2017 dans l’oreillette - Best albums pt. 10 : 10 à 1

100 albums en 10 parties, pour renouer avec ma formule chronophage des années 2014 et 2015, car après 30 EPs il fallait au moins trois fois ça. Et surtout parce que quand on aime, on ne compte pas, et qu’il n’y a finalement pas une différence fondamentale dans mon cœur entre, mettons, le 50e et le 100e de cette sélection, simple question d’humeur et d’envie du moment.

Le fait est que tous ces choix, et même une dizaine d’autres laissés de côté pour des raisons de symétrie, m’ont fasciné, touché et marqué de diverses façons, d’écoutes-expériences dont je laisserai l’effet s’estomper quelques mois voire même quelques années avant d’y revenir en quête du plaisir intact de la (re)découverte, en albums-compagnons qui ont su chauffer ma platine virtuelle à intervalles réguliers. Pas de long discours cette fois pour introduire mes 10 lauréats (qui avec un peu de tricherie se retrouvent au nombre de... 14), des disques dans l’ensemble assez hybrides et/ou inclassables qu’il vous faudra prendre le temps de découvrir tant aucune étiquette ne saurait leur rendre justice. Ce fut un plaisir, j’espère qu’il en sera de même pour vous en prêtant une oreille curieuse à cette sélection !

- Mes 100 albums préférés de 2017 : 20 à 11
- Mes 100 albums préférés de 2017 : 30 à 21
- Mes 100 albums préférés de 2017 : 40 à 31
- Mes 100 albums préférés de 2017 : 50 à 41
- Mes 100 albums préférés de 2017 : 60 à 51
- Mes 100 albums préférés de 2017 : 70 à 61
- Mes 100 albums préférés de 2017 : 80 à 71
- Mes 100 albums préférés de 2017 : 90 à 81
- Mes 100 albums préférés de 2017 : 100 à 91

- Mes 30 EPs de 2017
- Mes 40 chansons de 2017

- 2017 - une année hip-hop en 22 albums + 5 EPs et 12 bonus (avec Spoutnik)
- 2017 - une année metal en 20 albums + 14 bonus (avec Riton)

- Les 25 artistes incontournables de 2017 (avec Elnorton et Spoutnik)




10. 10th Letter - Prism Scale / Reloaded (Autoproduction)




"A en croire 10th Letter, Reloaded est une bande-son instrumentale pour la période que nous vivons, et si Aphex Twin ou Squarepusher étaient encore capable de petits concentrés hallucinogènes de schizophrénie IDM sous acide tels que ce faramineux Deep Reality final, l’époque en question ne serait pas tant celle du "c’était mieux avant" pour les passionnés d’électronique aventureuse et audacieuse. Le beatmaker d’Atlanta nous parle pourtant d’échos cyberpunk aux atmosphères de SF du côté obscur qui ont bercé son enfance dans les 90s, mais ces dystopies ressemblant de plus en plus à la réalité outre-Atlantique, pas étonnant que le rétrofuturisme des opus précédents se soit mué ici en futurisme tout court." Quant au génial Prism Scale encore un petit cran au-dessus, on y retrouve Jeremi Johnson "du côté d’un jazz cosmique à la Sun Ra toujours soutenu par ces beats syncopés dont le musicien a le secret mais étoffé de cuivres, de basse blaxploitation, de vraie batterie, d’effluves hallucinogènes et autres arpeggiators hypnotiques (voire de violoncelle et de vibraphone sur un Fata Morgana qui doit autant à Miles Davis qu’à David Axelrod) pour nous conter une allégorie pas si fumeuse de transmission du savoir astral entre les Ancêtres d’une civilisation sur le déclin et leurs héritiers du futur, métaphore évidente de la rénovation du jazz par les producteurs abstract d’aujourd’hui dont l’Américain fait partie."


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9. Vas x Ill Clinton - V for Vigoda (Us Natives)




Même un peu écrasé entre un morceau-titre insidieux aux tirades bestiales et un grandiose Blood For Issac final aux allures d’opéra du ghetto, où cuivres martiaux et flow compresseur servent une atmosphère d’apocalypse biblique et des rimes venimeuses dont la virtuosité tranchent avec la carrure d’ogre des bas-fonds de Philadelphie de celui qui les manie, V For Vigoda s’est imposé avec une bonne longueur d’avance comme notre album hip-hop de l’année, à coups de nerderies au groove assassin (And You Know It), de grandiloquence contrôlée (Flagrance) et d’onces de finesse dans un monde de brutes (Swordfish et sa flûte capiteuse, Gnothi Seauton et ses arrangements de western urbain). Il faut dire qu’entre le beatmaking au cordeau d’Ill Clinton, taulier du label Us Natives, et le débit carnassier au timbre massif de Vas, l’alchimie est parfaite et que des titres tels que le menaçant Dig Deep avec ses cuivres belliqueux, un Catpoo suintant la tension urbaine, l’asiatisant I Got This avec un Skrewtape au flow éraillé parfaitement complémentaire de celui de son hôte ou encore Gear in the Machine dont le lyrisme crépusculaire et décadent est tempéré par une intervention coolissime du co-patron John E Cab ne déméritent pas, et que même le plus léger Mr. Xxxcitement ou le bluesy More To Bury valent leur pesant de grâce pachydermique, une décontraction qui n’est pas de trop au regard de la férocité et de la glauquitude des missives hautement addictives que nous distribuent là les deux Pennsylvaniens.




8. Olivier Alary - Fiction / Non-Fiction (FatCat)




Admirateur des atmosphères impressionnistes et pastorales de son projet Ensemble et fan de bandes originales, cette compilation d’extraits de 5 ans de musiques de films et de documentaires signées Olivier Alary ne pouvait que fortement me parler, surtout quand ce Fiction / Non Fiction du Montréalais d’adoption revêt des allures d’album à part entière. Dans la lignée de sa BO remarquée du docu Up the Yangtze d’il y a 10 ans dont on parlait ici mais aussi des incursions ambient-jazz et néo-classiques du génial Excerpts sur lequel on notait déjà l’influence orchestrale sensible de compositeurs japonais de cinéma tels que Joe Hisaishi ou Shigeru Umebayashi (le poignant Yu Shui ou encore le délicat et troublant Arivee réminiscent des grandes heures de Thomas Newman en sont de nouvelles preuves ici), Fiction / Non Fiction flirte avec les variations minimalistes en flux tendu de Philip Glass ou Steve Reich (Pulses for Percussion et Pulses for Winds), avec les cuivres engourdis par le froid scandinave chers au label Rune Grammofon (sur un The Dreaming introspectif et tout en retenue comme sur le très lyrique et luxuriant Flooding, sommet émotionnel du disque) voire avec un drone à la dramaturgie plus abstraite et languissante qui n’est pas sans évoquer les BOs de l’Islandais Jóhann Jóhannsson (du mystique Autodrome aux élégies chorales de l’Epilogue en passant par les nappes de violoncelle de Foret) mais ne ressemble bien souvent qu’à lui-même, comme sur le fabuleux Defeat où un bandonéon lancinant vient magnifier des méditations pianistiques à la Satie ou encore Nollywood où électronique évanescente et musique de chambre songeuse tourbillonnent de concert. Mélancolie et onirisme suintent aussi bien du piano solo désarticulé de Qin que de l’ambient dissonante de Juanicas dans son océan de quasi-silence ou des cordes inquiétantes de Dancing Bottle, et c’est finalement cette sensation de suspension aux confins des rêves et de l’éveil (Khaltoum) qui fait toute la cohérence et la beauté de ce petit bijou.




7. Gnaw - Cutting Pieces (Translation Loss)




"Des friches post-indus rampantes de Rat aux fantasmagories marécageuses d’un Triptych qui doit autant à Coil ou à Current 93 qu’au doom, du moment que ça scie-saute, que ça larsène et que ça découpe des bouts de tympans c’est du pain béni pour le sextette new-yorkais Gnaw, et l’on n’imagine guère que The Body (cf. le martelé, harsh et tourmenté Extended Suicide, cousin de l’univers des Portlandiens dont l’impressionnant Ascending A Mountain Of Heavy Light avec Full of Hell était classé précédemment) dans le paysage metal pour rivaliser avec l’insidieux bruitisme halluciné des ces missives malsaines, mutantes, malades et mélangeuses, qui versent plus ouvertement dans le metal extrême et son grunt de goblin sur Septic avant de le faire entrer en collision avec l’avant-garde psyché/noise sur Wrong puis d’en faire voler en éclats les derniers oripeaux sur le très (dark) ambient et lynchien Prowled Mary, où le leader Alan Dubin, vocaliste de feu Khanate, substitue aux cris du génialement habité Fire des chuchotements encore plus malaisants. Autant dire qu’à l’image des abstractions crâniennes belliqueuses et mortifères de sa cover, Cutting Pieces devrait vous hanter longtemps..."


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6. The Brian Jonestown Massacre - Don’t Get Lost (A Recordings)




"Après avoir déjoué les pronostics de ceux qui ne voyaient en lui, au regard de la disco 90s du Brian Jonestown Massacre, qu’un talentueux fétichiste 60s peinant à se démarquer de ses figures tutélaires Rolling Stones et Velvet Undergound, avec des sorties plus aventureuses lorgnant sur un shoegaze oppressant et désincarné (My Bloody Underground) puis un post-punk volontiers sous-produit aux incursions no-wave voire carrément ambient (l’immense Who Killed Sgt. Pepper ?) à la fin de la dernière décennie, Anton Newcombe n’avait depuis transformé l’essai qu’à moitié. Qu’à cela ne tienne, exit tout le monde encore une fois et le voilà qui nous recrute le Norvégien Emil Nikolaisen, tête pensante des géniaux rénovateurs shoegaze Serena-Maneesh dont l’influence a sûrement dépassé ici la participation créditée au saxo de Geldenes Herz Menz, Tim Burgess des classieux vétérans Charlatans et la sublime Tess Parks au chant (qu’on avait entendue ici). Résultat, des murs de son en fusion de Spacemen 3 ou de leurs héritiers The Oscillation à l’acid rock de Madchester (culminant sur un Acid 2 Me Is No Worse Than War croisant Happy Mondays et Boo Radleys sur fond de house droguée) en passant par les heures sombres de Bristol (Melodys Actual Echo Chamber avec son trip-hop à guitares lynchiennes) ou la noisy-pop vénéneuse et larsenisante de Throbbing Gristle sur le morceau du même nom, les titres s’enchaînent sans se ressembler, avec un air de catalogue des quarante dernières années de musique psychédélique compressé, réarrangé, remis au goût du jour, ne semblant jamais céder au plagiat ou à la simple relecture hype."


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5. Gimu - Senses (Unknown Tone) / Gone Again, Haunted Again (Aurora Borealis)




Ça fait un plaisir fou de retrouver le Brésilien, l’un de nos artistes de 2017 encore trop souvent laissé pour compte des bilans de fin d’année des amateurs de drone racé de par son éternel statut d’autoproduit, avec deux de ses plus belles sorties sur deux labels qui le valent bien, à commencer par Gone Again, Haunted Again d’abord lâché en 2016 en exclu pour la rédaction d’IRM puis "tombé dans l’oreille affûtée de l’écurie ambient d’outre-Manche Aurora Borealis pour finalement bénéficier d’un mastering et d’une sortie (cassette et digitale) à la hauteur de ces troublantes rêveries fantomatiques aux pulsations éparses, engourdies par les vents polaires (Beneath The Icy Shell) qui ne manquent pas de souffler sur ce genre de purgatoires désespérés." Un album qui "s’inscrit dans cette veine à la fois majestueuse et vacillante, éthérée et massive, fragile et d’envergure presque mythologique qu’on préfère chez le Brésilien. Avec ses regrets d’un futur jamais concrétisé et balayé par les marées du temps, Gone Again, Haunted Again n’hésite pas convoquer des crépitements corrosifs parfois proches du harsh noise sur Mercy Is a Dead Word ou encore, sur In the Ether et de façon plus assourdie sur Posology, les réminiscences d’une ère industrielle aux martèlements désagrégés par les années." L’écurie de Tulsa Unknown Tone Records a pour sa part choisi de défendre le tout aussi superbe Senses, moins hanté peut-être mais aux abîmes de radiations abrasives et d’érosion mélancolique encore plus vertigineux (Worlds Within Worlds, Purer), chœurs de purgatoire (Bygones) et reflux post-indus vaporeux (Light Lilac) s’entremêlant aux maelstroms des nappes de drones granuleux pour évoquer les rivages infinis d’un imaginaire intérieur menacé par les tsunamis de la réalité.


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4. Lifecutter - Death(c)rave (Kamizdat) / Cadlag - Votivkirche (Pharmafabrik Recordings)




La Slovénie est à l’honneur au pied du podium cette année, d’abord avec Domen Učakar aka Lifecutter dont "la dernière livraison fait référence au "masochisme primal" du todestrieb ou death drive en anglais, cette pulsion de mort étudiée par Freud et associée ici aux tentations autodestructrices d’une recherche du plaisir parfois plus malsaine que satisfaisante. Death(c)rave démarre pour le moins violemment avec la technoise implosive et sursaturée d’Hypoxia, rave azimutée sur une chaîne d’usinage détraquée entre deux breaks acides évoquant les plus radicales de ces bacchanales musicales de l’underground 90s dont les rescapés sont sûrement aujourd’hui sourds ou malentendants. Une partie de plaisir néanmoins au regard du Crushing Trauma qui s’ensuit, dont les martèlements power electronics charrient en un flot ininterrompu bourdons abrasifs et larsens tranchants. Il faudra bien la relative accalmie du grondant Loss of Consciousness pour soigner ses lésions à défaut de reprendre sa respiration, tant le dark ambient dense et crépitant de cette continuation du récent Safe Place parvient à évacuer tout l’oxygène environnant." Quant à Cadlag, collectif où l’on retrouve Neven M. Agalma, compère de Domen au sein des tout aussi bruyants et futuristes Ontervjabbit, il nous gratifiait en toute fin d’année d’une "seconde performance live enregistrée quelques mois tout juste après la première, avec le même line-up mais cette fois à Votivkirche, la fameuse Église Votive de Vienne en Autriche, dont l’espace architectural et la reverb naturelle servent forcément les progressions insidieuses et de plus en plus abrasives cette piste unique d’une quarantaine de minutes. Un pugilat de machines et guitares à huit mains encore plus imposant et malaisant que le précédent, qui déverse peu à peu son blizzard d’échardes analogiques et ses murs de bruit blanc viciés dans nos tympans sur fond d’épaisses couches de drones sépulcraux et de synthés irradiés, pour ce qui ne manquerait pas d’être une parfaite mise en son de l’architecture néo-gothique des lieux si la cathédrale en question s’élevait sur une pile de cendres et d’os broyés dans un décor post-apocalyptique aux nuits sans fin." Dépêchez-vous, il en reste peut-être des téléchargements gratuits en exclu pour les lecteurs d’IRM ici !


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3. Andrea Belfi - Alveare (IIKKI) / Ore (FLOAT)




Coup double pour le génial expérimentateur italien de B/B/S/ qui sur Alveare, album qui l’associe à la géométrie des architectures de béton de Matthias Heiderich sous la bannière du label IIKKI de Mathias Van Eecloo, confronte son "drumming à la croisée d’une musique tribale vénusienne (Passo), d’un jazz revisité par Can (Grigio) et d’une ambient mystique (Statico et ses percussions monastiques) à un foisonnement micro-électronique entêtant qui dès le superbe Vano ouvre sur l’infini cosmique d’un va-et-vient de drones de synthés lancinants, de glitchs vibrants et de sinusoïdes spectrales, offrant à ces longs serpentins hypnotiques une dimension paradoxalement organique et désincarnée à la fois, quelque part entre le Gastr Del Sol de Camoufleur (on ne s’en étonnera pas vraiment, l’Italien collaborant régulièrement avec David Grubbs au sein du trio Belfi/Grubbs/Pilia) et les pulsations algébriques chères au label allemand Raster-Noton". Une approche que de l’auteur de Wege et Natura Morta prolonge sur le presque aussi faramineux Ore dont Riton nous parlait ici, suite moins ambient, plus dynamique mais tout aussi intense et chamanique (Anticline, Syncline) qui envoie le krautrock dans la nébuleuse d’Orion et culmine sur les cavalcades incandescentes de Lead et Ton.


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2. Valgeir Sigurðsson - Dissonance (Bedroom Community)




"Délaissant ici les secousses digitales plus avant-gardistes de l’impressionniste et impressionnant Architecture of Loss pour se concentrer sur le travail d’orchestration, Valgeir Sigurðsson découpe les sessions instrumentales de l’ensemble Reykjavik Sinfonia et en réorganise les sections en couches démultipliées, inventant en quelque sorte l’orchestre virtuel pour démontrer que l’on n’a pas forcément besoin d’incursions électroniques marquées pour signer une symphonie saisissante sans verser dans le passéisme au 21e siècle. Que de chemin parcouru par le producteur islandais entre l’électronica de son Ekvílibríum initial et les 22 minutes de crescendo massif et incandescent du morceau-titre - et pièce maîtresse - ouvrant ce Dissonance, tourbillon de lignes de viole de gambe frottée, frappée, malmenée, brûlée au chalumeau qui sait, dont les harmonies tourmentées et autres drones orageux au second plan pulvérisent tout sur leur passage, à commencer par nos tympans sidérés par tant d’intensité."


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1. Crookram - Butterflies (Autoproduction)




Je ne vais pas vous refaire le coup du copié/collé car il y a tant à dire sur ce chef-d’œuvre d’abstract foisonnante et mélancolique qu’une chronique n’avait pas suffi. Attendu pendant 7 longues années, ce second long-format du beatmaker néerlandais (auquel il a déjà donné suite dans la foulée avec le très beau mais plus succinct et léger Clouds Are Free plébiscité par Elnorton ici) n’a cessé de me faire voleter des papillons dans le ventre tout au long de 2017 et il s’agit sans doute du disque que j’ai le plus souvent et régulièrement écouté depuis son prédécesseur Through Windows, vibrant sans cesse comme à la première heure pour la mise en musique cinématographique et introspective à la fois des états d’âme de son auteur, des élans d’assurance et d’espoir de Taby Strut au romantisme étoilé de Starfield en passant par l’introspection solitaire d’Island ou surtout du moriconnien My Forest avec sa flûte de pan au spleen crève-cœur, la candeur cristalline du désarmant Puppy Love ou les déclarations d’amour félines au groove baroque de Little Marcos et Like A Cat. De miniatures épiques (Bum Bum) en méditations philosophiques (In the Future), de collages ludiques et rétro (Peapod the Pocket Squirrel, Un Canard) en aveux d’impuissance face à un société d’injustice et d’exclusion (American Dream), Butterflies est avant tout la bulle de réconfort d’un musicien à la sensibilité exacerbée, qui face au manque d’empathie de ses contemprains a choisi de se repilier dans son univers de nostalgie de l’innocence et d’y ouvrir la porte à tous les mélomanes laissés pour compte du cynisme ambiant. Précieux.


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