Gontard - Akene

1. Le plein de super Voir la vidéo Gontard - Le plein de super
2. La séduction Voir la vidéo Gontard - La séduction
3. Femme d’entretien
4. Les loups
5. Akene Guetno
6. La chanson de Cédric
7. Camion
8. Homme perdu
9. Mahalia Dooyoo
10. Anemone
11. Faillite
12. Le vent sifflera trois temps

2021 - Ici D’Ailleurs

Sortie le : 12 novembre 2021

Dans le multivers de Gontard-sur-Misère

Deux ans après le superbe 2029, Gontard nous refait le coup de l’album concept multifacettes. Mais s’il revient sur les lieux de son précédent méfait (Gontard-sur-Misère donc, évoquée dans Mahalia Dooyoo pour y replanter vite fait à l’attention de ceux qui auraient loupé l’épisode précédent son décor de ville de Province désœuvrée, déjoué par l’exotisme d’un flirt de jeunesse qui a mis les voiles), bien des choses ont changé et pas toujours pour nous caresser d’emblée dans le sens du poil : du reggae solaire (La séduction), de la new wave aux grands élans lyriques pour évoquer la nostalgie de l’époque pourtant pas si lointaine de Myspace et des amours inavouées (Camion), de la musique africaine façon tube de l’été improbablement classieux (le single sus-nommé) ou encore de la Frenchpop 60s pur jus (Akene Guetno), le Valentinois se serait-il décidé à sortir un album de variété, genre taquiné de longue date mais toujours malmené par ses appétences mélangeuses et surréalistes ?

Eh bien si par variété l’on pense à Gainsgourg et à son Homme à tête de chou, alors oui, pourquoi pas... car l’idiosyncrasie de ces chansons musicalement plus éclatées que jamais mais toujours corrélées par la scansion goguenarde et désabusée de Gontard n’a en rien subi les assauts du conformisme ambiant, bien au contraire : le rétrofuturisme au spleen anachronique de BO de film de Claude Pinoteau est toujours là (Le plein de Super, La chanson de Cédric), le storytelling tristounet aux arrangements cinématographiques également (Femme d’entretien). Ici un hymne baroque et engagé dans la lignée de La main tiède de la violence (Les Loups, sommet dramaturgique avec ses airs de giallo morriconien), plus loin un peu d’introspection neurasthénique aux guitares bluesy fortement lynchiennes (Homme perdu), ou une gueule de bois au piano hanté aussi douloureuse qu’ironique (Faillite) : le terrain est familier mais la topographie quelque peu inédite, les personnages viennent assurément du même multivers mais n’ont pas connu les mêmes assauts de ce mal social qui prend bien des formes et porte bien des noms. Au final, Akene en arrive à s’insinuer plus profondément encore dans notre intimité que ses deux fantastiques prédécesseurs, non pas par une quelconque "universalité", ce grand niveleur des inspirations, mais au contraire parce qu’il ne ressemble qu’à lui... et ce final parfait, Le vent sifflera trois temps, avec sa mise en abyme aux chœurs bigger than life de l’état des lieux d’une vie n’y est pas pour peu de chose, sorte de pendant réenchanté à Tout naît / tout s’achève dans un disque ou de Cargo Culte qui aurait retrouvé espoir en un futur peut-être pas tout à fait aussi con/damné qu’on l’imaginait.


( RabbitInYourHeadlights )






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