"Throw your arms around me, I’ve come too far and the ocean’s deep”. Comment ne pas adhérer aux propos de Paul Smith lorsqu’il les déclame avec brio sur Risk To Exist, premier single éponyme ? Inspiré par la réponse occidentale à la crise des migrants, ce nouveau disque s’appuie donc sur une démarche tout à fait louable, celle de mettre en perspective les discours d’un commun des mortels - dont nous faisons tous partie - toujours prêt à regretter l’absence générale d’empathie mais beaucoup moins prompt à agir en situation de crise.

Il est parfois plus facile de fermer les yeux que de se retrousser les manches, et la politique de l’autruche est malheureusement la démarche que choisiront probablement quelques uns des fans de Maxïmo Park à l’écoute de cette nouvelle mouture, fermant alors les yeux sur quelques facilités plus funkys et la difficulté qu’ont certains morceaux à décoller.

Toutefois, rien n’est perdu, et le jour où Maxïmo Park produira un nouveau disque du calibre de A Certain Trigger se rapproche potentiellement. A l’instar d’une formation comme Of Montreal, il y a trop de folie et d’hétérogénéité dans les productions de Maxïmo Park pour qu’elles puissent s’enchaîner avec un même niveau de qualité.

Finalement, Risk To Exist est un album tout à fait recommandable, mais à l’image de leurs déclarations ("certaines chansons sont de simples messages de solidarité, d’autres sont animées par une grande colère envers les élites et l’ordre établi dans la société anglaise"), Paul Smith et ses compères semblent parfois dépassés par la gravité du propos qu’ils tentent de faire émerger. Sans mauvais jeu de mot, le navire vacille parfois, mais parvient à ne jamais sombrer car il y a toujours un riff entêtant (What Equals Love ?), une dynamique rythmique (The Hero) ou une envolée vocale (Get High) pour rompre la monotonie et rappeler la démarche rageuse et authentique d’une formation tellement touchée par le brexit qu’elle a trouvé refuge à Chicago pour enregistrer ses compositions loin de la Perfide Albion...