Pas si loin dans l’esprit de son compère Cryptic One du collectif Atoms Family, auteurs du génial The Prequel il y a 18 ans déjà, Alaska cultive un storytelling alt-rap réjouissant, associé pour sa part au producteur new-yorkais Lang au sein de ce projet nerdy marqué par une culture punk résolument décontractée... du gland.

La référence à un certain dialogue de Blier n’est pas fortuite puisqu’à l’origine de The Attitude il y avait l’envie de reprendre les Circle Jerks, groupe hardcore punk californien des années 80 (voire plus) dont le patronyme masturbatoire parlera sans doute aux plus "urban" des anglophones parmi nos lecteurs. Le rigolard Group Sex, hymne ironique à la pratique du même nom, n’a finalement pas bénéficié du relifting espéré mais la régression est bien là, du lo-fi Wake Up dopé au café bien noir et épais des matins difficiles au final latino-dub Sleepy Drunk dont le titre parle de lui-même, en passant par le dégénéré Smoking Alarms ou un Shut Up bruité à la bouche sur un motif minimaliste à souhait.

Le cachet punk culmine sur un Metahuman tendu, contestataire et humaniste à la fois ("Don’t be a metahuman, be a better human"). Quant à Do the Misanthrope avec son irrésistible groove à clappements de mains ou le débonnaire et sifflotant Sax Solos qui réjouira les nostalgiques de l’instrument sans pour autant faire fuir les autres puisqu’on n’y entend aucun cuivre en vrai, ils rivalisent d’immédiateté et de truculence avec les tubes des récents EPs The World According To... de Cryptic One, un délice en somme.