Beck souffle les bougies de Philip Glass

En janvier dernier, Philip Glass fêtait ses 75 ans dont plus des deux tiers au service de la musique répétitive, et plus largement de cette école minimaliste dont il fut l’un des pionniers en classique contemporain au côté de Steve Reich ou Terry Riley.

Associé à l’ingénieur en chef des Looking Glass Studios du compositeur new-yorkais - un certain Hector Castillo dont les crédits de mixage et de production vont de Glass en personne à David Bowie en passant par Suzanne Vega - c’est Beck qui aurait eu l’idée de rendre hommage à cette occasion à l’oeuvre du maître, suite à une conversation durant laquelle l’auteur de Mishima lui en aurait lui-même soufflé l’idée.

Intitulée Rework_ : Philip Glass Remixed, la compilation qui en résulte paraîtra en fin de mois chez Orange Mountain Music en conjonction avec Ernest Jenning et The Kora Records, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a du beau monde à bord. Certes pas d’Aphex Twin comme on aurait pu l’espérer mais Amon Tobin, Nosaj Thing et Pantha du Prince notamment pour défendre les couleurs d’une électro qui se nourrit des travaux de l’Américain depuis ses balbutiements, ainsi que Dan Deacon, disciple évident depuis Bromst et plus encore avec le récent America, un casting que viendront notamment compléter le compositeur islandais Jóhann Jóhannsson, l’omniprésent Peter Broderick, le chillwaver philadelphien Memory Tapes ou encore l’excellent Cornelius dont un quatrième album de remixes, CM4, vient justement de voir le jour le mois dernier en exclu japonaise.

Curation oblige, c’est Beck qui s’y colle pour un premier extrait avec NYC : 73-78, dévoilé il y a quelques jours par le blog All Song Considered de la radio publique américaine NPR. "Alors que j’écoutais des pièces des différentes périodes du travail de Philip Glass, c’était comme s’il y avait eu un continuum - une agrégation d’idées harmoniques qui auraient construit au fil du temps une oeuvre plus large, moins définissable", explique le touche-à-tout californien quant à l’inspiration de cet hommage de plus de 20 minutes, faux mashup aux mouvements emboîtés retravaillé à partir de samples d’une vingtaine de compositions - on reconnaîtra notamment Vanessa And The Changelings, extrait de la superbe BO du film The Hours - sur lesquels le géniteur du génial Odelay est venu poser ses beats plus ou moins déstructurés et autres bribes de chant, lorgnant tantôt sur le hip-hop, la new wave, le psychédélisme ou les cascades de marimbas chères à Dan Deacon justement :


Quant à l’ex frontman de Battles, Tyondai Braxton, il réserve au quatrième mouvement de Glassworks un traitement synthétique et mécanisé, accentuant la dimension quasi dadaïste de l’original :


Prévu pour le 23 octobre, le disque sera révélé en avant-première dès lundi par NPR, rendez-vous est pris.

News - 04.10.2012 par RabbitInYourHeadlights
 


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