Le streaming du jour #1215 : Jim Noir - ’Finnish Line’
Depuis Jimmy’s Show, le Mancunien Jim Noir en a finalement terminé avec les autoproductions réservées aux souscripteurs transis via son site officiel et semble avoir retrouvé son rythme de croisière d’un long format tous les deux ans. Bonne nouvelle au regard de ce Finnish Line sorti aujourd’hui même sur son label My Dad Recordings, et dont les vignettes faussement indolentes sous perfusion 60s habillent d’une sobriété inédite leur anxiété sous-jacente.
Évoquant sans cohérence particulière et aux dires même de son auteur l’angoisse de la mort, la boisson, les filles, la vie, l’étrangeté de Manchester au quotidien et les extraterrestres qui moquent certainement de là-haut l’importance affichée de nos futiles existences, ces chansons toujours empreintes d’une nostalgie diffuse voire plus explicite qu’à l’accoutumée (Please Remember) et d’un psychédélisme discret sonnent moins ouvertement ludiques, écrites durant une période de rémission alcoolique où le Britannique sortait d’une mauvaise passe.
En embrassant un certain classicisme de songwriting 60s aux guitares idoines qui cite Brian Eno ("Here come" The Broadway Jets) et lorgne tantôt sur les Byrds (Strange Range), les Kinks (Piece Of Mind), les Beatles de Lennon (Make Me Do It Again), les Beach Boys bien sûr (la première moitié d’Honour & Moogswings, sommet de spleen aux harmonies vocales perchées) ou encore les Who des débuts (Out From Within) sans tomber dans le bête plagiat ni rien renier de sa personnalité (de la clarinette déviante de The Ancoats Dream au baroque dissonant pour claviers déglingués de The Boy en passant par les digressions électroniques vintage d’Honour & Moogswings), l’auteur du fabuleux Tower Of Love déjoue ainsi sur ce nouvel opus les gimmicks un peu éculés dans lesquels ses pop-songs oniriques de dandy rétro-futuriste commençait doucement à verser sur l’inégal Jimmy’s Show.
Moins ambitieux donc que le chef-d’œuvre inaugural précédemment cité, moins singulier que sa suite éponyme, Finnish Line n’en demeure pas moins un joli retour gueule de bois (merveilleux Come And See) dont l’évidence mélodique désarmante pansera les plaies des désabusés aussi sûrement qu’un Imagine (cf. Stone Cold Room) :
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