Kevin Rix - Lalikins : Book One

1. Day One
2. Humanity
3. Caves of the Koju
4. Acorn Creek
5. From All Sides
6. Mind Invasion
7. Predator
8. Not Knowing
9. No Green

2019 - Autoproduction

Sortie le : 30 juillet 2019

Kevin Rix

L’oeuvre - puisque c’est bien de ça dont il s’agit - est dense, mais l’auditeur qui s’aventurera dans cet univers sera récompensé de sa curiosité. Lalikins est un album concept, dont deux volets ont été dévoilé par leur auteur le même jour. Avant d’avoir digéré le Book Two, c’est uniquement du premier disque qu’il est question ici, mais au regard du procédé et de l’inspiration déployés par Kevin Rix à cette occasion, il paraît évident que, tout juste un an après un Uncivilized qui mettait déjà à l’honneur les synthétiseurs modulaires, cette seconde face sera aussi intéressante que la première.

Lalikins : Book One, donc, est composé de neuf pistes variant entre quatre et seize minutes, chacune étant enregistrée en une seule prise à partir d’un synthétiseur modulaire, en l’occurrence le Buchla Skylab et le Buchla Easel. Le Day One introductif s’étend sur plus d’un quart d’heure et permet une montée en puissance subtile à la progression envoûtante. Le son est parfois volontairement saturé et, bien que l’ensemble soit minimaliste, les couches sonores se superposent parfois sous la forme d’un inquiétant tourbillon duquel, malgré le malaise ambiant, il est difficile de s’échapper.

L’artiste enchaîne avec Humanity, titre plus concis - sept minutes - mais encore plus percutant. Imaginez Jon Hopkins se centrer uniquement sur des synthés modulaires et assumer des crépitations parfois poussiéreuses sans renoncer aux entraînantes lignes mélodiques ambient, et vous aurez une petite idée de ce qui se joue sur ce sommet.

L’ensemble est dense, mais à l’avenant. Un crochet vers un minimalisme finalement pas si éloigné des expérimentations modulaires d’Aphex Twin est effectué sur le court From All Sides, tandis que, plus emphatique, Mind Evasion rappelle l’ambient - en version modulaire donc - de David August. Difficile par ailleurs de ne pas évoquer Not Knowing, second sommet du disque où esthétique et majesté se croisent dans un crescendo permanent à l’intensité folle et à la grâce quasi-inégalable dans le genre. Soufflant de bout en bout.


( Elnorton )


Disques - 30.08.2019 par Elnorton