Moi j’aime pas 2010 !

Ceci est un top albums, un bilan de l’année, mais avec un vrai goût d’amertume et de désillusion inside. Si vous trouvez pire conviction ailleurs, je vous rembourse la différence.

1. Midlake - The Courage of Others


C’est mon ami Pol qui l’a dit, cet album monocorde étonne. Midlake ne sont ni les premiers, ni les derniers à nous faire le coup. Le premier exemple qui me vient à l’esprit est Spain, groupe qu’on peut trouver chiant et qui pourtant dépasse de loin, de très loin ce qu’on entend de prime abord. The Courage Of Others est un peu taillé dans cette veine, car sous la monotonie d’apparat se cache le plus troublant des albums de l’année. Incontournable.

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2. Dark Dark Dark - Wild Go


Comme dit par ailleurs, j’attendais tout sauf ça du côté de chez Dark Dark Dark. Nona qui s’impose au chant, une mélancolie qu’on verrait bien servie à 16h le dimanche à Roubaix un jour de pluie, une ambiance familiale qu’on s’était pourtant juré de fuir mais qui se rappelle à nous comme un lien de parenté évident. Dark Dark Dark vient de rentrer dans la grande famille des groupes que je chérirai jusqu’à la mort.

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3. She Demons - S/T


Les lyonnais de She Demons, je les ai interviewés, chroniqués, adulés, recommandés, et surtout écoutés, encore et encore, inlassablement en cd-r puis via leur cd auto-produit. Plus fort que le Songs For You & Me de Chris Knox, plus barré, plus endiablé, plus tripant et pourtant qui s’en émeut ? Un jour les gens se réveilleront et se diront, putain il avait raison ce vieux con d’indie.

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4. Kristin Hersh - Crooked


22, v’là la patronne. Car pour certains d’entre nos lecteurs, Kristin Hersh pourrait être votre mère. Raison de plus pour ne pas aimer 2010, car à bien écouter ce Crooked, c’est tout un pan de la jeunesse qui devrait se poser quelques questions. Comment se fait-il que Kristin Hersh du haut de ses 44 ans joue mieux de la guitare que quiconque, trouve encore le moyen de reconquérir notre coeur ? Ça c’est une femme, va falloir s’accrocher pour qu’elle se fasse oublier.

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5. Admiral Radley - I Heart California


Et ça s’arrange pas, Admiral Radley aka les barbus fument des joints en Californie, c’est faire du jeune avec du vieux. Faudra s’y faire, entre les progrès de la médecine, des gamins de 16 ans qui ont défilé pour la retraite à 60 ans, une "rockeuse" de 54 balais qui accouche, je sais pas à quoi tous ces gens tournent, mais ça doit être fort.

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6. Katel - Décorum


J’ai bien cru que j’allais larguer le Décorum de Katel devant chez ma mère, demain on me dira que j’aime la variété, les émissions de Drucker et la cuisine au beurre. N’importe quoi, Katel a simplement pris de la hauteur, est partie dans un trip difficile d’accès pour les indie pop-rockeurs que nous sommes et pourtant faut se rendre à l’évidence, ça frise l’insolence d’un grand album.

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- Moi j’aime bien Katel Acte I (2006)
- Moi j’aime bien Katel Acte II (2010)

7. PolarSun - Ifuthinkitisitisnot


Encensé par la presse à la sortie du single Rocky Disco, Sofia Coppola annonce déjà la présence de PolarSun sur la BO de son prochain film (non pas Somewhere, celui d’après) avec le titre Future Has Been Sold, tandis que Victoria Falls servira de morceau de clôture pour la saison 14 de Grey’s Anatomy. Messieurs, dames de Polarsun, continuez à me faire rêver.

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- L’interview qui pose trop de questions

8. Object - On The Edge Of The Void


L’an dernier A Place To Hide, premier album de Object avait déjà foutu une bonne pêche à mon chart. Revoilà la formation en version 2010, nouvel album, nouvelle claque. Et à force de prendre des coups de la sorte, va bien falloir que j’en rende.

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9. Effi Briest - Rhizomes


On croirait que les tops du monde entier sont gouvernés par un patron de PME, n’embauchant les jeunes filles qu’en CDD, jamais avant la ménopause, ou alors faut que ça se dandine pour faire plaisir au chef. Effi Briest sont jeunes, insouciantes, tout à la fois douées et maladroites, sombres et réjouissantes. Bref, des filles à qui je dis respect, c’est vous les meilleures.

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- La chronique au nez et à la barbe de Beauvallet

10. Musée Mécanique - Hold This Ghost


Au même titre que le Get Well Soon (qui aurait pu apparaître dans ce top ten), Musée Mécanique est pour moi une erreur de casting dans mon bilan, l’album trop parfait, trop poli, qui manque d’attributs et qui pourtant a fini par ancrer nombre de ses morceaux dans l’éternité de mes souvenirs. J’aime vraiment pas 2010.

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Récap visuel de mon top ten


Et tant qu’à haïr cette année, faites de même avec mon bilan, jetez-moi des pierres pour n’avoir pas mis tout en haut de ce top le Rising Sun, Setting Sun de Mintzkov, un incontournable de plus pour la bande à Bosschaerts, torturez-moi jusqu’à ce que pleurs s’ensuivent pour avoir omis le Fast Trains And Telegraph Wires de Trembling Blue Stars (ce sera le dernier album de ce groupe mené de main de maître par le père Wratten), Joy de l’immense Marc A. Huyghens, les derniers Shannon Wright, Posies, Shout Out Louds, Interpol ou encore Julien Pras, Folks ... je mérite vraiment pas une colonne dans ce foutu mag pour avoir fait l’impasse sur tant d’albums qui méritaient tous leur place. Pourquoi j’ai fait ça, pourquoi on mettrait pas tout le monde premier ? Je me le demande encore.

Bonus : 2010, où s’en va l’amour ? - une playlist spotify de 40 morceaux bien en vrac ... et donc de quoi perdre 2 heures grand max avec l’espoir de faire une belle découverte.