2020, un bilan non essentiel - Part 2/5 : Albums #51 à 70

Pour un bilan bien rond qui fait 100 (on ne se refait pas !), les 20 EPs de la première partie de mon classement 2020 seront rejoints par 70 LPs et 10 choix "bonus" (meilleure chanson, meilleur album live, meilleur concert, etc). Suspense oblige, on commence par la tranche finale, les albums #51 à 70 qui devrait déjà vous donner une petite idée de la diversité de cette sélection et vous faire découvrir une pépite ou deux, seule une poignée de ces disques - toujours aussi peu essentiels aux yeux de nos instances politiques comme d’une majeure partie de la critique malheureusement - ayant déjà été chroniqués dans nos pages cette année. Bonne écoute !




51. Tangents - Timeslips

Je reverrai sans doute à la hausse avec le temps cet album qui ne démérite qu’à passer derrière le chef-d’œuvre absolu de post-rock polyrythmique et mélangeur que constituait le fabuleux New Bodies en 2018, avec son souffle libertaire hérité du jazz autant que de Steve Reich ou Tortoise et ses élans empruntant au krautrock comme à l’électronique. Sur Timeslips, cette dernière se fait plus présente et avec elle une légère impression de froideur mathématique et d’hédonisme cadré au regard des sensations d’urgence et de chaos maîtrisé de l’opus précédent, mais qu’importe, Tangents n’a rien perdu de sa dimension épique ni de son maximalisme désarmant et ces morceaux en constante mutation demeurent plus qu’emballants.


52. Sondre Lerche - Patience

Après une paire d’albums plus synthétiques dont l’inspiration s’était révélée décevante, le Norvégien désormais basé en Californie retrouve sa verve sur ce véritable successeur de l’éponyme de 2011 tout en rondeurs, en nappes planantes (la production plus travaillée que jamais évoquant parfois Air, sur Are We Alone Now ou Don’t Waste Your Time notamment avec leurs basses à la Gainsbourg) et en romantisme baroque, pas loin parfois d’un Scott Walker (I Love You Because It’s True) ou pourquoi pas d’un Loney Dear (Why Would I Let You Go) et renouant dans ses plus beaux moments de grâce avec le lyrisme aérien de l’inégalé Heartbeat Radio (You Are Not Who I Thought I Was, I Can’t See Myself Without You)... le tout sans pour autant renier tout à fait la direction empruntée depuis Please puis sur l’assez raté Pleasure (Patience, That’s All There Is), mais affinée et débarrassée de son trop-plein d’hédonisme indie/new wave pour radios bobo. Une vraie renaissance, qui aura définitivement su récompenser notre patience.


53. Caulbearer - Dreams & Madness

Le yin et le yang, telles sont les représentations que l’on se fait de prime abord des deux longs titres qui composent ce nouvel album de Américains Caulbearer. Longue progression mystique et hantée, The Slow Crawl Of Madness nous enlise en effet peu à peu dans son marécage dark ambient lovecraftien, mais si Dreaming Beneath Ancient Oceans peut s’avérer dans un premier temps moins tourmenté, la froideur presque désincarnée de ses rêves désolés n’en est finalement que le double fond, les limbes infinies de l’au-delà sous les couches d’horreur viscérale du réel, c’est dire si ce retour immersif à souhait des auteurs du génial Haunts (également croisés l’an passé au côté de SEPL dont je reparlerai plus loin dans ce bilan) a laissé des traces dans les recoins les plus sombres de mon imagination.


54. The Heliocentrics - Infinity Of Now

Le troupe psych-jazz londonienne réussit sans bémol son album pop avec cet Infinity Of Now sur lequel l’influence cinématographique de David Axelrod n’est pas moins présente qu’à l’accoutumée mais participe d’incursions plus métissées encore que sur leurs précédents opus, à l’image de Light In The Dark où le chant susurré en slovaque de la chanteuse Barbora Pátková et une section rythmique aux rondeurs martiales et inquiétantes s’accommodent de claviers ethiojazz et de cordes slaves dans un esprit presque trip-hop. De l’introductif 99% Revolution, épique et menaçant comme un Portishead des familles, à l’afrobeat narcotique et feutré de Hanging By A Thread en passant par l’abstract à tiroirs du génial Venom, le spoken word sur soundtrack de giallo morriconien de Nonsense Part 1 ou le jazz enfumé plus typique d’Elephant Walk, cette première réalisation des Heliocentrics pour le label de Madlib (Madlib Invazion) n’a peut-être pas tout à fait l’ampleur d’un Out There ou d’un 13 Degrees of Reality mais ne démérite en rien, dépassant même dans mon estime le troublant trip opiacé de son successeur de cet été, le pourtant fameux Telemetric Sounds.


55. Windy & Carl - Allegiance and Conviction

"Après 8 ans d’absence, on ne savait pas vraiment quoi attendre de l’insaisissable et influent duo, responsable de la mutation du shoegaze vers l’ambient : guitares brumeuses, psychédélisme nébuleux, dream-pop solaire, drone liturgique aux discrets affleurement abrasifs ?... Allegiance and Conviction est un peu tout ça à la fois et remet le chant au centre de la musique de Windy & Carl, même si c’est pour en faire un conducteur modeste s’effaçant bien vite devant les atmosphères qui se construisent autour de lui, évoluent, grandissent, s’étirent et gagnent en ampleur. Toujours fidèles à Kranky après deux décennies, les Américains en incarnent peut-être ici mieux que jamais l’esthétique feutrée, aventureuse et racée."


56. Hagetisse - Seven Sorrows of the Virgin

Je n’ai malheusement pas trouvé le temps de poser l’oreille sur tous les side projects de Mories (Gnaw Their Tongues) cette année, mais parmi ceux qui auront su trouver le chemin de mes platines, c’est ce cinquième opus de Hagetisse qui m’a fait la plus belle impression, faisant partie pour preuve des 5 seuls disques "metal" ou apparentés de ce classement. Un black metal à la fois mécanique et vénéneux, minimaliste dans ses tructures et ultra-dense dans ses textures, qui n’a pas du tout la pitié que laisse imaginer sa pochette religieuse pour nos oreilles blasphématoires mais injecte néanmoins quelques lamentations plus mélodiques dans son amas de guitares abrasives et de blast beats véhéments, et même une imprécation instrumentale via le liturgique Omne Malum A Deo.


57. Cape - Cape

Oubliez le dernier opus de Doseone, ce G Is For Job aux beats fatigants, le vrai retour en forme du MC nasillard d’Anticon cette année était instrumental, au côté d’un autre ex artilleur de feu le label à la fourmi, Antonionian. Avec son maximalisme électro surchargé, Cape aurait pu s’avérer tout aussi pénible sur la durée, il n’en est rien grâce à un beatmaking joliment diversifié et des synthés nostalgiques et texturés dont le lyrisme désarmant flirte avec l’hédonisme mais sans jamais vraiment tomber dans le clubbing bas du front, même quand un 4x4 techno prend le dessus sur Twice As Bright. Sommet du disque, Half Traffic avec ses arpeggiators épiques et ses beats post-industriels aurait même fait un excellent instru de Subtle à la grande époque.


58. Pantha du Prince - Conference of Trees

Près de 20 ans après ses débuts et 10 ans après l’acclamé Black Noise, Hendrik Weber reste l’un des seuls représentants grand public d’une électronica exigeante autant qu’élégante, qui se fait plus ambient que jamais sur ce disque aux percussions boisées. Aussi méditatif que son titre le laissait supposer, Conference of Trees ne commence à s’aventurer qu’à mi-album à la lisière de la house (Roots Making Family, The Crown Territory) et de la techno (Supernova Space Time Drift) et nous fait rêver via les superbes Approach in a Breeze et Lichtung - presque 23 minutes à eux deux - d’un album entièrement dénué de rythmiques où instruments organiques, orchestrations impressionnistes et claviers éthérés flotteraient de concert comme ici dans une clairière illuminée par des rayons de soleil épars.


59. OvO - Miasma

Le duo transalpin continue de tracer son chemin à la croisée du metal, de la noise, et de la musique industrielle qui commence à prendre le dessus sur ce Miasma aux rythmiques froides et désincarnées voire carrément martiales (Testing My Poise), contrebalancées par le grunt de goule toujours aussi vénéneux de Stefania Pedretti. Les inconditionnels des débuts du groupe continueront probablement de regretter la lo-fi marécageuse et déglinguée des premiers opus mais devant la belle densité de ces productions badigeonnées de guitares abrasives et de nappes sépulcrales, je reste pour ma part plutôt impressionné par l’évolution des Italiens, dont l’équilibre culminait il y a 7 ans sur l’immense Abisso.


60. Christine Ott - Chimères

"Magicienne des ondes Martenot, Christine Ott publiait en février chez Nahal Recordings l’un des plus beaux albums électro/ambient de cette première moitié d’année. Pulsar en incarne jusque dans ses images géométriques et hypnotiques au grain analogique le versant le plus radical et abstrait, mais avec l’appui des tauliers Paul Régimbeau (Mondkopf) et Frédéric D. Oberland (Oiseaux-Tempête, Le Réveil des Tropiques) à la production, la compositrice a réussi avec le cosmique Chimères le tour de force d’un disque tout aussi abouti dans la mélodie et la contemplation que dans la dissonance et les pulsations en liberté."


61. MR.SMiFF - 5SSENCE

"Le Parisien Stefan Hristov aka MR.SMiFF s’est exilé sur l’excellent label bulgare Mahorka pour livrer ce superbe 5SSENCE dont les beats épurés, de clapotis en crépitements, flirtant tantôt avec le dub (Contemplation), le click & cut (Extraction), l’IDM des grandes heures de Warp (An Unexpected Reaction) ou même l’ambient techno (Secrets in Fumes) sont toujours au service d’atmosphères immersives aussi fascinantes qu’angoissées, développées en crescendos impressionnistes dont les textures venteuses et magnétiques accaparent les sens (l’essence ?) jusqu’au surgissement final d’une grâce évanescente et salvatrice."


62. Sterileprayer - Accepting the New Normal

Projet de l’Américain Scott Rozell (Scatterbox), Sterileprayer est assurément l’ovni des musiques extrêmes de cette année 2020. Il y en a toujours un certes, mais celui-là tape assez fort dans le genre inclassable, et pas seulement sur le papier via une liste d’invités où l’on retrouve notamment le harsh-noiseux californien Jay Gambit aka Crowhurst (qui sort lui même des disques entre metal et rock caverneux depuis quelques années) sur le forcément très bruitiste Reviled (Earth Sick), Blake Harrison de Pig Destroyer sur le dronesque Arch, le vocaliste d’Oxbow (entre autres) Eugene Robinson qui habite entre râles et spoken word halluciné le sépulcral Backward Infinite, ou notre platiniste national Philippe Petit le temps d’un Vivisect zébré de boucles électroniques et de distorsions psyché. Ajoutez à cela un Blindfold au doom volatile presque vaporeux à la Nadja, l’ambient élégiaque de Painful Admissions et le crescendo saturé de Oath, et l’on pourrait avoir affaire à un fourre-tout sans queue ni tête... si ce n’était cette dimension tourmentée de journal intime de souffrance et de rédemption qui donne à l’album sa ligne directrice et son âme.


63. Anatoly Grinberg & Mark Spybey - Dust Forbids the Bird to Sing

"Nouveau chef-d’œuvre ambient fantasmagorique et mystérieux pour le tandem formé par le Russe Anatoly Grinberg (Tokee / Massaith) et le Britannique Mark Spybey, ex Zoviet France. Moins funèbre et menaçant que l’excellent 123 m de l’an passé, Dust Forbids the Bird to Sing fait preuve du même goût pour les ambiances tribales et lynchiennes, de l’orchestral Gospel Primitives ample à couper le souffle au futuriste The Wren’s Bone tout en fourmillements de beats liquéfiés, en passant par l’ésotérique Langeland ou l’hypertendu et magnétique Obelisk. Toutefois, dès le clair-obscur Four Lines in Blue avec ses méditations éthérées, et plus loin au détour des rêves étranges et percussifs de The Ost ou dans les interstices des dislocations chamaniques d’Into the Black Silence Melt, le duo aspirerait presque à certaine innocence, enfouie sous la poussière des ruines de notre santé mentale mais toujours là, quelque part, prête à renaître au milieu des cendres et des gravats."


64. Chapelier Fou - Parallèles

Sa pochette jumelle de celle de l’album Méridiens sorti plus tôt dans l’année chez Ici D’Ailleurs nous aurait presque fait louper ce dernier LP en date de Chapelier Fou, un album que j’ai personnellement préféré au précédent grâce à son équilibre idéal entre clarté mélodique des instrumentations et virtuosité discrète des beats, à l’image du titre d’ouverture Les Mariannes ou du désarmant sommet Cheltenham Cases, et à sa capacité à condenser épopées électronica, lyrisme des violons et spleen d’une autre dimension (Monde Contrasté, Le Bruit des Gens de la Mer), le tout sur fond de textures et sonorités rétro-futuristes aux allures de voyage en tête étrangère... ce que Méridiens faisait déjà plutôt bien au fond, mais avec moins de contraste et de folie peut-être, et en tirant tour à tour davantage sur l’une ou l’autre de ces cordes que le Messin a nombreuses à son instrument.


65. Chris Weeks - Quietude

Mon musicien préféré de la décennie écoulée s’était fait discret cette année après un cru 2019 bien achalandé, le revoilà finalement à la dernière minute avec un disque fidèle à son titre, ambient et doux, entre claviers nostalgiques (Wintertonal), piano poussiéreux (Coffee Mornings, Pill Cutter) et textures enbrumées, le parfait album de matin d’hiver dans la lignée d’un Haverfordia, entre délicatesse absolue des progressions harmoniques (le fragile Dust Trials qui sonne comme un lent dégel aux premières lueurs du soleil, ou le long crescendo minimaliste du morceau-titre) et ce clair-obscur légèrement anxieux typique de l’isolationnisme du Britannique (On the Outside), limbes de solitude (Blue Mist) et gospel solaire qui réchauffe les coeurs (le génial Sleep Patterns).


66. Pole - Fading

Derrière l’hideuse pochette glitchée de ce Fading, l’inventeur du dub ambient livre une digne suite à son excellent Wald de 2015, esquissant un pont entre l’IDM plus complexe de ce dernier et le minimalisme des débuts (les fameux albums aux titres numéraires 1, 2 et 3). Atmosphères étranges voire un brin anxiogènes, beats syncopés plus ou moins déconstruits et motifs tirant vers l’abstraction font paradoxalement de ce disque un album aussi désincarné qu’organique, hanté et mutant, entérinant la comparaison avec les géniaux Floridiens Phoenecia à laquelle on se risquait déjà il y a 5 ans.


67. Mytrip - Keeper

À l’heure d’une démocratisation de l’improvisation modulaire qui tatonne et ne va nulle part, des disques tels que ce dernier opus de Mytrip où les nappes synthétiques massives servent une dynamique nourrie à l’electronica voire à la techno et une tension presque cinématographique font plaisir à entendre. De la cavalcade résolue d’Eyepiece aux rêves agités de Warmth Patterns en passant par le crescendo mythologique de We Are All Shadow People, les saturations aussi majestueuses que menaçantes de Blood Black Like Water ou la motorik en fuite d’un Upheaval dont le beat sonne presque comme une basse caoutchouteuse et tendue comme un arc, la musique du patron d’Amek Collective - label bulgare que l’on vous conseille fortement d’explorer - sait où elle va et surtout où elle veut nous emmener sur ce Keeper qui aura contribué à me réconcilier avec un drone devenu trop uniforme dans ses ambiances et ses sonorités depuis une paire d’années.


68. A Shape - Iron Pourpre

Je vous renvoie à la chronique des compères de Des cendres à la cave, qui rend on ne peut mieux justice à ce deuxième album du quatuor formé autour de la chanteuse d’Heliogabale, Sasha Andrès. Pour moi qui ai désormais bien du mal à trouver mon bonheur en terme de rock à guitares, alors qu’un groupe écoutable sur deux semble singer Joy Division, A Shape c’est tout ce qu’il me fallait : une noise hallucinée aux guitares à la fois dissonantes et acérées, une intensité de tous les instants, de l’efficacité mais aussi des faux rythmes, des breaks impromptus et des contrepieds surprenants, une densité incandescente, une morgue nihiliste sans la pose qui va souvent avec, un truc viscéral et puissant en somme, entre l’énergie du désespoir, l’exaspération et la fatigue ambiante qu’aura su combiner cette année 2020, un truc à part qui arrive à capter quelque chose de Slint (Hush) et de la no wave (Lungs) alors que c’est dans le même temps beaucoup plus frontal que ça... du moins jusqu’au final atmosphérique et insidieux à souhait de cet Iron Pourpre qui porte décidément bien son titre.


69. Valgidrà - Warplush

"Sorti sur notre IRM Netlabel, il était évident que nous défendrions ce premier long format de Valgidrà. Ce qui l’était moins, c’est que le défendre s’avèrerait aussi facile et naturel. En effet, l’électronica a tellement exploré durant son âge d’or des 90s et en particulier du côté du label Warp auquel l’album adresse un clin d’œil évident, que nombre de sorties sonnent aujourd’hui datées avant l’heure, trop codifiées, surproduites et sans véritables aspérités, mettant en avant la technologie plutôt que la créativité, l’esthétique même du genre devenant propice à la redite, même chez certains de ses artisans les plus talentueux. D’où notre coup de cœur total pour ce Warplush Vol 1 qui fait tout le contraire : les drums de l’onirique Yokai tapent comme de la musique industrielle, ceux de Selected évoquent un Geogaddi délocalisé au Brésil et sur Three Trees, c’est la guerre entre Aphex Twin et Radiohead pour le contrôle des fûts ; drum’n’bass sans répit et candeur à la Richard D. James Album font bon ménage sur Winnicott, avec gp10209cs ce sont des arpeggiators ensorcelants et une batterie électronique incandescente puis sur Workaholic les vapeurs du shoegaze qui se mêlent aux effluves analogiques de la facette la plus ambient et intrigante de Boards of Canada. Vous l’aurez compris, entre des beats atypiques et une spontanéité mélangeuse, l’album avait tout pour revigorer nos oreilles blasées."


70. Dodie Manta - Us vs. Them

L’ami Elnorton en a déjà très bien parlé ici, mais pour faire court, après le sombre Bayou Dodie qui flirtait avec l’IDM des 90s, le producteur de hip-hop électronique Dodie Manta s’avère plus jouissif que jamais avec ces instrus prenant plutôt en point de mire ludique et nostalgique le hip-hop mélangeur de la fin des 80s, les musiques de jeux vidéo vintage réactualisées à la sauce Brainfeeder et la SF datée de nos jeunes années. Pas loin de la démarche d’un 10th Letter, l’univers du Français est ici plus candide que celui du beatmaker d’Atlanta et plus léger que sur ses précédentes sorties, mais cela n’est pas un reproche loin de là tant ce Us vs. Them concis et immédiat saura faire la joie des amoureux de beats syncopés aux accents cinématographiques, de textures rétrofuturistes et de mixtures équilibristes.