Le streaming du jour #1806 : Balmorhea - ’Clear Language’
Avant de délivrer Clear Language, Rob Lowe et Michael Muller se sont interrogés sur la nécessité de poursuivre la discographie du projet Balmorhea. Restait-il des pages à écrire au sujet de cette collaboration ?
S’ils ont opté pour une relative pause, puisque trois ans et demi séparent HEIR de ce nouveau cru, les Américains ont eu raison de s’entêter. La remise en question fait partie du processus créatif, et celui qui cesse de se questionner sur sa pratique commence bien souvent à tourner en rond ou à fricoter avec le mauvais goût.
Aussi à l’aise lorsqu’il s’agit de lorgner vers la folk que le post-rock à tendance acoustique, Balmorhea se dirige cette fois vers un néoclassique déjà expérimenté à l’occasion du génial Constellations. Dès le Clear Language initial, ce versant est exploré et le piano, bientôt rejoint par des cordes graciles, accompagne des textures électroniques glaciales aussi discrètes que fondamentales.
Les cordes désolées de Sky Could Undress viennent ensuite ponctuer à intervalles réguliers une progression faite de granulations électroniques épousant des instruments plus classiques tandis que Dreamt et sa suite d’arpèges rappelleront aux amateurs de Radiohead le Weird Fishes du quintet d’Oxford.
L’ensemble du disque est à l’avenant, la grâce aérienne ne s’estompant qu’à l’occasion d’un Ecco où apparaissent des convulsions électriques expérimentales. Le retour à la légèreté s’opère néanmoins aussitôt après avec un Behind The World sur lequel rivalisent nostalgie et beauté jusqu’à un First Light dont les réverbérations de piano recèlent un soupçon de féérie.
Entre la légèreté ambient d’Eluvium et les aventures néoclassiques parfois feutrées malgré un arrière-goût de mélancolie d’Ólafur Arnalds, Balmorhea propose ici le disque de "deux camarades refusant toute concession sémantique dans un milieu en permanence sclérosé par le double-langage". Comprenne qui pourra, mais il apparaît évident que le fait de s’arrêter sur sa pratique a permis au duo d’Austin d’accoucher de l’un de ses plus fantastiques albums.
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Dylan Houser - There is a Light That Always Goes Out
- E - Living Waters
- B R A H J A - EEG Coherence
- Rose Noir - Beat Tape 01 EP
- Le Laboratoire Des Vents Solaires - LAIKA - Un Poème Musical
- Candy's .22 - Neon Room at the Davenport
- Bill Baird - Soundtrack
- Pyriphlegethon - The Devil's Trance
- Pjusk - Skoddeheim EP
- Cassie Kinoshi's seed. - gratitude EP
- Mars 2024 - les albums de la rédaction
- Pjusk - Skoddeheim EP
- Pyriphlegethon - The Devil’s Trance
- Cassie Kinoshi’s seed. - gratitude EP
- Kill The Thrill - Autophagie