Solidays (Longchamp)

le 7/07/2006

Solidays (Longchamp)

Vendredi 7 juillet :

Arrivée sur le site vers 18 h 00, je passe à côté la scène "Phénix" où Olivia Ruiz fait de l’auto dérision sur la taille de ses seins. Une bonne ambiance semble régnée sous le chapiteau, mais je ne m’attarde pas plus, il faut que je trouve un programme pour savoir ce que j’ai loupé jusqu’à présent. Car s’il est vrai que l’idée de vendre les programmes le jour même du festival en reversant les bénéfices pour la noble cause est une bonne chose, se voir priver d’un quelconque ordre de passage avant d’arriver sur le site est quelque peu pénalisant. Soit ...

En zyeutant rapidement sur ledit programme, je m’aperçois que les new-yorkais de We Are Scientists officient sur la scène "Bagatelle" et ne tarde pas plus à la rejoindre. Sur scène, 3 garçons : un barbu, un moustachu et un sans rien, proposent un rock sympathique mais loin d’être renversant. La fosse est composée de jeunes ados, dont certains semblent avoir mis un point d’honneur à se looker spécialement pour le festival : on a donc droit à des crêtes, des cheveux teintés à la bombe et autres signes extérieurs de (pseudo) rebelle attitude ...
Quoiqu’il en soit, je ne sais pas si c’est ma semaine de travail qui a eu raison de moi, ou si simplement ces chansons que j’appréciais lors de la sortie de l’album se sont essoufflées en cours de route, mais je ne suis pas arrivée à rentrer dans ce que j’ai vu de la fin de leur set. Tant pis.

Le temps de retrouver tout le monde, et on s’installe vers la scène "Paris" la plus grosse du festival pour assister à la performance de The Zutons. Et quelle performance !
Moi qui connaissait ce groupe de loin, j’ai été immédiatement conquise par leur style et l’énergie qu’ils dégageaient sur scène. Ils sont cinq : un chanteur / guitariste, une saxophoniste / choriste, un guitariste, un bassiste et un batteur, et viennent de Liverpool, mais le chanteur, très communicatif, a un drôle d’accent qui se rapproche plus de l’écossais qu’autre chose.
Musicalement c’est un melting pop bien senti de pas mal de styles où la touche saxo apporte ce petit plus qui fait la différence.
On regrettera tout de même le flegme d’une partie du public qui n’a pas daigné se lever et bouger sur les rythmes pourtant entraînants du quintet.
Dans tous les cas, The Zutons restera pour moi la plus belle surprise de ce premier jour.

On retourne sur la scène "Batagelle" pour applaudir le vieux roublard qu’est Hubert-Félix Thiéfaine. Atypique et inclassable dans le paysage de la chanson française, il nous offre avec son groupe un mélange de classiques et d’autres chansons que j’avoue ne pas connaître, nous sort une tirade sur la situation catastrophique du SIDA en Afrique, casse les politiques, et déclare en fin de set que la chanson qui suit sera l’hymne du parti qu’il compte fondé en 2007, toujours aussi décalé et démago donc.
Très présent sur scène, il sait faire bouger les foules, foule qui pour partie délaissera la verte pelouse de la scène "Bagatelle" pour rejoindre le chapiteau où sevit Keane et se protéger ainsi de la terrible averse qui a trempé jusqu’aux os les plus courageux. Mais non rien de rien, non on ne regrette rien, car dans la foulée nous avons eu droit à ’Sweet Amanite Phalloïde Queen’, ’Loreleï Sebasto Cha’ ou encore ’La Fille du Coupeur de Joints’, repris avec virulence par les fans. Et malgré la pluie, la bonne ambiance était de mise et les inconditionnels s’en sont réellement donnés à cœur joie.

Louise Attaque étant prévu sur la grande scène, on décide de rejoindre le chapiteau pour Kill The Young, les trois jeunes frères made in Manchester.
J’avais eu l’occasion de les voir en concert à La Maroquinerie et j’avais trouvé ça sympathique, mais leur concert de vendredi a été avant tout l’occasion pour quelques camarades et moi-même de faire les cons et de se lâcher comme des gamins sur un côté du chapiteau. Mon analyse s’arrêtera là car je n’ai pas trop vu ce qu’il se passait sur scène en fait, je peux juste dire que ça sonnait carré et que c’était bien énergique.

Un petit moment de doute à la fin du concert, pour savoir qui de Asian Dub Foundation ou de dEUS allait avoir nos faveurs et c’est finalement dEUS qui a l’a remporté. Ca ne fera que la 5 ou 6ème fois que je les verrai sur cette tournée.
Direction la scène "Phénix" donc, où les lumières rouges tamisées apparaissent suivi d’une déflagration sonore et enfin du groupe. Tom Barman et sa bande alignés sur le devant de la scène comme toujours, ont consacré une bonne partie de leur set aux titres de "Pocket Revolution", en nous proposant entre autres ’Stop Start Nature’, ’If You Don’ T Get What You Want’, ’What We Talk About (When We Talk About Love)’, les délicats ’Nothing Really Ends’ et ’The Real Sugar’ et le fabuleux ’Bad Timing’, sans oublier pour autant les tubes plus anciens comme l’excellent ’Instant Street’ et l’hypnotique ’Suds & Soda’.
Une belle performance au final qui était cependant loin d’égaler la puissance et la magie ayant pris possession du Cabaret Sauvage lors de leur dernier passage parisien. Tom Barman a semblé avoir des problèmes de guitares durant une bonne partie du concert, cela n’y était peut-être pas étranger.
Vers la fin du set, il nous a confié qu’à la fin de cette tournée, le groupe retournerait en studio préparer le prochain album, qui selon ses dires, ne mettra pas six ans pour aboutir. Excellente nouvelle donc.

Cette première journée s’achèvera pour ma part avec le concert de Jean-Louis Aubert sur la grande scène. Peu convaincue par les dernières compos de l’ex-leader de Téléphone, c’est cependant toujours avec plaisir que je vais le voir sur scène dès que l’occasion se présente.
Il commence le set avec ’Parle-Moi’, puis décide d’enchaîner avec ’Argent Trop Cher’ pour la plus grande joie de tous. Il alternera ainsi ses compos solos plus ou moins récentes et certains classiques de Téléphone, comme cette version revisitée de ’New-York Avec Toi’ avec tambour accordéon et contrebasse des plus fameuses. En introduction à cette chanson il a fait un petit clin d’œil à Richard Kolinka, dont c’était l’anniversaire, en le surnommant le roi du tambour.
Très proche de ses musiciens et du public, Jean-Louis Aubert s’éclate comme un gosse sur scène et reste terriblement attachant et humain.
Après un premier rappel qui a mis le feu avec ’Ca s’est vraiment toi’, il revient seul avec sa guitare 12 cordes pour le bien nommé ’Voilà c’est fini’, puis quiette la scène tout en continuant de jouer pendant une bonne minute pour s’arrêter doucement mais sûrement.
Un bon concert qui permet de finir la semaine en beauté, avant d’attaquer le week-end et deux autres jours de festival.
Setlist : Parle-moi / Argent trop cher / Le jour se lève encore / Alter ego / Ailleurs / Univers / Le jour s’est levé / Locataire / Si d’aventure / Commun accord / New-York avec toi / Milliers, millions, milliards / A ceux qui passent / Temps à nouveau // Ca c’est vraiment toi // Voilà c’est fini.


( pix )

 


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