Chicken Feed

Nourri aux envolées des Spacemen 3 et à la pop transgénique du Beta Band, Chicken Feed, lorsqu’on le découvre à l’été 2006, sent bon l’élevage en plein air, celui où gambadent toutes ailes dehors Spiritualized et autres Aliens. Rien d’étonnant quand on sait que Mike Boddy, producteur londonien de futurs champions (Natalie Valentine, Nick Void, Le Tetsuo...), a déjà eu l’occasion de côtoyer des bêtes de concours telles que Roxy Music, Billy Bragg, The Fall, Jarvis Cocker ou Nigel Godrich, en tant qu’instrumentiste ou ingénieur du son.



Parallèlement à ces activités, Mike fonde Delilah’s Gold en 2003, quatuor de folk-rock fiévreux aux accents de Portishead pour l’ambiance et le chant (assuré justement par Natalie Valentine) et de Radiohead pour le son et les guitares, qui sera mis en sommeil après un premier EP pourtant prometteur produit par Mike et distribué par son label maison Blue Eyes Records en 2005, avant de finalement renaître de ses cendres en 2008 avec un nouveau line-up et un premier album aux ambiances de film noir.

Entre-temps, un premier opus de Chicken Feed, projet solo de Mike, voit donc le jour à l’été 2006. Tout aussi impressionnant de maîtrise que touchant par son extrême fraîcheur, Finding Jim mêle avec bonheur, folie douce et parfois mélancolie, folk bucolique et Bristol sound, synth-pop et guitares abrasives, psychédélisme cosmique et, surtout, rock planant.

Mais ce seront finalement les influences dub et trip-hop qui finiront par imposer le plus profondément leur marque sur la musique de notre homme-poulet avec Inside The Machine, deuxième album paru fin 2007 et hanté par le Mezzanine de Massive Attack. Une nouvelle réussite atmosphérique qui porte bien son nom, mélodies électro-pop et ambient-folk y surgissant d’un entrelac sonore abyssal emprunté à l’électronica la plus organique. Assurément, Mike Boddy ne démériterait pas sur le label Warp.