Mon Bilan 2010
En 2009 j’étais tombé sous le charme de deux albums, ceux de múm et de Dead Man’s Bones mis à l’honneur dans mon bilan de l’époque. Avec un peu de recul je dois avouer que ceux de Pierre Lapointe et de Mansfield.TYA n’étaient finalement pas très loin. Et si je devais réellement m’arrêter à l’indispensable de ce millésime tout de même un peu faiblard, je me contenterais probablement de ne retenir que ceux-là. Alors à l’aube de clôturer cette nouvelle année, et avec un agenda de décembre désertique, me voilà déjà tenté de me soumettre à ce même exercice. Et cette fois, impossible pour moi de ne pas en conserver dix, au chaud près de la cheminée et rapidement accessibles en cas de besoin. En voici donc un aperçu détaillé avant de poursuivre la longue liste des nombreuses réussites de cette année 2010.
Un peu plus et je publiais mon bilan sans avoir découvert mon véritable coup de cœur de l’année. Et me voilà donc en train de dresser ma troisième synthèse annuelle depuis mon arrivée sur le Mag, avec une fois encore un artiste islandais à l’honneur. C’est à se demander si un jour j’y échapperai. Pourtant, statistiquement parlant, ramené au poids de la population nationale, il n’y a que 5 chances sur 100.000 qu’un album local soit élu album de l’année. Trois années de suite cela représente une chance sur 10.000 milliards. Comparé à cela, gagner au loto deviendrait un jeu d’enfant. Mais voilà, cette logique mathématique ne prend évidemment pas en compte toute la créativité dont fait preuve ce peuple islandais, porté par un élan artistique inusable. Et bien que très loin des habituelles sources d’inspirations de leurs compatriotes, Hjaltalín émerveille à chaque instant de ce copieux Terminal. Epoustouflant.
A quelques jours de clôturer ce bilan, j’ai dû revoir ma copie. La faute à Hjaltalín bien entendu. Je vous disais à l’époque qu’à l’entame de cette année 2010, ils étaient quatre dans ma tête à postuler pour le titre de plus bel album de l’année. Que pour moi il était fort probable que cela se jouerait entre Florent Marchet, Interpol, Belle & Sebastian ou Syd Matters. Et que pour une fois, j’avais visé juste (on sait depuis que non), bien que deux d’entre eux n’aient pas réellement été à la hauteur de mes attentes (voire pas du tout pour ce qui est de Belle & Sebastian). C’était donc bel et bien Syd Matters qui était censé récolter les lauriers, avec un album inspiré, lumineux et probablement le meilleur de leur déjà fort belle discographie. J’étais même prêt à dire que Brotherocean était certainement le plus bel album qu’il m’avait été donné d’écouter depuis trois bonnes années. Mais ce n’est pas cette destitution qui m’empêchera de crier tout le bien que je pense de cette véritable invitation à l’évasion, offrant des textures évocatrices et très imagées. Des textes captivants, des mélodies envoûtantes, une richesse d’idées épatante, et un tas d’autres satisfactions qui font que les superlatifs viennent à me manquer. Du grand art.
Dire que cet album était attendu est un euphémisme. Mon amour pour Rio Baril n’ayant d’égal que celui que je porte à une petite poignée d’albums seulement. A partir de là il était presque couru d’avance que ce Courchevel serait une déception. Et ce fût irrémédiablement le cas, mais pour tout un tas de raisons détaillées par ici, les désillusions ont petit à petit laissé place à un paquet de satisfactions. De la succession de scénettes imaginées, jusqu’à l’impeccable travail réalisé en studio par Florent Marchet et ses partenaires du moment, tout a été réuni pour faire de ce troisième album le plus digne représentant de l’énorme savoir-faire de mon compositeur français favori (en compétition avec Julien Ribot actuellement en pleine conception de son quatrième essai). On ne l’avait pas imaginé ainsi, et finalement c’est tant mieux !
Là pour moi, finir l’année avec cet album de Midlake en quatrième position, c’est une véritable surprise. Non seulement contrairement à beaucoup, je suis toujours resté insensible à The Trials of Van Occupanther, mais à la sortie de ce nouvel opus, je me souviens très bien avoir jeté des pierres, ne comprenant pas bien l’intérêt que l’on pouvait porter à un album aussi monotone. C’était pourtant bien ce trait de caractère qui allait faire sa force au fil des écoutes. Dès les premières notes de ce The Courage Of Others, le ton est donné, et l’atmosphère saisissante qui envahit la pièce ne se dissipera pas avant qu’on ait eu le fin mot de cette histoire. Ajoutons à cela des mélodies touchantes, une belle intensité dans les arrangements et une forte propension à émouvoir se dégageant du timbre vocal de Tim Smith, et on obtient l’un des plus beaux et inébranlables albums de cette année 2010.
Curieusement, voici un album qui m’a séduit, voire totalement envoûté dès la première écoute. Phénomène d’autant plus rare et surprenant chez moi, qu’ici aussi on retrouve côté arrangements les délicieux arpèges de Midlake venus prêter main forte à un artiste de talent en perdition. Un accueil radicalement différent de prime abord que pour The Courage Of Others donc, et qui après quelques mois pourtant se concrétise par leur apparition côte-à-côte en haut de ce bilan annuel. Et si le charme aura fonctionné instantanément cette fois-ci, je peux dire que l’album supporte largement le poids des écoutes, en s’appuyant notamment sur quelques pépites incroyables telles que Marz, Jesus Hates Faggots ou Queen Of Denmark. Un retour triomphal pour cet ancien leader des Czars que l’on espère voir se maintenir parmi la crème des compositeurs interprètes contemporains.
Ce fût la première révélation de l’année, et il faut bien avouer qu’en général les albums sortis en janvier ont bien du mal à s’imposer douze mois plus tard. Cette belle place obtenue au final témoigne donc de la qualité des compositions d’Owen Pallett, petit génie sorti des jupons d’Arcade Fire et qui s’offre là une véritable consécration. Associer lyrisme et modernisme est quelque chose de peu courant de nos jours, y parvenir avec autant d’aisance et nous convaincre de son évidence est cette fois-ci quelque chose de tout à fait rarissime. Impressionnant.
Longtemps disponible entre mes mains sous son ancienne version enregistrée, j’ai longtemps attendu la date du 10 août pour goûter à cette merveille folk sous son apparence finale et plus largement commercialisée. On pourrait ne citer que le morceau d’ouverture, composition totalement bouleversante et sans hésitation possible ma chanson préférée de l’année, mais j’aurais tort de résumer cette première véritable galette des canadiens à cet unique exploit. Car avec sa multitude de ballades touchantes et ses quelques intermèdes classiques étonnants, Lost In The Trees émeuvent autant qu’ils émerveillent.
Voilà un nom que je croisais souvent depuis mon arrivée sur notre précieux forum. Et pourtant jamais encore je n’avais posé mes oreilles sur ceux qui, avec ce troisième essai, m’ont donné le goût pour la twee pop et les sonorités étouffées de guitares et de synthés. S’en est suivie une vague de découvertes intéressantes effectuées sur le restant de l’année, mais finalement je dois bien avouer que ce Clinging To A Scheme possède une saveur toute particulière qui fait de lui l’un des albums qui m’a le plus marqué cette année. Une atmosphère finalement unique et attachante qui vous ensorcelle et vous embrume bien plus qu’elle ne vous enrhume.
J’étais en manque de rock ces derniers mois. Plus rien dans le format ne parvenait à me faire oublier les albums qui ont accompagné mes années étudiantes. Les Strokes, Placebo, Interpol, c’était loin tout ça, et puis voilà que depuis le Canada on nous envoit cette formation et son bagage de riffs énergiques et d’envolées vocales ravageuses. Mon sang n’a fait qu’un tour, et s’ils n’en étaient pourtant pas à leur coup d’essai, c’est bien avec ce New Inheritors que Wintersleep a réveillé quelques vieux démons qui sommeillaient en moi depuis quelques années. Quand le rock dérange (dans le bon sens), le froc démange (toujours dans le bon sens).
Mon attente concernant cet album était un peu particulière. Je me sentais bien seul à être tombé sous le charme de Casey Dienel lorsqu’est sorti Phylactery Factory début 2008, et j’avais eu vent de l’incroyable virage artistique qu’était sur le point de prendre la jeune américaine. C’est donc isolé dans ma tourmente que je me suis mi à apprivoiser ce Kairos en essayant tant bien que mal de ravaler ma déception pour découvrir petit à petit ce nouvel univers incroyable. Il est étonnant de voir à quel point une artiste peu s’épanouir dans deux registres si radicalement différents. Déjà petite fée de l’acoustique, et à présent enchanteresse du synthétique, à seulement 25 ans Casey Dienel a déjà l’apanage des grands. Il y a de quoi tomber amoureux je vous assure.
Et comme les choses vont bien par dix, voici autant d’aperçus de la suite de ce classement. Dix vidéos triées sur le volet, sélectionnées dans le but de ne surtout pas passer sous silence tout ces autres albums qui auront fait de cette année 2010, un cru particulièrement fourni.
Troy Von Balthazar - Wings (live) As The Stars Fall - No Good Deed Goes Unpunished
Pilöt - Oops (clip) Stornoway - Zorbing (clip)
Holy Fuck - Red Lights (clip) Julien Pras - The Sweetest Fall (clip)
Woodpigeon - Spirehouse (clip) Seabear - Lion Face Boy (live)
Tame Impala - Solitude Is Bliss (clip) Extra Life - Head Shrinker (clip)
La suite du classement :
11. As The Stars Fall - Tempus Fugit (EP) chronique
12. Phantom Buffalo - Cement Postcard With Owl Colours avis express
13. Dean & Britta - 13 Most Beautiful Songs For Andy Warhol’s Screen Tests
avis express
14. The Album Leaf - A Chorus of Storytellers avis express - top février
15. Seabear - We Built a Fire chronique
16. Tomas Dvorak - Machinarium avis express
17. MGMT - Congratulations top avril
18. Tame Impala - Innerspeaker avis express - top juin
19. Troy Von Balthazar - How To Live On Nothing avis express
20. Sufjan Stevens - The Age of Adz chronique - top octobre
21. Julien Pras - Southern Kind of Slang fiche CD
22. Pilöt - Mother article IRM
23. Dorena - About Every Thing And More avis express
24. Raymonde Howard - For All the Bruises, Black Eyes and Peas avis express
25. Woodpigeon - Die Stadt Muzikanten avis express
26. The Magic Theatre - London Town top juin
27. Chapelier Fou - 613 fiche CD
28. Angil & the Hiddentracks - The And avis express
29. L’Effet Défée - Al Trop avis express
30. Herzfeld Orchestra - Herzfeld Orchestra chronique
31. Dinosaur Feathers - Fantasy Memorial avis express
32. Josh Ritter - So Runs the World Away avis express
33. Tunng - ... And Then We Saw Land chronique
34. Plants & Animals - La La Land avis express
35. FRIX - The Show Was Not Good chronique
36. Agnes Obel - Philarmonics fiche CD
37. Suuns - Zeroes QC fiche CD
38. The Daredevil Christopher Wright - In Deference to a Broken Back fiche CD
39. Polarsun - Ifyouthinkitisitisnot interview
40. pq - You’ll Never Find Us Here avis express
41. Last Lungs - Look At The Old Grizzly Bear avis express
42. The Electric Pop Group - Seconds avis express
43. Laura Gibson & Ethan Rose - Bridge Carols fiche CD
44. Erik Arnaud - L’Armure chronique
45. Sunset - Loveshines fiche CD
46. Arnaud Fleurent-Didier - La Reproduction top janvier
47. Akira Kosemura - Grassland fiche CD
48. Saycet - Through the Window avis express
49. Young Heretics - We Are the Lost Loves avis express
50. The Living Sisters - Love to Live avis express
51. The Go Find - Everybody Knows It’s Gonna Happen Only Not Tonight avis express
52. Katel - Decorum chronique
53. Interpol - Interpol avis express
54. Joy - Joy top octobre
55. Eels - Tomorrow Morning fiche CD
56. Ratatat - LP4 fiche CD
57. Extra Life - Made Flesh fiche CD
58. Hey Hey My My - A Sudden Change of Mood avis express
59. That Summer - Near Miss article IRM
60. Grasscut - 1 Inch / 1/2 Mile top juillet
61. Jonsi - Go fiche CD
62. AaRON - Birds in the Storm fiche CD
63. Palpitation - Palpitation avis express
64. Holy Fuck - Latin fiche CD
65. Xiu Xiu - Dear God I Hate Myself fiche CD
66. Stornoway - Beachcomber’s Windowsill fiche CD
67. The Phantom Band - The Wants fiche CD
68. Olivia Pedroli - The Den fiche CD
69. Broadcast 2000 - Broadcast 2000 avis express
70. Clem Leek - Holly Lane fiche CD
71. Arnold Turboust - Démodé article IRM
72. I Am Kloot - Sky At Night fiche CD
73. Admiral Radley - I Heart California avis express - top juillet
74. The Besnard Lakes - The Besnard Lakes Are the Roaring Night fiche CD
75. Take - Only Mountains news IRM
76. Eels - End Times chronique
77. Dark Dark Dark - Wild Go chronique
78. Mind Tree - Our Identities Lie in Glow Stick fiche CD
79. The Divine Comedy - Bang Goes the Knighthood top mai
80. Amiina - Puzzle fiche CD
81. John Zorn - In Search of Miraculous chronique
82. Emancipator - Safe In the Steep Cliffs fiche CD
83. The Bird & The Bee - A Tribute to Darry Hall and John Oates fiche CD
84. Blonde Redhead - Penny Sparkle top septembre
85. Postdata - Postdata article IRM
86. Nedry - Condors fiche CD
87. Citay - Dream Get Together fiche CD
88. The Tallest Man On Earth - The Wild Hunt fiche CD
89. The Cavalcade - Many Moons fiche CD
90. Erland & the Carnival - Erland & the Carnival fiche CD
91. Skeletons - Smile avis express
92. S.Carey - We All Grow news IRM
93. Magic Man - Real Life Color avis express
94. Musée Mécanique - Hold This Ghost avis express
95. The Tiny - Gravity & Grace fiche CD
96. Here We Go Magic - Pigeons avis express
97. Buggy - Diagrams fiche CD
98. Pearly Gate Music - Pearly Gate Music fiche CD
99. Cats On Fire - Dealing In Antiques fiche CD
100. Jason Collett - Rat A Tat Tat fiche CD
Et pour en finir avec les dizaines, voici la petite liste des morceaux qui m’ont le plus marqué cette année :
1. Lost In The Trees - All Alone In An Empty House
2. Dorena - Stars In The Ceiling
3. Syd Matters - Hi Life
4. John Grant - Jesus Hates Faggots
5. Sufjan Stevens - Too Much
6. Florent Marchet - Narbonne Plage
7. Hjaltalín - Sweet Impressions
8. Jonsi - Go Do
9. Arnaud Fleurent-Didier - Ne Sois Pas Trop Exigeant
10. As The Stars Fall - Some Tears Can Never Dry
Vous pourrez retrouver la majorité d’entre eux au sein de cette sélection de 50 morceaux représentant le meilleur de cette année 2010 et en écoute sous Spotify. De quoi faire un tour d’horizon varié de ce bilan le plus sereinement possible.
Syd Matters sur IRM - Site Officiel - Myspace
Midlake sur IRM - Site Officiel - Myspace
The Radio Dept. sur IRM - Myspace - Site Officiel
Florent Marchet sur IRM - Site Officiel - Myspace
White Hinterland sur IRM - Bandcamp
Owen Pallett sur IRM
John Grant sur IRM - Myspace
Wintersleep sur IRM
Lost In The Trees sur IRM
Hjaltalin sur IRM
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- خادم - Roots Of Mind EP
- Adrián de Alfonso - Viator
- Catherine Graindorge - Songs for the Dead
- Ezekiel Jaime, Mariano Sarra & Ezequiel - Nuestro abismo repleto
- Sven Phalanx - Hypnotized
- Bright Eyes - Five Dice, All Threes
- Wil Bolton - Quiet Sunlight EP
- Dead. - Paradise
- Raoul Vignal - Shadow Bands
- The Fortunate Ones - Resin
- IRM Expr6ss #14 - ces disques de l’automne qu’on n’a même pas glissés dans l’agenda tellement on s’en foutait : Primal Scream ; Caribou ; Tyler, The Creator ; Amyl and the Sniffers ; Flying Lotus ; The Voidz
- Catherine Graindorge - Songs for the Dead
- Septembre 2024 - les albums de la rédaction
- Spectacular Diagnostics - Appetites
- Delwood - Dis-location