Un trou noir comme ça il en apparaît une fois par décennie (cf. You Guys Kill Me ou Virtute Et Industria pour les derniers en date) mais du côté du Plat Pays voilà qu’un certain Pepijn Caudron se permet d’en invoquer deux coup sur coup, à deux ans d’intervalle. Si ça, c’est pas de la sorcellerie...

Car Grimoire, c’est une thrénodie victorienne remixée par KTL. C’est Erik Satie ensorcelé par Edgar Allan Poe. C’est Zs sonorisant un film de la Hammer. C’est Dracula qui s’invite dans Le festin nu de Burroughs/Cronenberg. C’est le De Natura Sonoris de Penderecki adapté à l’époque du drone doom. C’est Brian Eno hanté par des fantômes d’un autre temps.

Grimoire, donc, c’est le successeur de L’Autopsie Phénoménale de Dieu, et Dieu n’est pas vraiment ravi d’avoir été percé à jour... deux fois. C’est parfois martial, souvent insidieux mais toujours flippant. C’est un livre qui pourrait vous rendre plus sage mais aussi vous tuer. C’est le streaming du jour numéro 66 et avec un 6 de plus on n’aurait plus jamais dormi sur nos deux oreilles. Ça n’est pas vraiment du cinéma, ni vraiment un cauchemar, mais c’est assurément un album dont vous ne sortirez pas indemne.