Jeremy Warmsley, stakhanoviste de la pop

Depuis sa rencontre avec Indie Rock Mag pour une interview l’an dernier, l’auteur de The Art Of Fiction n’a pas chômé. Pas mal de collaborations (en tant que producteur pour le trio italien de pop épique et orchestrale A Classic Education ou arrangeur de cuivres et de cordes pour le premier album en approche rapide de son amie Emma-Lee Moss aka Emmy The Great, croisée sur The Art Of Fiction - allez donc écouter et même télécharger gratuitement sur myspace sa reprise live version country-folk du Where Is My Mind des Pixies, ça vaut le détour) ; un tour du Royaume-Uni dans le cadre du festival du label Transgressive Records en compagnie entre autres de Liam Finn, Absentee, Ox.Eagle.Lion.Man., dont la pop gothique et décadente à mi-chemin entre Nick Cave et Ratatat se savoure désormais sur un premier album (EP ?) sorti début juin, et du groupe dance-punk néo-zélandais So So Modern qui risque fort de déchaîner les passions dans les mois à venir ; une émission de TV sur le ouaibe ("Welcome To Our TV Show !") dirigée de son salon avec sa petite amie Fay Buzzard derrière la caméra, dans laquelle se pressent déjà artistes de sa connaissance et coups de coeurs musicaux du moment (y sont notamment apparus Ed Harcourt, Noah And The Whale et Laura Marling, Lightspeed Champion ou encore Hot Club de Paris) pour des sessions acoustiques, reprises improbables et autres duos inédits autour d’un Jeremy à l’aise comme un poisson dans l’eau en maître de cérémonie... voilà qui nous en ferait presque oublier que le bonhomme est au travail depuis presque deux ans (!) sur son deuxième album, lequel sera également le premier à ne présenter que des compositions originales puisque The Art Of Fiction compilait en majeure partie des chansons issues des EPs précédents.

Co-produit par Markus Dravs (Björk, Brian Eno, Arcade Fire... autant de musiciens que Jeremy admire d’où ce choix évident) et annoncé comme étant plus homogène que son prédécesseur, How We Became sortira donc à la fin de l’année, contiendra semble-t-il 12 morceaux et pas mal de piano, et à en croire le très bon premier single Lose My Cool, risque fort de nous surprendre à nouveau : alors que son premier essai, mélange plutôt lyrique de pop équilibriste et d’électronica, n’avait hérité du post-punk que les guitares hâchées de Wire, c’est un pas nettement plus affirmé vers ce mouvement emblématique du tournant des années 70/80 et également vers la new wave que semble faire le musicien, après nous avoir avoué l’an dernier qu’il s’agissait là de sa période musicale préférée :

Lose My Cool - Jeremy Warmsley

Une direction confirmée par une enthousiasmante reprise, en écoute sur myspace, du Temptation de New Order en face-B de l’excellent single The Boat Song paru début juin. Enregistré l’an dernier en même temps que 5 autres morceaux qui devraient finir en face-B, le single en question, avec ses airs de comptine folk-pop fervente à la Bright Eyes, est ainsi décrit par Jeremy comme un "adieu au bon vieux temps" et ne figurera pas How We Became. Question d’homogénéité sans doute, et tant pis pour ceux qui rêvaient déjà de le voir porter l’album aussi haut et loin que ses interprètes Jeremy et Emma-Lee (serait-ce elle que l’on aperçoit en rouge aux deux-tiers du clip ?) dans cette charmante vidéo :

"The Boat Song" official music video

Et en guise de bonus pour patienter jusqu’aux sorties des deux prochains albums de l’anglais (qui aurait d’ores et déjà écrit 15 chansons pour le troisième...), on vous offre pour terminer cette news à rallonge une vibrante reprise du River Man de Nick Drake tirée de "Welcome To Our TV Show !" (Jeremy s’excuse pour la veste) :

Cover of Nick Drake’s "River Man"

News - 26.07.2008 par RabbitInYourHeadlights
 


Interviews // 8 janvier 2008
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Frottant le romantisme adolescent de leur mélodies rétro à une production sursaturée mêlant synthés gothiques, guitares noisy, kicks rouleaux-compresseurs et sonorités plus désuètes, Elizabeth Sankey et Jeremy Warmsley ont décidément une idée bien à eux de ce que doit être la twee-pop en (...)