Actif depuis 2011, Sm^th, producteur basé à Milwaukee, dévoile un septième album resserré autour de onze missives concises et incisives s’étendant chacune entre une et deux minutes.

Des cercles soniques du Lisa P. introductif au dream-hop un poil facile mais tellement addictif du Hairball final dont les synthés planants brossent l’auditeur dans le sens du poil sans jamais chercher à dissimuler ce populisme auditif, l’artiste du Wisconsin brasse différents courants de ce hip-hop qu’il aime façonner et déconstruire à sa guise.

Souvent planant, qu’il s’agisse des vents de Jazz Estate qui ne tardent pas à nous ensorceler en nous replongeant dans les années 70, de la chill instrumentale de She said, "Alive" propice à tout farniente ensoleillé ou même de la coolitude de l’intermède Convex construit autour de variations à la guitare, Summer/Loops ne semble pas avoir d’autre prétention que de permettre à l’auditeur de déconnecter de ses problématiques quotidiennes.

L’Américain remplit parfaitement cet objectif, plus particulièrement encore sur les constructions plus atypiques qui émanent de l’abstract cinématographique d’un Boogie Monsters (RTONS) aux samples vocaux répétitifs mais envoûtants ou des arrangements de cordes de Strawberry Shortcake évoquant aussi bien le 18 de Moby que le Melody Nelson de Serge Gainsbourg autour de beats tranchants accompagnés d’un flow plein de conviction.

Sm^th ne s’interdit rien, pas même l’exploration d’horizons plus austères, comme ce Drakkar Noir au chant lourd, nuage ténébreux au milieu de la lumière environnante.