2013 côté metal

Troisième édition de cette rétrospective réservée aux plus téméraires d’entre nos lecteurs et à chaque fois la liste s’étoffe de quelques entrées supplémentaires, preuve qu’au-delà des clichés qui lui collent aux cheveux gras chez les non-initiés, le metal a encore de quoi nous fasciner.

Qu’ils donnent dans l’épileptique ou dans l’épuré, dans la catharsis de tous les instants, la tension contenue ou les riffs massues, privilégiant les atmosphères viciées, la violence barbelée ou les tabassages francs voire souvent tout ça à la fois mais jamais de la même façon, les disques de cette sélection ont pour seul point commun leur singularité, portant la marque de leurs auteurs avec autant de fierté que de fatalité. Car le metal, qu’on se le dise, est avant toute chose une histoire de maux impossibles à soigner que l’on accepte et qu’on arbore comme une seconde peau, de mal-être érigé en profession de foi, de rage ou de tourments qui résistent mal aux imitations et qu’on trouve parfois, comme ici, couchés sur sillon avec suffisamment d’intensité ou d’énergie du désespoir pour changer le talent en expériences faites disques.




Adoran - Adoran




Sur les deux morceaux fleuves de ce premier album éponyme d’Adoran publié sur ConSouling Sounds, Aidan Baker se "contente" de tenir la batterie pour près d’une heure de jams sludge ultra-minimalistes et non moins saisissants qui semblent lutter contre la gravité sous un ciel électrique et plombé, tirant vainement sur leurs chaînes de metal en quête de liberté.
C’est justement la fatalité de cette retenue qui fait tout le prix de ce prometteur éponyme, inventant au passage le drone-sludge impressionniste sous l’impulsion de Dorian Williamson et de sa basse doomesque aux textures presque vaporeuses.

< streaming du jour >

(Rabbit)




ÆVANGELIST - Omen Ex Simulacra




"Chaotique, dense et méchamment glauque, ÆVANGELIST peut se targuer d’avoir sorti l’un des disques les plus malfaisants de 2013. À ce niveau de noirceur brutale, il n’y a bien que Terra Tenebrosa qui puisse rivaliser. Monolithique et dense, on serait bien en peine de détailler le moindre titre puisque tous se ressemblent. Construits sur le même moule, ils attaquent sur tous les fronts en même temps et, portés par une batterie en plastique particulièrement retorse et des voix alternant entre growl préhistorique et cri d’hyène hystérique, gravent le nombre de la Bête en chiffres de sang sur l’encéphale. Ça sent mauvais, ça crisse et ça racle, ça javellise les neurones et ça rend tout ce qui vous entoure particulièrement angoissant. L’Enfer existe, on y trouve des sirènes hirsutes, ÆVANGELIST est de celles-là. Brrr !"

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(leoluce)




Ash Borer - Bloodlands




Déjà au rendez-vous l’année passée, les Californiens d’Ash Borer sont fidèles à leur black de purgatoire pour âmes damnées sur cet EP king size dont les pics de frénésie aux martèlements soutenus s’entrecoupent de plages doom décharnées faisant peu à peu grimper la tension.
Bloodlands prend ainsi la forme de deux longues élégies où se succèdent bourrasques drone, méditations électriques et climax cathartiques, avec pour toile de fond, toujours, cette atmosphère crépusculaire et fataliste aux allures de marche vers l’apocalypse.

(Rabbit)




Blockheads - This World Is Dead




Difficile de succéder au destructeur Shapes Of Misery (2006) ! Mais impossible n’est pas Blockheads et encore moins chez Relapse ! Les Nancéens signent justement ici l’une des dernières sorties grindcore du label américain (avec Still de Weekend Nachos, Flies Will Starve de Mumakil et Dragged Down A Dead End Path de Call of the Void) et l’une des plus radicales. Ce monde est mort mais pas l’art de creuser des cratères à coups de déflagrations rageuses et hystériques. "Difficile de succéder à", c’est ce qu’on aurait pu aussi dire après Human Parade (2001) et c’est ce qui se dit après chaque passage sur scène. C’est ça Blockheads, une violente claque, en permanence, et aussi sur ce dernier album !

(Riton)




The Body - Christs, Redeemers




"Apocalyptique, expérimental , assourdissant… le monstre The Body semble vouloir faire toujours dans le plus sombre, le plus bizarre, le plus dense et le plus décharné. Leur dernière galette, Christs, Redeemers, poursuit cette tache de corruption systématique.
Plus qu’un simple disque de doom, l’album accélère tout du long, balance ses riffs noise insondables et brouille les pistes par des expérimentations et vocalises étranges exigeant de l’auditeur un véritable investissement physique. Une œuvre troublante révélatrice de la détermination du groupe à rester en marge de toute scène et d’explorer pleinement son art transgressif.
Transcendant et tortueux, Christs, Redeemers balance ses morceaux comme autant de parpaings et vous laisse sur le carreau. Néfaste !"

< 1er du top d’octobre >

(nono)




Calvaiire - Forceps




"Premier album de ce quatuor de Laval, on attendait Forceps avec une certaine impatience : en plus de membres de Birds In Row et As We Draw, le groupe héberge Matthias Jungbluth, l’homme derrière le label Throatruiner Records et son catalogue nauséabond (No Omega, Cortez, Cowards…).
Oubliez toute étiquette : le hardcore obscur et dégénéré de Calvaiire est multifacettes et le groupe prend un plaisir évident à bousculer les codes à chaque morceau. Frénétique et agressif, quelquefois teinté de relents noisy, l’album dégage une énergie virale ahurissante et authentique.
Une expérience plus proche de l’arrachage de dents sans anesthésie que du goûter chez mamie."

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(nono)




Celeste - Animal(e)s




Fidèles à leur charte graphique étrange avec parenthèses sur les pluriels et photos en noir et blanc dignes d’un groupe coldwave des 80s, Celeste revient avec un album qui entretient toujours ce sentiment de trouble symptomatique de toute leur production.
Sur Animale(s) les Lyonnais ont ralenti la cadence et les atmosphères funestes se veulent légèrement plus "éthérées" afin de permettre d’allonger le format : soixante-dix minutes d’ignominie abjecte, obscure, écrasante.
Alliance de hardcore provocant, de black metal sépulcral et de sludge monumental, Animale(s) est l’apogée d’une discographie riche en décibels. Ode à l’automutilation, barbare et sans concession, il vous laisse moribond, vidé de toute substance après une course implacable contre Cerbère.

(nono)




Cortez - Phoebus




"Le post-hardcore torturé et vicieux de Phoebus nous laisse à peine de temps de reprendre notre souffle et d’éviter l’asphyxie totale. Dès la plage d’ouverture, le groupe va crescendo et c’est parti pour presque une heure de supplice de la baignoire.
Les Helvètes de Cortez alternent le brûlant et le glacé, pilonnent et repoussent les limites de l’auditoire, vous essorent à coups de riffs volcaniques pour vous laisser pantelant sur un ultime morceau, Borellia, en final lumineux et plein d’espoir en comparaison de la trempe que l’on vient de se prendre sur les 8 morceaux précédents.
Phoebus c’est le syndrome de Stockholm en musique : vous allez adorer vos bourreaux."

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(nono)




C R O W N - Psychurgy




N’y allons pas par quatre chemins : Psychurgy, premier long format de CROWN, est magistral de bout en bout. Après un The One déjà remarquable et remarqué puis un split avec StValley qui ne l’était pas moins, Psychurgy, en développant sur près d’une heure tout ce qui faisait la richesse de ces premiers essais, s’impose sans peine à l’heure des bilans. Toujours ces réminiscences industrielles et telluriques en provenance directe de Godflesh ou Neurosis mais aussi beaucoup de variété : loin d’être un duo bas du front, CROWN impressionne par sa maîtrise et sa finesse le rendant capable de superposer post-punk, post-hardcore, sludge et doom au sein de morceaux souvent sombres et pelés, toujours passionnants. De Empress : Hierophant à Psychurgy, de Psychokinesy II à We Will Crush The Open Sky, CROWN alterne entre lourdeur, répétition forcenée, apaisement et sécheresse et dessine un relief en dents-de-scie particulièrement prenant. Brillant.

(leoluce)




Cult Of Luna - Vertikal




"Derrière les beuglantes rauques de Johannes Persson, Cult Of Luna n’en finit plus d’affiner son univers. Bénéficiant à la fois du durcissement de ton dEternal Kingdom et de la parenthèse post-rock des deux opus précédents, cet épique Vertikal vient ainsi affirmer l’ambition des Suédois d’ériger des falaises métalliques à dévaler tête la première, sans autres aspérités auxquelles se raccrocher que celles d’un espoir un peu fou et très certainement vain en l’avenir de l’humanité.
Évoquant un certain futurisme industriel inspiré semble-t-il des visions uchroniques du Metropolis de Fritz Lang, l’album semble ainsi faire de l’aliénation le sujet même de sa musique, une allégorie qui prend la forme d’une succession de machineries dissemblables aux rouages certes bien huilés mais contre lesquels l’humain vociférant tente sans cesse de se révolter."

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(Rabbit)




Dead In The Dirt - The Blind Hole




"Béni soit le trio d’Atlanta pour nous rappeler avec ce premier format "long" (par le nombre de morceaux plus que par la durée) que dans toute son expéditive brutalité, le grindcore n’est pas qu’une affaire de bourrins.
Certes les blast beats s’en donnent à cœur-joie, les riffs emphatiques et autres déluges d’électricité glauque ou de feedback strident aussi, mais quand surgissent des morceaux du calibre d’un Will Is The War qui prend le temps de développer son atmosphère doomesque entre deux tabassages éclairs ou d’un Caged qui ressuscite les morts de leurs tombeaux pour en faire le bras armé de l’apocalypse, on se dit que le talent du groupe est ailleurs que dans la violence pure et le screamo schizo flingué au chalumeau, ou du moins à cheval sur autre chose, une ambition presque "narrative" que d’aucuns jugeront trop rare dans le grind."

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(Rabbit)




Locrian - Return To Annihilation




"Si cette première sortie dans les rangs de Relapse symbolise la fin de l’underground pour le trio chicagoan, elle marque surtout leur éloignement des sphères doom ambient au bruitisme morbide qu’on leur connaissait au profit d’une approche plus rythmique et d’un format presque percutant, en adéquation avec l’inspiration épique d’un album ouvertement influencé par l’ambition narrative du prog rock et de la littérature SF.
Étouffant ses synthés mystiques, drones déliquescents et autres beuglantes torturées sous le martèlement des fûts plus ou moins martiaux ou feutrés et la relative clarté des guitares plus lyriques qu’à l’accoutumée, Return To Annihilation alterne ainsi envolées post-rock, tension kraut et menace sludge avant de transposer les élégies marécageuses du superbe split avec Mamiffer en ode pour un futur désenchanté sur un final de toute beauté, qui nous reprend à la gorge un dernier coup alors même qu’on le croyait éteint."

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(Rabbit)




MilanKu - Pris À La Gorge




Après un Convalescence séduisant par ses élans aériens, Pris à la Gorge est le second album du quatuor post-hardcore de Montréal.
Les morceaux à rallonge de MilanKu, gorgés d’affliction, ont pour principale qualité d’être atrocement efficaces. Impressionnant, Pris à la Gorge balance sa mauvaise humeur accablante sur des rythmes atmosphériques écrasant toute velléité de sortir du gouffre.
Sorti en Europe début 2013 via Moment Of Collapse, gageons que Pris à la Gorge offrira enfin à MilanKu une visibilité bien méritée par chez nous.

(nono)




Nadja & Vampillia - The Perfect World




"Auto-remixer son album pour en faire quelque chose de neuf et même supérieur à l’original, on ne voit pas ça souvent mais c’est pourtant ce que sont parvenus à faire Nadja et Vampillia avec cette version 2.0 de The Primitive World remarqué l’an dernier dans nos pages. Les instrus lo-fi au piano qui encadraient le disque ont disparu, l’emphatique Northern Lights s’est transformé en un Aurora plus éthéré, et c’est finalement autour de l’imposant Icelight affiné à l’aune de ces guitares liquéfiées devenues en l’espace d’une année la nouvelle patte d’Aidan Baker que The Perfect World s’est subtilement reconstruit.
Résultat, un disque moins explosif peut-être mais nettement plus homogène et mieux produit, sans aucune perte de terrain sur la puissance et l’émotion dégagées par son prédécesseur, du lyrisme post-classique de Wartult à la poignante introspection finale de Krault en passant par le crescendo tragique et saturé du superbe inédit Avalanche."

(Rabbit)




Nails - Abandon All Life




Dix titres en dix-sept minutes. Abandon All Life. Quand on a dit ça, on a tout dit. Expéditif, désespéré, rugueux. Bref, intense. Reprenant les choses exactement là où Unsilent Death les avait laissées trois ans plus tôt et où elles se situeront probablement lors du prochain, Nails administre une belle branlée. Des riffs au goût d’enclume, une salle distorsion bien vicieuse et du bruit partout ailleurs, Abandon All Life oscille entre les versants grind (les morceaux courts) et post (les autres, plus longs) d’un truc-qui-se-finit-en-core. Punk, définitifs et ultra-violents, ces dix titres-là ne font jamais regretter leur trop courte durée. Dix-sept minutes, c’est bien assez. Grand !

(leoluce)




OvO - Abisso




Tirant sur la noise, le dub, le psychédélisme, le dark ambient, le blues dégénéré ou encore les musiques tribales, ce nouvel album des flippants transalpins se retrouve un peu là faute de mieux, totalement inclassable mais bel et bien metal aux entournures du growl malfaisant de Stefania Pedretti (Harmonia Microcosmica,
Harmonia Macrocosmica), des frappes martiales de Bruno Dorella et autres traînées doom aux riffs mastodontiques et saturés (A Dream Within A Dream, Abisso). Ce qui est sûr, c’est que même Cor Cordium cité il y a deux ans ne nous avait pas préparé à un tel delirium tremens, succession d’exorcismes manqués dont les cibles s’en donnent à cœur-joie en soumettant leurs hôtes aux pires tortures masochistes du corps et de l’esprit, créatures libérées des enfers que seule la Perséphone Carla Bozulich en personne parviendra à commander sur l’insidieux Fly Little Demon.

(Rabbit)




Pelican - Forever Becoming




A la croisée de l’approche catchy aux riffs heavy de leurs précédents longs formats et des crescendos plus atmosphériques et longs en bouche des deux premiers opus, les Chicagoans continuent de creuser la ligne épurée du mésestimé What We All Come To Need et font en définitive sur ce Forever Becoming ce qu’ils savent faire de mieux : des instrus épiques mais sans fioriture ni triomphalisme dégoulinant, du post-metal sec et plombé, à la fois percutant et aéré, qui sent bon l’alerte cyclonique et doit finalement autant au post-hardcore qu’au post-rock.

(Rabbit)




Portal - Vexovoid




Les Australiens creusent une quatrième fois la brèche vers les forces du mal, avec la même agressivité, le même sadisme à nous aspirer dans le chaos électrique le plus total. Vexovoid conforte le groupe au rang des plus maléfiques, avec son death metal incantatoire, son black déconstruit et angoissant. Sans répit, même les parties mid-tempo se trouvent aussi harassantes que le reste. Une certaine expérience du sombre, effrayante par le son mais diablement attirante. On aurait presque envie d’avoir le numéro de Portal.

(Riton)




Primitive Man - Scorn




"Trio basé à Denver, Colorado et emmené par Ethan McCarthy que les amateurs de fulgurances cathartiques connaissent peut-être pour le grind cradingue et sournois de ses formations Clinging To The Trees Of A Forest Fire et Death Of Self, Primitive Man élime vos neurones couche par couche à coups de dissonances larsenisantes, de grunt crépusculaire et autres saillies sludge (voire punk) ensevelies sous les traînes saturées, lentement, inlassablement, implacablement, jusqu’à ce que la voie soit libre pour déverser son nuoc-mâm directement sur votre cerveau reptilien.
La pesanteur et la froideur primales de Scorn (complété de trois inédits tout aussi funestes et hargneux cet été chez Throatruiner) semblent s’accentuer morceau après morceau, jusque dans ces interludes dark ambient tout en drones poisseux et déliquescents."

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(Rabbit)




Sannhet - Known Flood




"A l’image du bateau (?) en proie à la vindicte des éléments sur la cover de ce premier long format, le post-metal cyclonique de Sannhet prend l’eau de tous côtés : éclaboussures épiques du post-rock alors que les vagues se dressent et que les voix abstraites de la fatalité résonnent à l’approche de la déferlante, marées noires et poisseuses du black metal lorsque la fin approche au pas de loi, marécages doom une fois qu’il ne reste plus que des cadavres flottants pour encaisser les coups d’une nature en furie, ou vapeurs shoegazeuses quand l’esprit s’élève pour renaître de sa propre ruine.
Enregistré par Colin Marston de Krallice (et ça s’entend dès Absecon Isle lorsque les fûts martèlent et que les trémolos droneux hurlent leur envie d’en découdre avec le destin), Known Flood impose d’emblée ce trio de Brooklyn sorti de nulle part dont l’ambition d’évocation n’a d’égale que la puissance d’exécution."

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(Rabbit)




Terra Tenebrosa - The Purging




"Terra Tenebrosa est fascinant et The Purging, deuxième long format du mystérieux trio masqué l’est tout autant.
The Tunnels faisait peur et on se disait qu’après une telle débauche, ils allaient lever le pied. Pourtant The Purging, n’ayons pas peur des mots, va encore plus loin. Loin d’être une réplique du séisme originel, cet album est une nouvelle manifestation de l’activité intérieure de The Cuckoo, leur mystérieux leader. Il dépasse allègrement tous les degrés de l’échelle de Richter et culmine à un niveau stratosphérique : on n’a pas entendu plus noir, plus dégénéré, plus torturé, plus furieux que The Purging en 2013.
Expérimental, post-tout un tas de choses (métal, punk, doom, etc.) et tout le temps malaisé, Terra Tenebrosa s’insinue dans notre cerveau pour communiquer sournoisement sa haine, non seulement de lui-même mais des autres aussi, et ses visions forcément cauchemardesques."

< lire la suite >< 6ème du top de février >

(leoluce)




Ulcerate - Vermis




Un nom de groupe qui ne sent pas très bon mais une maîtrise et une inventivité tellement loin du renfermé ! Vermis est incontestablement l’album le plus abouti des disques d’Ulcerate : une évolution vers quelque chose d’à la fois plus sombre et plus tempéré, vers un death metal technique qui aurait décidé de ranger la démonstration au placard au profit de la tension. Brutalement délectable, délicieux !

(Riton)




Windhand - Soma




75 minutes de doom monolithique aux résonances vintage ensorcelantes digne de la plus admirable des messes noires avec boucs, bougies, sorcières topless, hémoglobine et pentacles en option.
Dirigé par les vocalises psalmodiques de Dorthia Cottrell, grande prêtresse du sabbath, Soma balance ses riffs dégénérés sous un déluge rythmique entêtant.
Bref, l’atmosphère dégagée est digne des plus beaux films de terreur : brumeuse, obscure… au charme légèrement désuet… un régal dans le genre.

(nono)




Wolvserpent - Perigea Antahkarana




Deuxième album mais premier pour le mastodonte Relapse, Perigea Antahkarana oscille en permanence et pour faire vite entre Sunn O))) et Horseback mais en version bucolique, promenons-nous dans les bois. Avec tout ce qu’une balade en pleine forêt peut avoir de flippant lorsque la nuit tombe et que l’on ne sait plus très bien où l’on est. Chaque morceau débute par du field recording qui laisse ensuite la place à un amalgame doom/black/drone lourd et efficace qui montre que Wolvserpent (Blake Green et Brittany McConnell) sait comment s’y prendre pour poser une ambiance plutôt inquiète, jamais féroce mais pas non plus accueillante : on sent bien qu’il se trame des choses pas claires derrière les fougères et que beaucoup d’yeux nous épient.

(leoluce)




Year Of No Light - Tocsin




"Entité bordelaise frayant dans des marécages post-hardcore teintées de sludge, YONL ne garde aujourd’hui que le post de son étiquette originelle : de plus en plus massif mais aussi de plus en plus introspectif.
Dans la continuité dAusserwelt et de Vampyr, Tocsin s’en démarque pourtant, reprenant du premier les caractéristiques formelles tout en noircissant plus encore le propos, et conservant du second le goût du cinématographique et de l’errance.
En rendant plus saillants les accents doom et metal de son ossature principale, en incurvant légèrement ses trajectoires rectilignes, en rentrant toujours un peu plus en lui-même, Year Of No Light atteint tout à la fois l’épure et la complexité : Tocsin est ainsi une nouvelle réussite d’un groupe qui, jusque là, n’aura connu que ça."

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(leoluce)