Interview sur un nuage - 4/ Y. K L Ei N
Les plus fidèles de nos lecteurs auront certainement remarqué des messages subliminaux distillés ces dernières semaines sans ostentation dans nos pages, concernant un ambitieux projet prévu pour les fêtes de fin d’année. Coupons court au mystère, si ce n’est au suspense : il s’agit d’une compilation, entièrement composée de morceaux inédits que nous ont gracieusement offerts un certain nombre d’habitués des colonnes d’IRM. Et... c’est tout pour le moment ! Vous en saurez plus très bientôt en suivant les petits cailloux que la rédaction sèmera à raison de deux interviews par semaine, agrémentées d’énigmes et de surprises, jusqu’à la mise à disposition de l’objet. Une invitation à vous familiariser avec l’univers de nos contributeurs de tous horizons géographiques et musicaux, en espérant qu’ils vous surprennent et vous enthousiasment autant que nous.
Y. K L Ei N n’est pas tout à fait un inconnu sur IRM, puisque déjà mis à l’honneur dans nos pages pour un autre projet qu’il continue de mener à bien parallèlement aux activités de ce nouvel alias. On vous laisse investiguer parmi les quelques 5200 artistes de notre base de données, c’est tout juste si l’on peut vous dire que le bonhomme est français pour réduire sensiblement votre champ de recherches mais après tout, pourquoi ne pas tout simplement vous laisser porter par la musique, tout aussi insaisissable que l’identité de son créateur masqué ? Vous trouverez ainsi au milieu de cet entretien quelques extraits de son futur LP Ki L L. iN. B L U E, à paraître sur le netlabel anglais The Roomers Records dont cette poignée d’instrumentaux en suspension épouse parfaitement l’orientation brumeuse, quelque part entre chillwave en clair-obscur et post-dubstep vaporeux avec un soupçon de glitch onirique et d’ambient cotonneuse. Autant de rêveries dont l’hédonisme parfaitement dosé nous fait planer très haut avec élégance et sensibilité... dès lors, et en dépit d’une dimension plus sombre voire inquiétante bouillonnant parfois sous la surface, personne ne devrait s’étonner de retrouver Y. K L Ei N sur un nuage, avec une bonne moitié des invités de notre future compilation.
L’interview
IRM : Y a-t-il deux ou trois choses que nos lecteurs devraient savoir de toi avant d’écouter la compil’ ?
Y. K L Ei N : Je pense qu’il est important de savoir en premier lieu que ce projet se développe autour d’un univers scénaristique. L’idée est de réaliser un film en commençant par sa bande sonore. Pour vous donner une idée globale, le film se visionnera au travers de plusieurs portraits, un thriller plongé dans une esthétique années 80. Cette scénographie musicale a vu le jour avec la collaboration de la réalisatrice Sofia Leal.
De plus, j’ai rejoint le label indépendant The Roomers au moyen duquel la sortie d’un album et quelques inédits sont programmés pour les mois à venir.
Qu’est-ce qui t’a décidé à prendre part à ce projet ?
Y. K L Ei N est un side project qui débute en parallèle de mon projet habituel. De plus, j’affectionne particulièrement l’Indie Rock Mag pour m’avoir toujours soutenu dans mes projets précédents mais aussi parce que je crois en l’objectivité et au talent de ses chroniqueurs.
Si tu devais décrire ta contribution en une phrase ?
Je dirais qu’il s’agit d’une immersion tranchante et visuelle aux sonorités teintées d’azur.
Ambient, dubstep, glitch, électro minimale... ton univers louvoie quelque peu entre les étiquettes. Avais-tu une idée du "son" que tu souhaitais approcher avant de te lancer ?
Ce sont d’abord les images et l’histoire qui me sont apparues en premier. De même, j’avais une idée assez précise de la méthode à employer. Mais je pense que les idées et les rendus se nourrissent d’eux-mêmes du fait de mes diverses influences et des potentialités d’interprétation.
Ton pseudonyme fait forcément penser au célèbre peintre et plasticien d’avant-garde Yves Klein, est-ce pour la monochromie en apesanteur, l’abstraction charnelle, l’atmosphère captée sur le vif, un peu tout ça ?...
Du fait de mes origines j’ai toujours été bercé par son œuvre. J’aime le génie créatif qu’il était. De plus j’ai toujours trouvé qu’il y avait quelque chose de sombre et charnel dans ses créations que ce soit les « bleus » ou les « Peintures de feu ». aussi j’avais envie de garder son empreinte et de la transposer dans un contexte macabre.
La musique "gratuite" ça t’inspire quoi ?
Je trouve important que les artistes puissent vivre de leur art pour pouvoir continuer à financer leurs projets.
Mais la musique gratuite est le plus souvent une musique libérée de toutes les contraintes de productivité.
Ce morceau marque pratiquement les débuts du projet, quels sont tes plans dans l’immédiat ?
Réalisation du premier clip et promouvoir le projet en espérant faire parler de lui.
Un disque à écouter sur un nuage ?
Flume dont l’éponyme vient de sortir chez Future Classic.
La surprise
L’instru inédit T E L L. T O. T H E M devrait servir à introduire ou clore la première vidéo d’Y. K L Ei N, que l’on ne manquera pas de vous dévoiler en temps et en heure. Ça tombe bien, pour patienter jusqu’au plus anxieux mais tout aussi ouaté G O L D E N. K Ni F E à paraître sur notre compilation, le musicien nous offre la primeur de ses beats spongieux, ses synthés aquatiques et autres voix glitchées aux allures de sonars. Ensorcelant !
Quelques liens utiles
A écouter et télécharger librement :
Clouds et Clashes, les deux premières parties de notre compilation - qui en comptera trois.
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