The Kills - Ash & Ice

Il n’est pas difficile de taper sur les Kills et certains s’en donnent d’ailleurs à cœur joie. Trop rapidement affublés du statut de « nouveau White Stripes » à la fois pour l’aspect immédiat de leur rock et pour le fait qu’il s’agisse d’un binôme mixte, le duo anglo-américain n’a pourtant pas le caractère énervant qui a pu émailler, au fur et à mesure, le parcours de Meg et surtout Jack White.

1. Doing It To Death Voir la vidéo The Kills - Doing It To Death
2. Heart Of A Dog Voir la vidéo The Kills - Heart Of A Dog
3. Hard Habit To Break
4. Bitter Fruit
5. Days Of Why And How
6. Let It Drop
7. Hum For Your Buzz
8. Siberian Nights Voir la vidéo The Kills - Siberian Nights
9. That Love
10. Impossible Tracks
11. Black Tar
12. Echo Home
13. Whirling Eye

date de sortie : 03-06-2016 Label : Domino

Les adeptes du « c’était mieux avant » ont donc pu se faire plaisir en 2008 et 2011 avec les sorties respectives de Midnight Boom et Blood Pressures, condamnant l’évolution prétendument mainstream de la formation qui publiait cette année un cinquième opus intitulé Ash & Ice.

S’il semble difficile de comprendre les raisons pour lesquelles ses deux prédécesseurs avaient été aussi peu épargnés, il est en revanche beaucoup plus évident de saisir pourquoi ce nouveau disque réconcilie une partie des fidèles du duo : un son très brut, des mélodies imparables et une véritable recherche sonore. Nous y reviendrons.

Mais tout n’a pourtant pas été facile dans l’élaboration de cette galette. Sans s’attarder, ni vouloir résumer la tonalité de l’album à ce fait, Jamie Hince a dû réapprendre à jouer de la guitare avec un doigt endommagé suite à un accident et trois opérations chirurgicales à la main. En toute honnêteté, cela ne s’entend pas particulièrement sur le strict plan musical – peut-être faudrait-il être un fondamentaliste de la gratte pour en percevoir les plus subtils détails – mais l’on comprend mieux l’état d’esprit dans lequel a baigné l’Anglais au cours des précédents mois.

Sans atteindre tout à fait l’énergie et la brutalité des deux premiers disques (parmi lesquels l’excellentissime No Wow), Ash & Ice est, nous l’avons évoqué précédemment, probablement plus radical que ses deux prédécesseurs. Mais il épate principalement pour son travail sur les mélodies.

En ce sens, la première écoute pourrait presque laisser l’auditeur dubitatif, ce qui est résolument paradoxal avec un disque aussi immédiat. La subtilité ne semble pas être le maître-mot de Ash & Ice lorsque l’on entend les rythmiques martiales et la voix mi-nonchalante, mi-rageuse d’Alison Mosshart. Néanmoins, il n’y a pas à se forcer pour apprécier cet opus et les lignes mélodiques ont tôt fait de gagner l’esprit de l’auditeur, quitte à ne pas relâcher la pression et s’y installer au point de le hanter depuis le réveil jusqu’au crépuscule.


Ces dernières années, rares sont les disques aussi volontiers influencés par le rock qui présentent une collection de morceaux aussi accrocheurs que ce Doing It To Death initial, Heart of a Dog, Siberian Nights ou Bitter Fruit. Et encore, il ne s’agit-là que d’une sélection non-exhaustive de ses moments les plus efficaces tant Ash & Ice a finalement peu d’équivalents dans ce registre.

Les Kills sont néanmoins capables de nuancer leur propos, adoptant un ton plus intermédiaire et électronique sur un titre tel que Hard Habit To Break, se rapprochant de la soul sur Hum For Your Buzz, s’adonnant à une fausse ballade avec un Days of Why and How où le flegme d’Alison Mosshart est plus délectable que jamais, celle-ci s’offrant le luxe de nous emporter et de faire chavirer nos cœurs au moment où l’on s’y attend le moins avec un refrain presque downtempo inattendu mais terriblement jouissif. On n’oubliera pas non plus les véritables « ballades » (si ce terme peut prendre un sens avec les Kills) que sont un That Love entrepris au piano et le délicieux Echo Home.

De manière générale, il faut bien l’avouer, le duo calme le jeu sur le dernier tiers de l’album. Plus lente, plus légère, et légèrement moins passionnée et passionnante, cette partie contient néanmoins ses instants majeurs et ne permet pas d’entacher le reste d’un disque qui constitue l’une des grandes réussites de l’année. Nous pourrions dire qu’ils soufflent ainsi le chaud et le froid sur Ash & Ice, mais nous nous abstiendrons de nous éterniser sur cette facilité.

Jamie Hince indiquait récemment que « pour écrire une chanson, on est toujours aussi chaotiques. On n’a pas de recette ». Si cette phrase peut sembler banale voire consensuelle, nous sommes néanmoins tentés de le croire. Si certains aiment à présenter les Kills comme étant à bout de souffle, leur trajectoire montre au contraire qu’ils cherchent en permanence la relance. Sans se renier et avec brio.

Chroniques - 25.11.2016 par Elnorton
 


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Chroniques // 17 mars 2008
The Kills

Elle. Une voix superbe. Charmeuse. Une classe à tout épreuve. Lui. Glamour. Salement doué. Complément idéal à la première. Quand les Kills ont débarqué. Tout était clair.