maison Herzfeld, la vingtaine de musiciens réunie autour de ce projet porte haut et fort les couleurs d’un label plus que jamais synonyme de qualité. Après les excellents crus que furent les récents albums d’Original Folks, de Lauter ou de Buggy, ce recueil multi-facettes fait tout aussi bien l’introduction à l’éventail de sonorités déployé par les membres du label qu’il effectue des clins d’œil aux sensibilités artistiques dont chacun d’eux fait preuve.
Ne soyez donc pas surpris en entame d’album, qu’après avoir siroté une pop song aux petits oignons (Close to the Bone) installant son terrain de jeu dans la cour de Midlake et Belle & Sebastian, vous ayez à enchaîner sur un inquiétant exercice post-punk (At The Schmolzy) portant l’étiquette locale de Lauter, pour finalement déboucher sur ce qui serait pratiquement l’antithèse de tout ça avec le dansant Tramp et sa rythmique désarticulée. Car l’histoire se répète ainsi le long de douze morceaux qui parviennent malgré tout à s’accorder autour d’une façon de chanter très monocorde, mais jamais monotone, et d’une recherche perpétuelle de l’arrangement juste et du petit détail qui change tout. Et c’est là la principale force de cet opus, qui tout en explorant dans sa largeur le spectre des savoir-faire des uns et des autres, parvient à nous convaincre sans mal de la légitimité dont faire preuve ce projet peu commun et à retenir notre attention jusqu’au bout. Entre-temps on aura eu droit à la new-wave apaisée de The Day of Dew, un écart plus électronique façon Fujiya & Miyagi (Flashlights) et l’hypnotique et ambiancé Supermarket Song. On pourrait en passer, et des meilleures, mais ce serait omettre d’évoquer fort injustement l’atmosphère pesante d’un Here You Are chantée par Jacques Speyser, ou le pied-de-nez adressé à Belle & Sebastian (encore eux) lorsque The Axe façonne tout ce que les écossais ne sont plus parvenus à composer depuis leur Dear Catastrophe Waitress. Et si on ajoute à tout cela des chansons qui tirent le meilleur du côté collégial de la chose comme Herzfeld Anthem ou Silver Lining et leurs chœurs entêtants, on obtient ce qui constitue véritablement le ciment d’un album finalement si bien préparé qu’il n’aura nécessité que quatre jours d’enregistrement.
Plus qu’une compilation, Herzfeld Orchestra est un véritable album né de l’idée simple, mais pourtant tellement efficace, qui consiste à regrouper quelques artistes talentueux capables de se concentrer autour d’un objectif commun en apportant à tour de rôle son petit riff de guitare, une mélodie qui trotte dans la tête ou son petit effet de style. Une recette qui fait mouche et parvient aujourd’hui à mettre sur pied l’un des albums les plus passionnants de cette année 2010.
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