2019 sans le confort(misme) - 100 albums : #80 à #61

100 albums, en attendant les concerts et EPs, avec pour seule règle de n’en retenir qu’un par artiste ou projet, hors collaborations. Un lien sur le titre du disque en question pour lire la suite lorsqu’il s’agit d’une chronique publiée dans l’année, et pour aller plus loin, un laissé pour compte du classement à écouter si vous avez aimé le choix auquel il correspond. En espérant vous donner envie de découvrir quelques perles passées entre les mailles du filet, comme chaque année à condition de savoir où pêcher (à contre-courant bien évidemment), le flot des sorties n’en manque pas !





80. Okinawa Electric Girl Saya - Chastity

"Ancienne "idol" du trio Tincy, Okinawa Electric Girl Saya impressionne autant par sa brutalité que par son intelligence, tempérant la véhémence de ses saillies harsh noise, électro indus ou power electronics par des incursions déclamées dans un silence pesant (Poet pt.1 et 2), un soupçon de piano atonal (l’intro de Black Rain) ou d’électronica alien toute en percus et nappes vocales à la Sabiwa (O.K.N.W). L’état d’esprit de la musicienne et sa gourmandise mélangeuse s’avèrent bien plus complexes et subtils qu’il en serait d’une petite cousine caractérielle de Merzbow, et flirte plutôt avec le mal-être plus métissé de l’Australienne Uboa, tantôt post-indus (The Corner Of Hell, Bad Blood, Dead Love Machine), tantôt digital et déstructuré (l’énorme Love Machine)."

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79. Russian Circles - Blood Year

Plus d’illusions, on ne retrouvera sans doute jamais chez Russian Circles l’inspiration et l’ambition qui avaient fait de Geneva il y a tout juste 10 ans un équivalent post-metal de Godspeed You ! Black Emperor. Qu’importe, un Blood Year épique et redoutable d’efficacité tous les deux ans ça nous irait très bien, surtout lorsque les futs tribaux se démènent sous les riffs et trémolos apocalyptiques d’Arluck ou que la densité de Milano emporte tout. Le meilleur album des Chicagoans cette décennie, pas seulement pour son intensité mais pour le retour de ces respirations qui au lieu de casser le rythme en démultiplient la tension.

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78. Earthen Sea - Grass And Trees

"Sur An Act of Love il y a deux ans et demi, première sortie pour le label Kranky, Jacob Long dissociait ambient vaporeuse et ambient-techno aux influences dub encore timides, alternant d’un morceau sur l’autre ces deux dynamiques. Avec Grass And Trees néanmoins, c’est comme si les deux univers avaient fusionné, les sonorités dub se faisant enfin une place de choix sur des compos évanescentes aux titres évoquant l’espace et le vide. Les textures vibrionnent au rythme omniprésent des beats et pulsations particulièrement organiques et surtout beaucoup moins marqués, presque impressionnistes, mêlant électronique, percussions et autres clappements, pour un résultat aussi subtil qu’enivrant."

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77. Deathprod - Occulting Disk

"Le bidouilleur en chef des ambient-jazzeux norvégiens Supersilent n’avait peut-être jamais sonné aussi minimaliste et massif sur un long-format entier qu’avec cette sortie dont la progression dronesque et bourdonnante semble prendre la suite d’un Treetop Drive Part 2 25 ans après. De la menace d’apocalypse de Disappearance / Reappearance au no man’s land radiant d’Occultation 8, le chemin est semé d’effroi, qu’il soit abrasif et sursaturé (la tempête harsh de Black Transit Of Jupiter’s Third Satellite) ou plus insidieux et feutré (Occultation 1, Occultation 7), usant de fréquences malaisantes qui n’ont pas forcément besoin d’un haut volume ou d’un surcroît de bourdonnements corrosifs pour faire leur petit effet (Occultation 3)."

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76. Dope KNife - Things Got Worse

Moins empesé et simplement plus inspiré qu’un NineteenEightyFour qui m’avait fait belle impression en 2017 sans pour autant passer l’année, Dope KNife livre l’album rap épique et tendu de ce cru 2019 (cf. d’entrée de jeu The Jason Theory). Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu un grand disque de hip-hop joué avec de vrais instruments (guitare, basse, claviers...) sans affiliation jazz trop envahissante (bien qu’évidente sur Make Perfect ou Spotless Mind). Car l’univers du MC/producteur de Savannah n’a rien du jam décontracté : fidèle à son titre, Things Got Worse enchaîne les vignettes sombres et vindicatives, servies par les backing vocals vénéneux d’une cohorte de chanteuses invitées (Son Goes Down, Famous, l’énorme Basic Instinct) et par le mix aéré de l’excellent Factor qui laisse une atmosphère insidieuse s’immiscer au milieu des beats boom bap et du flow ténébreux de l’intéressé (Oh God !, Split Second, l’Hitchcockien So UpSet).

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75. Emmanuel Witzthum - The Book of Dusts

Assorti en guise de bonus de deux longues rêveries ambient enregistrées avec Craig Tattersall (Hood, The Boats, The Remote Viewer... et désormais The Humble Bee, cf. ci-dessous) sous le pseudo e+i, The Book of Dusts fait pour le reste pleinement suite au poignant Songs of Love and Loss avec ses polyphonies minimalistes de cordes élégiaques évoquant l’hiver des sentiments et la fuite du temps. L’Israélien y retrouve l’alto, son instrument de prédilection dont les crins suintent tristesse et regrets à chaque frottement, voire le tragique au sens classique du terme (Book of Empathy)... et pourtant, grâce à un traitement électronique discret, le musicien parvient à déjouer toute pesanteur même sur les morceaux les plus solennels (Book of Fragments), s’inscrivant davantage dans la mouvance "classical ambient" que dans une musique classique contemporaine dite "savante".

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74. Le Réveil des Tropiques - L’Arbre à Cames

"Plus mélangeur que jamais, le nouvel opus du combo Parisien emmené par Stéphane Pigneul et Frédéric D. Oberland (tous deux à l’œuvre également du côté d’Oiseaux-Tempête) flirte avec un dub aux effets vocaux jouissivement drogués (Coupée / Décalée), un groove mystique et nébuleux où Coltrane rencontre la musique africaine (Amour Suprème), une drôle de poésie atonale sur Hope Is Fear, une ambient caverneuse aux circonvolutions délétères et déstructurées le temps du saisissant Sisyphe Sous Les Pavés... pour en terminer sur une sorte de batucada à la croisée de la motorik et du post-rock (Plus De Fusion Dans Les Retours). Doublement fidèle à son titre, L’Arbre à Cames synchronise toutes sortes de substances illicites et de dynamiques a priori incompatibles, explorant à la fois imaginaire démesuré et abîmes intérieurs."

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73. Billy Woods - Terror Management

"Le MC de Armand Hammer est probablement au sommet (en attendant de voir jusqu’où il saura nous emmener !) sur ce successeur solo de Known Unknowns. En écoutant le presque trip-hop Western Education Is Forbidden, en dépit de ces cuivres menaçants au second plan, on n’est pas près d’imaginer vers quelles fantasmagories le New-Yorkais s’apprête à nous entraîner, un labyrinthe de peurs intimes et de surréalisme au quotidien d’une Amérique qui marche sur la tête, la plongée démarre vraiment avec Windhoek en compagnie de l’excellent Mac-Hommy, accrochez-vous car le funèbre blood thinner, le premier mouvement tendu et dissonant de Birdsong, le névrotique Great Fires, la neurasthénie cuivrée de cornstarch ou l’angoisse bétonnée de FNU LNU et Trivial Pursuit ne vous épargneront pas !"

- À écouter aussi si vous avez aimé : Billy Woods & Kenny Segal - Hiding Places


72. Emanuele Errante - This World

Dans la toute première tranche de mon classement de l’an passé pour sa participation au merveilleux What Matters Most de Dakota Suite, l’Italien semble mettre en musique sa sensation de solitude face aux changements du monde qui l’entoure sur cette ode spleenétique au "c’était mieux avant", série de méditations instrumentales évanescentes et oniriques (voire parfois un brin inquiétantes, cf. Anema ou le morceau-titre) sur une réalité où plus personne ne contemple les soleils de fins d’après-midi l’été autrement que par téléphone interposé. Claviers, piano (dont celui de Bruno Sanfilippo sur Out There), nappes ambient et fourmillements sous-jacents, il n’en faut pas plus à Emanuele Errante pour évoquer un sentiment ambivalent de nostalgie et d’isolement, qui s’impose d’autant plus durablement sur nos humeurs en ce début d’hiver.

- À écouter aussi si vous avez aimé : Arovane & Mike Lazarev - Aeon


71. Joni Void - Mise En Abyme

Sans tout à fait véhiculer la même magie que des performances scéniques en construction permanente dont les fééries mouvantes et psyché se nourrissent de samples décomplexés (de Dido à Jacques Brel), ce deuxième album de Jean Cousin, Lillois exilé à Montréal et signé chez Constellation, est un petit bijou de cut-up électronique low end et d’onirisme étrange et métamorphe, dont les morceaux se construisent sur des tonalités téléphoniques (No Reply), des flashs et cliquetis d’appareils photo vintage (Cinetrauma), des vortex ascensionnels de samples vocaux manipulés (Voix Sans Issue) et autres susurrements capiteux de chanteuses invitées (Noah, YlangYlang, N NAO ou l’ex Esmerine Sara Pagé). On pense à Dntel et son lyrisme vaporeux aux glitchs et field recordings agencés avec virtuosité, en particulier sur le superbe Safe House qui a plus d’un atome crochu avec feu The Postal Service, et on attend déjà la suite avec impatience !

- À écouter aussi si vous avez aimé : Morton Gordon - Chamber Science


70. SCVTTERBRVIN - The Acid Atheist

"Ça commence par un sample ultra évident de l’indépassable David Axelrod, fallait oser. Mais voilà, le patron du Red Lotus Klan a le talent, et bien qu’il ne soit pas lui même derrière tous les instrus de The Acid Atheist (on reconnaît ainsi son pseudo Infinity Gauntlet mais aussi l’excellent Aki Kharmicel sur le Dr.Octagon-esque et fabuleusement insidieux Luxury Ambulance), le flow nasal, les lyrics horriques émaillés de références pop goguenardes et le psychédélisme halluciné du producteur/rappeur de San Diego assurent le liant de ces morceaux tiraillés entre futurisme à la Cannibal Ox (Subliminal Projection), soundtracks bis aux visions cauchemardées (Cutting Room, Nolan Ryan vs. Robin Ventura) et tension lo-fi du caveau (Gator Rogowski, Epilogue Editor)."

- À écouter aussi si vous avez aimé : Kill Em All - Kill Em All


69. Gontard - 2029

La ville ultra-droite (pas si) imaginaire de Gontard-sur-Misère est l’anti-héros de cet album narratif aussi jouissif que désespéré du Valentinois, qui brasse dans un futur proche aux allures de reflet stagnant et pali de notre présent regard journalistique infusé d’ironie (Aigle Royal), critique sociale virulente (Kevin Malez, Hôpital Tue), chair triste (Prolétaires, La fille de la mairie), autoportrait du jeune homme en artiste (Chanteur de variétés), nostalgie d’y avoir vécu (2029) et espoir d’en partir enfin (Il n’y a pas de Michel-Ange à Gontard-sur-Misère). Entre illusions déçues (en 2029, la révolution prolétaire ne viendra plus), résignation et bouffées de contestation face aux injustices qui perdurent et se creusent dans une Province désœuvrée (Okay), Gontard - épaulé par Ray Bornéo (Tara King Th., Lomostatic) - n’oublie pas pour autant l’humour, flirtant avec l’équilibre parfait du Rio Baril de Florent Marchet, le surcroît de lyrisme en moins et l’anticonformisme en plus (dès l’entame Dans ma ville, le 4e mur tombe à grands coups de masse).

- À écouter aussi si vous avez aimé : Zëro, Virginie Despentes & Béatrice Dalle - Pasolini/Dalle/Despentes/Zëro


68. Carnet De Voyage - Melo Disko

"Le projet Carnet de Voyage réunit sous la bannière du label londonien Gare du Nord Records la pianiste classique et contemporaine Rosey Chan et la productrice/DJ Mimi Xu. De chorales emphatiques en valses fantômes, de spoken word baroque en clubbing élégant, presque French Touch par moments, le premier mini-album du duo n’emprunte aucun raccourci, conciliant romantisme et abstraction sur le fantasmagorique et bien-nommé Broken Time Machine par exemple, qui évoque tout autant le spleen nocturne du jazz de Miles Davis que l’IDM amniotique et onirique de Beaumont Hannant dans les 90s, tandis que le single éponyme pourrait être une collaboration entre Ryuichi Sakamoto et Pantha du Prince, évoluant de mélancolie pianistique en deep house percussive et robotique avec un naturel confondant."

- À écouter aussi si vous avez aimé : Quentin Sirjacq - Companion


67. Dax Pierson - Live In Oakland

"Ce premier album solo du multi-instrumentiste de 13 & God et Subtle depuis l’accident de la route qui l’a laissé partiellement paralysé en 2005 lors d’une tournée de ces derniers s’ouvre sur la profession de foi d’un insatiable explorateur sonique qui aura refusé de laisser ses limitations physiques freiner sa créativité. Électronique hantée (Soulpsang), kosmische musik polyrythmique infusée à l’abstract hip-hop(Krafteno), spleen gothique aux harmonies dronesques (Memory), cut-up post-techno percussif à la Matmos (For the Angels) ou musique concrète tourmentée (les 10 minutes d’horreur cosmique hallucinée de Treading Water), autant de plages équilibristes et mutantes pour un grand disque d’aventurier de l’expérimentation tous azimuts qui ne tombe jamais dans l’abscons."

- À écouter aussi si vous avez aimé : Telefon Tel Aviv - Dreams Are Not Enough


66. Lacustre - Aversion des astres

Le dépaysement et la retraite dans une nature isolée qu’inspire le nom du projet solo du bassiste de Year No Light se retrouvent tout autant dans la musique du Français que l’ésotérisme évoqué par le titre de ce premier opus. Ascensions dronesques (Organs of perception) et mystique asiatique mâtinée de field recordings (Taiwanese Gamelan) y côtoient synthés rétro-futuristes, cordes lancinantes (le violon de Tamara Goukassova sur Atlassian) et bruissements des pas dans la neige, ces derniers guidant l’auditeur dès l’intro La montagne lumineuse sur le sentier d’un voyage symbolique vers la spiritualité, un périple qui ne cesse de défier les illusions de la perception avec force textures hypnotiques (Abgrall) dont participent ici et là les guitares d’invités prestigieux de l’expérimentation ambient (de thisquietarmy sur le méditatif Sortir du cube à Dirk Serries sur le transcendantal La fin d’un cycle).

- À écouter aussi si vous avez aimé : PGD/MV - Morvan


65. The Humble Bee & Offthesky - All Other Voices Gone, Only Yours Remains

"Offtthesky et The Humble Bee (aka l’ex Hood Craig Tattersall de The Boats et The Remote Viewer) évoquent la rémanence d’un amour perdu dans une mémoire en déréliction (celle du vieil homme de la pochette ?) sur ce livre-disque aux atmosphères hantologiques particulièrement texturées. Piano, synthés, guitare et vibraphone impressionnistes s’y parent des subtiles enluminures d’un véritable petit ensemble instrumental (cuivres, flûte, violoncelle et harmonies vocales), dans la continuité des récentes sorties solo de Jason Corder qui se charge lui-même des arrangements, pour un résultat à la fois luxuriant et plein d’humilité, entre appel du néant et réconfort de récollections passionnées où les sentiments d’alors prennent le pas sur la douleur et les regrets."

- À écouter aussi si vous avez aimé : The Caretaker - Everywhere, an empty bliss


64. Corey Fuller - Break

Moitié d’Illuha dont le magnifique Akari s’était fait une belle place dans mon bilan d’il y a 5 ans, Corey Fuller n’avait plus rien sorti en solo depuis une décennie. Ce qui est rare est précieux et Seiche, crescendo aussi délicat que massif qui ouvre ce Break sur 15 minutes de marées vibrionnantes à la croisée de l’organique et du synthétique ne fera pas mentir l’adage. Faisant la part belle au piano et à une mélancolie tour à tour douloureuse (Lamentation), impressionniste et obsédante dans le repli sur soi (Look Into The Heart Of Light, The Silence), évanescente et vaporeuse pendant la guérison (A Hymn For The Broken) puis finalement érodée par le passage du temps (A Handful Of Dust), la suite du disque n’est peut-être pas aussi forte en contrastes mais scintille d’une beauté fragile et spontanée.

- À écouter aussi si vous avez aimé : Porya Hatami | Aaron Martin | Roberto Attanasio - Sallaw


63. Astrïd - A Porthole (I)

Tension post-rock, vents bucoliques et cordes douloureuses, intensité feutrée héritée du Talk Talk de la grande époque et sérénades de guitare spleenétique sur fond d’harmonium tristounet... Astrïd tutoie la grâce avec ce premier volet tout en retenue d’un diptyque enregistré pour le label Gizeh, où le groupe emmené par Cyril Secq convoque la mélancolie des musiques slaves (Coralina, avec sa chorale affligée) autant qu’un blues impressionniste et jazzy à la Mark Hollis (qui n’aurait pas non plus renié le piano du superbe Grateloupe), multipliant les arrangements discrets d’un instrumentarium luxuriant sans jamais sacrifier la fascinante épure d’un ensemble particulièrement élégant.

- À écouter aussi si vous avez aimé : thisquietarmy & Tom Malmendier - Steppe


62. Vague Voices - Гробник

"Réunion au sommet – ou disons plutôt des cieux aux tréfonds – chez les Bulgares d’Amek Collective avec cette collaboration signée Cyberian (aka Stefan Bachvarov) et le patron Mytrip. L’album alterne les cumulus ambient aux nappes organiques (l’ascensionnel Crimson Wings, le sombre et crissant Shadow Archetype), des morceaux rythmiques aux textures plus minimalistes (le syncopé Irregular Warfare, les technoïdes Soul Mirror et Berserk) et des titres où les deux facettes de cette collaboration s’équilibrent idéalement. Quant à Machine Immunity, il évoque l’héritage d’un John Carpenter à son sommet. De quoi vous donner envie on l’espère de découvrir la chair triste et autres architectures désolées de l’électro/ambient d’Europe de l’Est si ça n’était pas déjà fait."

- À écouter aussi si vous avez aimé : Cruel Diagonals - Pulse of Indignation


61. Zonal - Wrecked

"S’il n’est pas tout à fait aussi impressionnant que la somme de ses parties et ne fera sans doute pas date à la façon des meilleurs Techno Animal, Wrecked fait tout de même joliment le pont - en particulier sur la série d’instrumentaux formant sa seconde moitié - entre les deux premiers et meilleurs albums du projet JK Flesh de Justin K. Broadrick et l’ambient oppressante du récent et magnifique Sirens de Kevin Martin. Mais c’est finalement la poésie guerrière de Moor Moother qui tire son épingle du jeu sur les hymnes de résilience à la violence et l’injustice que constituent le vénéneux In a Cage (et sa drôle de référence à un certain hit des Smashing Pumpkins), le lancinant Medulla et surtout le puissant System Error digne des grandes heures de Dälek, bénéficiant du spoken work belliqueux et hanté de l’Américaine."

- À écouter aussi si vous avez aimé : Amantra - Resilient


La suite très vite !