Starwalker - s/t

1. Holidays Voir la vidéo Starwalker - Holidays
2. Blue Hawaii Voir la vidéo Starwalker - Blue Hawaii
3. Losers Can Win Voir la vidéo Starwalker - Losers Can Win
4. Radio
5. Everybody’s Got Their Own Way
6. Come and Stay
7. Get Me
8. Le President Voir la vidéo Starwalker - Le President
9. Bad Weather
10. Demeter

2016 - Prototyp Recording

Sortie le : 1er avril 2016

Revenus du vide sidéral

On aura lu - et même secrètement pensé - pas mal d’horreurs à propos de ce Starwalker avant même sa sortie. La faute sans doute aux dernières réalisations pas bien passionnantes de ses géniteurs Jean-Benoît Dunckel (moitié de Air) et Barði Jóhannsson (Bang Gang, Lady & Bird), peut-être aussi du single Holidays dont la dynamique housy loin de donner le ton pour le reste du disque déploie tout de même une jolie ligne de basse rondelette sous son apparente facilité trop hédoniste pour emballer d’emblée l’auditeur de salon raisonnablement exigeant.

Pourtant, à condition de lui laisser une chance, ce premier album éponyme du Parisien et de son faux-jumeau islandais (sur le plan vocal du moins, les deux compères se succédant plutôt harmonieusement au micro, un cheveu sur la langue du premier pour les différencier) rallume en toute humilité le flambeau d’une french touch qui nous en touche une sans faire bouger l’autre depuis quelques années, voire pire - des dernières livraisons putassières de Daft Punk ou M83 aux prétentions surréalistes d’un Mr Oizo passé derrière la caméra pour ne rien dire, sans oublier Sébastien Tellier qui réussit l’exploit de combiner tout ça avec un cirque médiatique des plus exaspérants (quelques titres à sauver toutefois sur son dernier opus L’Aventura).

On y retrouve en effet le goût de Dunckel pour les romances féeriques (Come and Stay et son quelque chose de Brian Wilson, désarmant pour peu de laisser son cynisme au placard), les rêveries galactiques et la kosmische musik, dans la continuité de l’excellent Darkel (cf. Blue Hawaii, ballade éthérée sous un ciel étoilé, ou le post-punky Everybody’s Got Their Own Way) en plus easy listening, voire un peu facile et creux par moments (Losers Can Win ; la pop housy surabondamment vocodée de Radio) mais non moins élégant sur une fin d’album qui élève le niveau d’un cran.

Sommet du disque, Le President débute ainsi comme un vieux Pet Shop Boys mélancolique circa 90 pour terminer en crescendo dramatique et baroque, et des douces collisions cosmiques piano/synthés d’un Bad Weather évoquant la grâce onirique du superbe Talkie Walkie (le dernier vrai grand disque de Air... mais faut-il le rappeler ?) au Demeter final réminiscent des débuts bucoliques de Kraftwerk avec ses cascades de flûte et de batterie, l’album trouve en effet dans cette dernière ligne droite un souffle digne des grandes heures des deux musiciens, qui remontent mine de rien à une quinzaine d’années, comme quoi il n’est jamais trop tard pour faire amende honorable en musique.


( RabbitInYourHeadlights )









Disques - 01.04.2016 par Elnorton